Invités depuis 1990

DESBORDES Chantal

France

Une femme amiral (Fayard, 2006)

Après des études de Lettres et avoir passé le concours de l’IDHEC, une tentative infructueuse, Chantal Desbordes répond, un peu hasard, une petite annonce proposant d’entrer dans la marine comme officier féminin non navigant avec un contrat de trois ans. Nous sommes en 1970 et c’est ainsi que commence la carrière la carrière militaire de Chantal Desbordes, une carrière « épanouissante où elle aura vu des choses merveilleuses ». Premier officier féminin de la marine nationale à être nommée contre-amiral en 2001, elle quitte la marine française en 2005, après avoir activement participé à sa politique de féminisation, une expérience qu’elle relate dans Une femme amiral, un ouvrage sortit en 2006.


Bibliographie

  • Une femme amiral (Fayard, 2006)

Argumentaire de Une femme amiral

Je me suis engagée dans l’armée parce que je voulais faire du cinéma. J’ai postulé pour le Service de relations publiques de la marine sachant qu’on y réalisait des films documentaires. Diplômée de lettres classiques, j’ai commencé par rédiger des brochures d’information. Mais j’ignorais presque tout de ce dont j’étais censée parler. Alors j’ai voyagé, visité des bateaux, rencontré des marins. Et j’ai été fascinée. Quand j’ai pu enfin prendre part à la production, j’ai rapidement compris que ce que nous tournions, mes équipes et moi, m’intéressait plus que le cinéma lui-même. J’aimais la marine. Des producteurs civils me proposèrent de les rejoindre, mais je déclinai leurs offres. En revanche, j’acceptai une affectation à la direction du personnel. J’entrai dans le vif du sujet : la gestion des marins, la valorisation de leurs compétences, l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. J’étais heureuse de faire ce métier. Les marins ne sont-ils pas la vraie richesse de la marine ? Puis j’ai été nommée commandant d’école. Former de jeunes recrues était la suite logique de mes fonctions précédentes. Le service militaire obligatoire venait d’être suspendu et il devenait urgent de s’adapter : ouvrir le recrutement à d’autres couches de la population et changer les méthodes d’enseignement. La condition et le rôle des femmes, parmi lesquelles je faisais figure de pionnière, évoluaient aussi. J’ai été de toutes ces réformes et je sais que j’en ai dérangé plus d’un. Mais j’étais dévouée à l’institution et j’ai fini par imposer le respect. Je n’ai jamais navigué. Le règlement n’y autorisait pas encore les femmes. Je me considère pourtant comme un marin à part entière. Qui pourrait en douter maintenant que des étoiles ont remplacé les galons sur ma veste d’uniforme ? J’ai servi la marine avec passion et loyauté pendant trente-cinq ans. Et c’est ainsi que je suis devenue la première femme amiral. C.D.

Une femme amiral

Fayard - 2006