Fils du cinéaste Henry Decoin, Didier Decoin embrasse d’abord une carrière de journaliste, entrant à la rédaction de France Soir. Il travaille également au Figaro et aux Nouvelles Littéraires, où on lui reproche parfois de n’avoir pas assez la dent dure ; ce à quoi il répond n’être pas intéressé à perdre du temps à écrire sur un livre qu’il n’a pas aimé… Didier Decoin participe ensuite à la création de V.S.D., ainsi qu’à celle de la SCAM.
Il entre en littérature à l’âge de 20 ans avec un premier roman autobiographique : Le procès à l’amour, qu’il regrette quelque peu aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, il persévère. Sa décision sera la bonne : John l’Enfer, paru en 1977, obtient le Prix Goncourt. Membre précieux de la culture française, il sera d’ailleurs élu en 1995 à l’Académie Goncourt, dont il est aujourd’hui le secrétaire général.
Didier Decoin s’intéresse au cinéma afin de sauvegarder sa liberté d’écrivain, dit-il, car un deuxième emploi, pour ce faire, n’est alors pas de trop. Peut-être la fibre paternelle l’a-t-elle également poussé vers ce choix… Il travaille dès lors comme scénariste pour certains des plus grands réalisateurs français : Marcel Carné (La Bible, La merveilleuse visite), Henri Verneuil (I comme Icare), Robert Enrico (De guerre lasse) entre autres, et reçoit le Prix Spécial du Jury à Cannes pour le film Hors-la-vie de Maroun Bagdadi. Un temps directeur de la fiction sur France 2, il obtient le 7 d’Or du meilleur scénario pour l’adaptation du Comte de Monte Cristo, réalisée par José Dayan.
Membre de l’Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit une véritable passion pour la navigation, et mouille la plume régulièrement pour Neptune Moteur, revue maritime. Son ouvrage, La pendue de Londres, pénètre le fog londonien de l’après-guerre et reconstitue une cité de pluie et de vices, où un bourreau au grand coeur répugne à supprimer une innocente…
Le fait-divers, souvent tragique voire morbide, est le grain de sable qui vient enrayer le cours naturel des choses. Pour le journaliste, il est une mine d’or. Pour l’écrivain ou le cinéaste, une source d’inspiration. L’enfance de l’académicien a baigné dans cet univers qui nourrissait l’imagination de son père. Passionné et collectionneur de faits divers toute sorte et de tout horizon, Didier Decoin a opéré une rude sélection parmi les milliers collectés au fil des années pour publier son dernier ouvrage Dictionnaire amoureux des Faits divers. Il les compile par thème, façonnant chacune des entrées comme une nouvelle pour asseoir un cadre et une ambiance.
Le faits divers - réalité allant souvent bien plus loin que l’imagination ne l’aurait permis - fige une réalité sociale au moment précis où il survient, devenant ainsi le miroir voire une photographie.
Romans
- La pendue de Londres (Grasset, 2013)
- Une anglaise à bicyclette (Stock, 2011)
- Est-ce ainsi que les femmes meurent ? (Grasset, février 2009)
- Henri ou Henry : le roman de mon père (Stock, mai 2006)
- Avec vue sur la Mer (Nil Editions, 2005), Prix du Cotentin 2005, Prix Livre & Mer Henri-Queffélec 2006
- Madame Seyerling (Seuil, 2002)
- Louise (Seuil, 1998)
- La Route de l’aéroport (Fayard, 1997)
- La Promeneuse d’oiseaux (Seuil, 1996)
- Docile (Seuil, 1994)
- La Femme de chambre du Titanic (Seuil, 1991)
- Meurtre à l’anglaise (Mercure de France, 1988)
- Autopsie d’une étoile (Seuil, 1987)
- Les Trois vies de Babe Ozouf (Seuil, 1983)
- L’Enfant de la mer de Chine (Seuil, 1981 )
- La Dernière Nuit (Balland, 1978)
- John l’Enfer (Seuil, 1977) (Prix Goncourt)
- Un policeman (Seuil, 1975)
- Ceux qui vont s’aimer (Seuil, 1973)
- Abraham de Brooklyn (Seuil, 1971) (prix des Libraires)
- Elisabeth ou Dieu seul le sait (Seuil, 1970) (prix des Quatre Jurys)
- Laurence (Seuil, 1969)
- La Mise au monde (Seuil, 1967)
- Le Procès à l’Amour (Seuil, 1966) (Bourse Del Duca)
Essais
- Dictionnaire amoureux des Faits divers (Pions, 2014)
- Je vois des jardins partout (JC Lattès, 2012)
- Dictionnaire amoureux de la bible (Plon, 2009)
- Jésus, le Dieu qui riait (Stock, 1999)
- Lewis et Alice (Laffont, 1992)
- Elisabeth Catez ou l’Obsession de Dieu (Balland, 1991), Prix de littérature religieuse 1992
- L’Enfant de Nazareth (avec Marie-Hélène About, Nouvelle Cité, 1989)
- Béatrice en enfer (Lieu Commun, 1984 )
- Il était une joie... Andersen (Ramsay, 1982)
- La Bible illustrée par des enfants (Calmann-Levy, 1994)
- La Nuit de l’été (d’après le film de J.C. Brialy, Balland 1979)
- Il fait Dieu (Julliard 1975, réédité Fayard 1997)
Photographies
- La Hague, avec Natacha Hochman (Isoète, 1991)
- Cherbourg, avec Natacha Hochman (Isoète, 1992)
- Presqu’île de lumière, avec Patrick Courault (Isoète, 1996)
- Sentinelles de lumière, avec Jean-Marc Coudour (Desclée de Brouwer, 1997)
Scénariste
- Mon frère Yves (TV, 2012)
- Les Misérables (TV), Josée Dayan (2000)
- Le Roi danse, Gérard Corbiau (2000)
- Balzac (TV), Josée Dayan (1999)
- Le Comte de Monte-Cristo (TV), Josée Dayan (1999)
- Jakob le menteur, Peter Kassovitz (1998)
- Des feux mal éteints, Serge Moati (1994)
- Hors la vie, Maroun Bagdadi (1991)
- Dancing Machine, Gilles Béhat (1990)
- L’Homme voilé, Maroun Bagdadi (1987)
- Un bon petit diable, Jean-Claude Brialy
- De guerre lasse, Robert Enrico
- L’Indic, Serge Leroy (1983)
- I comme Icare, Henri Verneuil (1979)
- La Bible, Marcel Carné (1976)
- La Merveilleuse Visite, Marcel Carné (1973)