Prix de l’Astrolabe

Bjorn Larsson, La sagesse de la mer, du cap de la Colère au Bout du monde

4 juillet 2012.
 

Ce prix littéraire consacré aux voyages proches ou lointains a été créé en 1989 par la librairie parisienne L’Astrolabe, spécialisée dans les cartes géographiques, les récits et les guides de voyages. Dès la création du prix, Jacques Meunier, son président fondateur, le voulait comme une invitation au voyage, un témoignage de
l’ailleurs… Douze ans plus tard, la liste des lauréats parle d’elle-même : de Tony Hillerman à Norman Lewis, en passant par Luis Sepulveda ou Nuruddin Farah, ce sont chaque année de très grands écrivains-voyageurs qui ont été récompensés.
En 2002, le choix du jury, composé d’écrivains et de journalistes s’est porté sur le dernier ouvrage de Björn Larsson, La sagesse de la mer, du cap de la Colère au Bout du monde (Grasset, 2002). Ce Suédois bourlingueur, fidèle du festival depuis quelques années déjà (il était également du voyage à Sarajevo en septembre dernier), signe ici son premier récit de voyage, après plusieurs incursions très remarquées dans le roman d’aventure et le roman noir.
Le prix de l’Astrolabe Etonnants Voyageurs 2002 sera remis le dimanche 19 mai à 12h00 au Café littéraire, en présence de René Couanau, Maire de Saint-Malo, et des membres du jury. A noter également que le jury a décerné une mention spéciale avec félicitations à Jacques Lacarrière pour son Dictionnaire des amoureux de la Grèce (Editions Plon) et à Jean-Pierre Thibaudat pour Rien ne sera plus jamais calme à la frontière finno-chinoise (Christian Bourgois).

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Le choix de Martin Brenner

Grasset - 2020

À la mort de sa mère Maria, Martin Brenner ressent certes de la douleur mais s’interroge aussi : il ne s’est jamais vraiment senti très proche d’elle. Il procède à la dispersion des cendres en suivant ses dernières volontés, met sa maison en vente, puis il compte reprendre le cours de sa vie, entouré par son épouse Cristina et sa fille Sara. Brenner est généticien et directeur d’un laboratoire, un homme discret et plutôt solitaire. Il s’estime heureux dans la vie.

Mais lorsqu’un avocat l’appelle pour lui annoncer que sa mère était juive et survivante des camps, sa vie prend un tournant imprévu. Petit à petit, les révélations contenues dans une lettre laissée par sa mère et les informations que lui fournissent l’avocat et le rabbin de la ville où il habite le poussent à faire des recherches sur l’identité juive. Il croise ses lectures personnelles sur le sujet avec les recherches en génétique qu’il mène – touchant à la question de l’appartenance religieuse et ethnique, vue par la science. Il décide de n’en parler à personne – pas même à son épouse – avant de parvenir à une décision quant à sa judéité : il refuse l’idée qu’il doive assumer le fait d’être juif seulement parce que sa mère l’avait été. Mais lors d’un colloque scientifique à Montréal, il est pris à parti dans un débat et alors qu’on l’accuse d’antisémitisme, il révèle sa judéité… Le piège s’est renfermé sur lui, et le château de cartes qu’était devenu sa vie s’effondre : sa femme Cristina, ignorant tout de sa réflexion, se sent trahie, puis quand lui et sa fille deviennent la cible d’ignobles attaques antisémites, son épouse le quitte. Il perd son travail, son meilleur ami se détourne de lui, seul le rabbin Golder maintient le contact. Il fait alors appel à un écrivain célèbre et lui demande de raconter son histoire…

Le choix de Martin Brenner nous fait vivre de l’intérieur la descente aux enfers d’un homme aux prises avec la question identitaire. Le roman nous propose ainsi une interrogation sur le libre-arbitre. Comment savoir qui nous voulons être dans notre vie intime et aux yeux de la société ? Comment rester libre dans ce choix ?

Traduit du suédois par Hélène Hervieu