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BINEBINE Mahi

Maroc

Les Etoiles de Sidi Moumen (Flammarion, 2010)

Biographie

Photo S. Roudeix © Flammarion

Ecrire de minuit à six heures du matin. Déjeuner avec mes enfants. Et peindre l’après-midi.


Artiste éclectique et internationalement reconnu, le Marocain Mahi Binebine est sculpteur, peintre et écrivain. Auteur d’une œuvre tourmentée, il s’intéresse à « ce Maroc qui fait mal », illustrant la complexité des sentiments d’une génération à cheval entre les années de plomb et la nouvelle ère politique ouverte par la démocratisation progressive du royaume. Son écriture, tout comme sa peinture, s’attache à rendre la violence de la lumière, la dureté des couleurs, comme pour décharner le monde et en saisir les contours premiers.
Dans son huitième roman, Les Etoiles de Sidi Moumen (Flammarion, 2010), Mahi Binebine décrit la vie désespérée des habitants de Sidi Moumen, un bidonville de Casablanca, à travers le récit d’un jeune garçon dont le désespoir mène au terrorisme.
Né en 1959 à Marrakech, Mahi Binebine s’installe à Paris en 1980 pour y poursuivre ses études de mathématiques qu’il enseigne ensuite pendant huit ans. C’est sur les rives de la Seine que naît sa vocation artistique, grâce notamment à un écrivain espagnol, Agustín Gómez-Arcos, qui lui transmet le goût de l’écriture. Son premier roman, Le Sommeil de l’esclave (Stock) paraît en 1992. Très remarqué par la critique, l’auteur y livre un récit sombre sur le Maroc de son enfance. Presque simultanément, il passe de la plume au pinceau et transforme son studio parisien en atelier. Il se consacre alors à ses deux passions, l’écriture et à la peinture. De 1994 à 1999, il émigre à New York. Puis, en 2002, il revient à Marrakech, sa ville natale, qui n’a d’ailleurs jamais quitté ni ses œuvres, ni ses souvenirs. Il y revient, dit-il, pour écrire et peindre différemment, pour se ressourcer, pour y retrouver ce qui a nourri ses écrits et, surtout, ces couleurs qui donnent vie à ses toiles...
Avec des oeuvres exposées au Musée Guggenheim de New York et à la Biennale de Venise, Mahi Binebine est désormais l’un des plus talentueux représentants de l’art contemporain marocain.


Bibliographie :

  • Les Etoiles de Sidi Moumen (Flammarion, Paris, 2010)
  • Le griot de Marrakech (Editions de l’aube, La Tour d’Aigues, 2005)
  • Terre d’ombre brûlée (Fayard, Paris, 2004)
  • Pollens (Fayard, Paris, 2001)
  • Cannibales (Fayard, Paris, 1999)
  • L’ombre du Poète (Stock, Paris, 1997)
  • Les funérailles du lait (Stock, Paris, 1994)
  • Le sommeil de l’esclave (Stock, Paris, 1992)



Présentation : Les Etoiles de Sidi Moumen

spip_logoQuoi ? Je divague ! Et alors ? Que puis-je faire d’autre maintenant que la solitude me consume et que je rôde comme un fantôme étranger sur le royaume de mes souvenirs d’enfant. Je n’ai pas honte de vous dire qu’il m’est arrivé d’être heureux dans ces décombres hideux, sur les ordures de ce cloaque maudit, oui, j’ai été heureux à Sidi Moumen, mon pays. » Yachine raconte comment il a grandi vite et est mort encore plus vite, à Sidi Moumen, cité en lisière de Casablanca, parmi ses dix frères, une mère qui se bat contre la misère et les mites, et un père ancien ouvrier, accroupi à son chapelet pour l’éternité. C’est un enfer terrestre qui a l’odeur des décharges publiques devenues terrains de foot, du haschich et de la colle qui se sniffe, des plongeons interdits dans la rivière tarie, des garages à mobylettes déglinguées.
Alors, quand on leur promet que le paradis est à la porte d’en face, qu’ont-ils à perdre, lui et sa bande d’amis « crève-la-faim » ? Un roman tragique et lumineux, plein de mauvaises farces et de drames muets, d’errances et de poussière, d’amitiés et de trahisons.

