Cinéma russe

Avant-premières, films inédits et chefs-d’œuvre oubliés (ou introuvables), longs métrages
de fiction et documentaires : le cinéma russe dans sa plus grande diversité. Souffle épique et regards crus sur l’aujourd’hui ! Avec Sergueï Bodrov, Larissa Sadilova et Leonid Parfenov.

Notre sélection :

Le prisonnier du Caucase
(Sergueï Bodrov, Films du paradoxe, 1996, 95’)

Sergueï Bodrov

Tchétchénie, milieu du XIXe siècle : une petite troupe russe, chargée du maintien de l’ordre, est attaquée par des rebelles. Sacha et Vania, seuls survivants, sont capturés par Abdoul-Mourat, le patriarche d’une ville voisine. Ils doivent servir de monnaie d’échange : le fils d’Abdoul-Mourat est dans une geôle russe. Si l’échange est refusé, ils seront exécutés. Nominé aux Oscars et aux Golden Globes, le film qui a fait la renommée internationale de Bodrov. Adaptation d’une nouvelle de Tolstoï, il sera aussi l’occasion de revenir sur le grand écrivain.
Lun. 10h, Maison des associations.

Mongol
(Sergueï Bodrov, Andreevsky Flag Film Company, 2007, 124’)

Mongol, de Sergueï Bodrov

De son vrai nom Temudgin, il fut l’un des plus grands conquérants de l’histoire de l’humanité. Entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, Gengis Khan réussit à unir les tribus mongoles, pour créer un empire colossal, plus vaste encore que celui d’Alexandre le Grand. Souffle épique, paysages de vertige, ce film aux moyens colossaux fut lui aussi nominé aux Oscars.
Sam. 14h30, Maison des associations. Dim. 10h15, Vauban

Le géant des Steppes
(Alexandre Ptouchko, Arkeion/Mosfilm, 1956, 95’)

Le géant des Steppes, d’Alexandre Ptouchk

Inspiré des Bylines, ces chants bardiques moyen-âgeux, un film culte, démesuré, pratiquement introuvable, inscrit au livre Guiness des records : 106 000 soldats mobilisés, 11 000 chevaux, pour une saga épique, comme on n’en fait plus ! Cloué sur une chaise par une attaque de paralysie, Ilya de Mourom, paysan d’une inaltérable jovialité, assiste, impuissant à l’invasion de la Sainte Russie par les hordes mongoles, quand surgissent de mystérieux mendiants… Après l’avoir guéri, ceux-ci lui remettent l’épée de Sviatogor le géant, qui transmet au nouveau possesseur une partie de sa force. Ilya multiplie les exploits, délivre la patrie des Mongols, de Rossignol le bandit et du dragon Gorynytch… Avec le soutien de la Cinémathèque de Toulouse.
Sam. 10h, Vauban

Fiston
(Larissa Sadilova, 2009)

Fiston, de Larissa Salidova

Avant-première française d’une surprise du nouveau cinéma russe. Délaissé par sa mère, Andreï étouffe d’être surprotégé par Igor, son père. Viendra très vite le temps de la rébellion. N’en pouvant plus, il s’enfuit au volant de la voiture paternelle, prend bord une autostoppeuse, Rita, et commence une dérive qui ne sera pas de tout repos dans la Russie provinciale moderne…
Lun. 13h45, Maison des associations

Niarma
(Edgar Bartenev, 2008, 41’)

Niarma, d’Edgar Bartene

Dans l’Oural polaire, le quotidien des éleveurs de rennes tels Gosha, 17 ans, déjà propriétaire d’un troupeau. Des jeunes semblables à ceux des grandes villes, qui rêvent à l’amour, à la famille, au bonheur. Mais l’espace autour d’eux paraît sans limites, traversé par les courses somptueuses des rennes, quand le temps paraît se figer en éternité. Sublime photographie…
Sam. 11h, Maison des associations

Tsar
(Pavel Lounguine, Profit-Cinema/SPL-Film, 2009, 116’)

Tsar, de Pavel Lounguine

1565. Dans la longue guerre qui l’oppose à la Pologne, Ivan le Terrible, tsar de Russie, vient de subir une défaite. Ne voyant autour de lui que trahison, il crée une garde personnelle, « les Chiens du tsar » – ceux-ci plongeront la Russie dans un bain de sang. Epouvanté, le métropolite, chef de l’Eglise russe, se réfugie dans un monastère. Ivan croyant interpréter des signes, voit venir le Jugement dernier, fait de Filipp, son ami d’enfance, supérieur du monastère des îles Solovki, le nouveau métropolite. Ce dernier, en tentant de sauver les innocents, aura à combattre le pouvoir… Alors s’affrontent deux visions du monde que tout oppose avec force et violence, fracassant la morale, la justice, Dieu et les hommes.
Soirée cinéma russe, sam. 20h, Vauban

Khroustaliov, ma voiture !
(Alexei Guerman, Sodaperaga, 2001, 113’)

