Né à Provins, en Seine-et-Marne, Dominique Ané est très marqué par le lieu de son enfance. Il y fait notamment allusion dans sa chanson "Les terres brunes" et dans son premier récit autobiographique, Y revenir (2012). Dès son adolescence, il se prend d’un vif intérêt pour la musique et la littérature. Il effectue une partie de ses années lycée à Nantes, pendant lesquelles il forme, avec quelques amis, le groupe John Merrick. Ensemble, ils reprennent des tubes des Clash ou encore des Stranglers dans une esthétique post-punk, et enregistrent même des 45 tours.
Ce n’est qu’au début des années 1990, lorsqu’il se lance dans une carrière solo, que Dominique Ané commence à se faire réellement remarquer. Son premier disque, Un disque sourd, est auto-produit et a de fortes influences techno-pop. Toujours muni de son synthé, il sort La fossette en 1992, œuvre-clé de sa carrière produite par le label Lithium. Sa musique minimaliste, dans laquelle il nous livre des vérités nues avec une extrême sensibilité, se fraye alors un chemin dans le cœur du public français.
Prolifique, le chanteur a produit à ce jour plus d’une dizaine d’albums, dont Toute Latitude et La Fragilité en 2018. D’après lui, tous ses disques communiquent entre eux et se répondent, formant ainsi une œuvre recherchée dont le sens n’est jamais totalement arrêté.
En 2012, l’artiste écrit son premier ouvrage autobiographique et troque alors son pseudonyme Dominique A pour revenir à son nom complet, Dominique Ané. D’après lui, ce changement symbolise son désir de créer une œuvre littéraire sincère et pleine de justesse. Il poursuit son introspection avec Regarder l’Océan (2015), et nous y parle de son enfance et de sa jeunesse. Pour lui, l’écriture d’une chanson et la prose littéraire sont deux pratiques distinctes. La littérature permet de faire usage des mots dans toute leur nudité, sans artifices ni éléments superflus.
Avec Ma vie en morceaux, Dominique Ané évoque 26 chansons issues de sa discographie, et se remémore. Sa musique, ses textes, son œuvre musicale, c’est sa madeleine de Proust. Ses chansons lui rappellent des souvenirs, des fragments de vie, et c’est avec délicatesse qu’il les couche sur papier, nous embarquant avec lui dans les coulisses de sa vie d’artiste.
Bibliographie
- Ma vie en morceaux (Flammarion, 2018)
- Regarder l’océan (Stock, 2015)
- Tomber sous le charme. Chroniques de l’air du temps (Le Mot et le Reste, 2014)
- Y revenir (Stock, 2012)
- Un bon chanteur mort (essai) (La Machine à cailloux, 2009)