Trois regards sur la ville

Cinéma Favela

Trois films, trois regards sur la réalité de la ville brésilienne. Pour en dire la dureté, la violence, certes, mais aussi la formidable énergie, la créativité. Ici naît une culture, s’inventent d’autres manières d’être ensemble.

En haut : Morro Dos Prazeres
En bas : Favela Rising

Morro Dos Prazeres de Maria Ramos. Dans les hauteurs de Rio, sur la « colline des plaisirs », Maria Ramos suit le travail au quotidien d’une unité de police engagée dans un processus expérimental : la pacification des favelas. A contrario d’autres regards focalisés sur la violence, la réalisatrice filme un moment suspendu qui voudrait être plus qu’une simple trêve. Car dans chaque « camp » on s’interroge, sur sa place et sur son rôle.

Pixo de Roberto Oliveira et João Weiner. Ou, quand, à São Paulo, les pixadores inventent une nouvelle forme d’expression urbaine : le pixacão, qui renouvelle totalement notre rapport au graffiti. Système de communication fermée, ou manière pour ces jeunes de réécrire l’histoire de leur ville en se l’appropriant, par des codes typographiques ?

Favela rising  : Jeff Zimbalist et Mochary Matt, quant à eux, s’immergent dans un des bidonvilles les plus violents de Rio, où vit Anderson Sá, ancien trafiquant de drogue devenu leader charismatique d’un groupe de musique afro-reggae. Traumatisé par les meurtres de certains de ses proches, Anderson sensibilise les habitants de la favela à la nécessité de lutter contre le pouvoir des gangs et les policiers corrompus. Lentement, son idéal de paix fait son chemin. Un film étonnant, 25 fois primé dans des festivals internationaux.