Khroustaliov, ma voiture !, d’Alexei Guerman

Nous sommes en 1953, en pleine folie stalinienne. La vie de père de famille nombreuse du général Youri Glinsk, médecin spécialiste du cerveau, bascule quand il se voit accusé d’être du « complot des blouses blanches », inventé de toutes pièces par le KGB. Envoyé au Goulag, torturé… Dix ans après, ayant fui Moscou et sa famille, il est devenu chef de bande et de trafics en tout genre dans un train qui traverse la Russie… Rarement on aura rendu avec une telle maestria le climat de folie de l’époque, mélange de paranoïa et d’antisémitisme, ce vertige où ordre et contrordre se télescopent, où, les embrassades succèdent aux séances de torture, où nous dit le réalisateur, des pantins s’agitent frénétiquement « comme des crapauds déjà mort en proie aux derniers spasmes ». Un film ébouriffant, manqué à sa sortie par le public français, à découvrir absolument !
Dim. 17h, Maison des associations

Tambour Battant (Bouben Baraban)
(Alekseï Mizguiriev, Itakafilm, 2009, 98’)

Katia, bibliothécaire si mal payée qu’elle vole des livres pour les revendre le soir aux voyageurs des trains de nuit, ce qui ne l’empêche pas, le jour, de se montrer une fonctionnaire inflexible. Mais dans ce monde en décomposition tout le monde ne ment-il pas — et d’abord à soi même ? Prix du jury, prix de la meilleure mise en scène, Bouben Bouraban (Tambour battant) a enthousiasmé le public du dernier festival de Locarno — et déclenché une tempête de protestations en Russie, ce qui n’est pas pour étonner Alekseï Mizguiriev, un des chefs de file de la nouvelle vague russe, — qui s’est pris de passion dit-il pour le cinéma à la vision dans son village de… Il était une fois l’Amérique — et qui s’entend comme pas un à montrer une Russie tourmentée, d’hommes et de femmes à la dérive.
Dim. 14h15, Maison des associations

Et aussi…

  • Aelita, Jakov Protazanov (1924, 110’)
  • Bienvenue à Enurmino, Aleksey Vakhrushev (2008, 60’)
  • Elégie de la traversée, Alexandre Sokourov (2001, 47’)
  • Joseph Brodsky- Poète russe, citoyen américain, Christophe de Ponfilly et Victor Loupan (1989, 57’)
  • La liste de Kisselev, Youri Maliouguine (2008, 52’)
  • La maison haute, Pavel Lounguine (2005, 87’)
  • La Pierre, Alexandre Sokourov (1992, 88’)
  • La Saga des Khantys, Oleg Fesenko (2009)
  • Les hommes libres, Svetlana Stasenko (2008, 39’)
  • Lettre à Anna, Eric Bergkraut (2009, 75’)
  • L’oiseau Gogol, Leonid Parfenov (2008, 78’)
  • Poméranie, Maria Murashova (2008, 12’)
  • Plus près du ciel, Marina Tsurtsumia (10’)
  • Hooked, Pavel Sanaïev (2009, 96’)
  • Une chambre et demie, Andreï Khrjanovsky (2009, 125’)
  • Grozny, chronique d’une disparition, Manon Loizeau (2003, 45’)

Les réalisateurs présents

Sergueï Bodrov
Mongol (Andreevsky Flag Film Company, 2007, 124’)
Scénariste et producteur, le plus connu des grands réalisateurs russes fut projeté sur la scène internationale en 1984 avec un film sur le conflit tchétchène Le Prisonnier du Caucase, sélectionné à Cannes et nommé aux Oscars en 1997. En 2007, il met en scène Mongol, un biopic sur le myhthique Gengis Kahn.

Andreï Khrjanovsky
Une chambre et demie (Studio-Ecole SHAR, 2009, 125’)
Grand spécialiste russe de l’animation contemporaine, il a réalisé une douzaine de films dont L’harmonica de verre (1968) interdit pendant 20 ans, et une série de quatre films consacrée à Pouchkine. Il se penche ici sur la vie du grand poète Joseph Brodsky.

Leonid Parfenov
L’Oiseau Gogol (2008, 74’)
Journaliste vedette et homme de télévision, il a su imposer, au fil des émissions et des reportages, le “style Parfenov”, léger et un peu badin, toujours inventif, qui inspire la jeune génération. Après 25 ans à la télé et 3 ans à la rédaction de Russkiy Newsweek, il écrit aujourd’hui et continue à produire des documentaires, dont Ptitsa-Gogo («  L’Oiseau Gogol  »), énorme succès.

Larissa Sadilova

Larissa Salidova

_ Fiston (2009)
Après des débuts en tant qu’actrice dans le film de S. Guerassimov, Léon Tolstoï, en 1984, elle réalise son premier film Happy Birthday ! en 1998, qui a reçu 12 récompenses internationales. L. Sadilova tourne sur la province russe, comme l’illustre Fiston, son 5e film.

Pavel Sanaiev
Hooked (Sovexportfilm, 2009, 96’)
Réalisateur, scénariste et écrivain, Pavel Sanaïev est une figure de proue de la nouvelle vague russe. Décoiffant.