Revue de presse :

  • « Mais si ce texte tragique, drolatique, poétique et sans complaisance bouleverse, c’est avant tout grâce à une écriture lumineuse qui dégage du soleil et de l’ombre avec la violence, la dureté et les solidarités des pays du sud. De roman en roman, cette écriture est devenue la marque de Binebine, ce bon vivant qui, obstinément, ausculte sa société et interroge l’Humain avec une tendresse et une émotion aussi infinies que son humour et sa férocité sont grinçants. » Rue89
  • « Aussi attendrissant qu’effroyable, ce roman mêle la prétendue candeur de l’enfance à l’horreur du terrorisme. Et confirme que Mahi Binebine, peintre marocain exposé au Guggenheim, est aussi un écrivain qui compte. » Le Nouvel Observateur
  • « Binebine raconte, avec précision et talent mais sans complaisance, comment des cheiks s’installent dans le bidonville et attirent les gamins, affamés et chauffés à blanc par les télés qui montrent en boucle les « victimes tchétchènes et palestiniennes du complot américano-sioniste ». (…)
    Un exceptionnel récit de l’intérieur. » Libération
  • « Le court roman de Mahi Binebine ne se résume pas à une énième trajectoire d’adolescent terroriste. C’est un récit d’enfance plein de grâce et de nuances, sur la contagion des rêves et le bonheur irréductible, malgré les coups. » Le Magazine Littéraire
  • « Les étoiles de Sidi Moumen est une vision grinçante d’un univers fou, misérable et dénué d’avenir, qui enfanta il y a six ans l’une des pires pages de l’histoire contemporaine marocaine, celle des attentats du 16 mai 2003. » Le Temps
  • Voir l’interview de Mahi Binebine sur France 24

Les Etoiles de Sidi Moumen

Flammarion - 2010

Quoi ? Je divague ! Et alors ? Que puis-je faire d’autre maintenant que la solitude me consume et que je rôde comme un fantôme étranger sur le royaume de mes souvenirs d’enfant. Je n’ai pas honte de vous dire qu’il m’est arrivé d’être heureux dans ces décombres hideux, sur les ordures de ce cloaque maudit, oui, j’ai été heureux à Sidi Moumen, mon pays. » Yachine raconte comment il a grandi vite et est mort encore plus vite, à Sidi Moumen, cité en lisière de Casablanca, parmi ses dix frères, une mère qui se bat contre la misère et les mites, et un père ancien ouvrier, accroupi à son chapelet pour l’éternité. C’est un enfer terrestre qui a l’odeur des décharges publiques devenues terrains de foot, du haschich et de la colle qui se sniffe, des plongeons interdits dans la rivière tarie, des garages à mobylettes déglinguées. Alors, quand on leur promet que le paradis est à la porte d’en face, qu’ontils à perdre, lui et sa bande d’amis « crève-la-faim » ? Un roman tragique et lumineux, plein de mauvaises farces et de drames muets, d’errances et de poussière, d’amitiés et de trahisons.

Enfances volées

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Léonora MIANO, Mahi BINEBINE, Wielfried N’SONDE et Lyonel TROUILLOT - Saint-Malo 2010

Une vidéo réalisée par Cap7Média.

Le soucis des gens

Saint-Malo 2010
Avec Florence AUBENAS, Amir VALLE, Jean-Marie LACLAVETINE, Marie LE GALL, Mahi BINEBINE. Un débat animé par Baptiste Liger.

Une pensée en mouvement, migration et littérature

Saint-Malo 2010
Avec Louis-Philippe DALEMBERT, Wilfried N’SONDE, Nam LE, Mahi BINEBINE, Albert MEMMI. Un débat animé par Hubert Artus.