DÉMOCRATIE ET LITTÉRATURE

Une histoire française ?

« Une patrie littéraire », nous dit Mona Ozouf de la France, dans un volume rassemblant ses textes sur la littérature (Récits d’une patrie littéraire, Fayard). Même si ça ne va de soi ajoute-elle : la Révolution, qui se voulait le triomphe de la Raison, considérait avec méfiance les écrivains, attentifs aux caprices du cœur, à l’emprise des passions, à la diversité des cultures. De leur opposition-dialogue, qui est aussi de deux visions de la démocratie, s’est faite pourtant, la France. Une conversation entre Mona Ozouf et Michel Le Bris.

  • Dimanche 12h15, Grande Passerelle 2

Le retour des années 30 ?

L’histoire ne se répète jamais, voulons-nous croire. Mais par définition nous n’en savons rien et grande, nous le voyons bien, est la capacité d’oubli des générations, toujours présente la tentation du vertige… Crise financière mondiale, montée en réaction des populismes aux États-Unis, en Europe, en Inde, montées aux extrêmes, internationalisation progressive des conflits : en préambule, une rencontre avec Pascal Blanchard et Farid Abdelouahab, historiens, qui publient un album précis, documenté, fascinant et à bien des égards inquiétant Les années 30, et si l’histoire recommençait ? La Martinière). Puis viendront les rejoindre, Renaud Dély, spécialiste du Front National, qui a participé à l’écriture de Les années 30 sont de retour (Flammarion), Johann Chapoutot publie un livre qui fera date, La révolution culturelle nazie (Gallimard) et Gérard Mordillat auteur du Fascisme de Mussolini (Demopolis).

  • Dimanche à partir de 10h, Grande Passerelle
© Hélie (Gallimard) / Sandra Nagel

Récit national, identité : La composition française

Une et indivisible, assurément. Mais plurielle, tout autant, (pour ne pas dire multiculturelle, et pourtant…) : qu’avaient de commun Occitans et Bretons, Provençaux et Picards ? Mona Ozouf, dans Composition française dresse le portrait deux conceptions qui s’opposent, se méfient l’une de l’autre, mais dont le dialogue au final aura fait la France : l’une qui la veut une victoire de la Raison, l’autre qui la dit aussi une diversité culturelle rassemblée. Raphaël Glucksmann qui entend reprendre le « récit national » à ceux qui s’en sont emparés (Notre France, dire et aimer ce que nous sommes, Allary éditions), Pascal Blanchard historien qui publie Les années trente : et si l’histoire recommençait ? (La Martinière), Patrick Boucheron, à la tête d’un collectif, propose une revigorante Histoire mondiale de la France, reprenant l’idée d’un « récit national » – mais différent…

  • Samedi 10h30, Maupertuis

La force du vertige

Comment penser la Terreur ? Penser le nouveau monde qu’elle inaugure ? L’avalanche des analyses, « pour tenter de déchiffrer l’indéchiffrable et essayer de défricher l’indéchiffrable » démontre que quelque chose, toujours, leur échappe. Yann Moix, au jour le jour, a noté ses réflexions, tenté de capter dans cette forme brisée, quelque chose de la stupeur qui s’est emparé de nous. De la puissance aussi du nihilisme, de ce vertige qui aboutit à l’acte terroriste (Terreur, Grasset). Raphaël Glucksmann (Génération gueule de bois, Notre France – dire et aimer ce que nous sommes, Allary éditions), de livre en livre, tente de reconstruire un discours de résistance. Et si l’on reparlait de valeurs – autrement dit de transcendance ?

  • Samedi 16h30, l’Univers

Les enjeux de la culture

La culture comme rempart contre la barbarie ? Pas si simple : toutes les cultures ne se valent pas. La preuve : il y eut une culture nazie, des artistes nazis, des philosophes nazis, dont un qui embarrasse bien le monde intellectuel. Non : le combat est à l’intérieur de la culture. Pour une certaine idée de l’être humain… Une rencontre en ouverture de la matinée « littérature-monde », entre Jean-Michel Le Boulanger, Christiane Taubira, Johann Chapouteau et Patrick Chamoiseau.

  • Lundi 10h, Auditorium

Femmes, culture, démocratie
Table ronde proposée par les éditions des Femmes-Antoinette Fouque

Lier la littérature, ou l’écriture, et la démocratisation est constitutif des éditions des femmes-Antoinette Fouque depuis leur création en 1973. « Si l’on considère que les peuples sans écriture n’ont pas d’histoire, il fallait passer par l’écriture pour entrer dans l’histoire », écrivait leur fondatrice en 2013. Cette aventure sera abordée à partir des parutions récentes : Pour mémoire (Argentine, 1976-1983) de Susana Romano Sued, qui porte témoignage de la torture, présenté par Anne-Charlotte Chasset, sa co-traductrice et par Marie-Laure Stirnemann, co-fondatrice de l’association Hijos-Paris ; Rébellion du Mouvement FEMEN présenté par d’eux d’entre elles, Pauline Hillier, Fleur d’Aboville ; La Révolte d’Eve, chroniques de Marcelle Tinayre, écrivaine et militante féministe (XIXe-XXe siècle) réunies et présentées par Alain Quella-Villéger ; Accueillir l’autre : l’hospitalité charnelle, présenté par François Guery, philosophe, co-auteur, un livre de la collection « Penser avec Antoinette Fouque », qui sera présentée par une des éditrices, Elisabeth Nicoli.

  • Lundi 14h, Rotonde Surcouf