PLACE François

France

7 mars 2024.

Auteur et illustrateur imprégné de récits de voyages, François Place raconte les épopées de grands explorateurs dans des pays imaginaires dont il se fait le cartographe érudit. Il a travaillé avec les grands noms de la littérature jeunesse. Il décrit ses livres comme “des vagabondages dans les « ailleurs », les lointains, les confins, ou bien de courtes incursions dans des récits plus contemporains”. Grand Prix de l’Imaginaire en 2010 dès son premier roman, La Douane volante (Gallimard Jeunesse, 2010), il reçoit de nombreuses récompenses pour Olympe de Roquedor (Gallimard Jeunesse, 2022) écrit avec Jean-Philippe Arrou-Vignod. Il nous revient cette année avec L’enfant, le peintre et la mer (L’École des loisirs, Pastel, 2023) un album initiatique sur la rencontre entre un enfant et Ricardo Cavallo, un artiste peintre français d’origine argentine. François Place s’inspire du travail de ce grand paysagiste contemporain et nous retransmet à merveilles les vibrations lumineuses et la beauté de couleurs de Cavallo. Il nous livre ainsi un texte touchant et sensible sur la création et la transmission, avec en toile de fond les côtes sauvages finistériennes. Les œuvres de ces personnages hauts en couleurs seront à découvrir dans la salle d’exposition Le 4ème Lieu - la Grande Passerelle à Saint-Malo du 17 avril au 22 mai 2024.

 

L’idée de vivre de son coup de crayon s’est imposée naturellement à ce fou de dessin, né en 1957 d’un père artiste-peintre et d’une mère institutrice. Après des études de communication visuelle à l’école Estienne, et un passage par la publicité, le jeune François Place fait ses débuts dans l’illustration jeunesse : il met alors en images des romans de la « Bibliothèque Rose », notamment des titres de la Comtesse de Ségur… Pas vraiment la tasse de thé de ce passionné de récits de voyage qui cite volontiers Jacques Lacarrière ou JMG Le Clézio.

À la fin des années 1980, les éditions Gallimard Jeunesse lui confient une série de titres consacrés à l’exploration du monde. Balayant l’histoire depuis les Grandes Découvertes jusqu’aux conquêtes coloniales du XIXe, François Place réalise à cette occasion un travail de documentation considérable. Il plonge avec délice dans la riche iconographie amassée au cours des siècles : plus encore que les gravures ou les croquis des naturalistes, ce sont les cartes qui le fascinent.

Il y a dans les cartes de géographie anciennes une longue quête amoureuse de l’image de la terre, depuis le découpage des côtes jusqu’à la résille délicate des fleuves et des rivières. (...) Tant que les formes de la terre n’étaient pas définies, les continents et les océans apparaissaient ou disparaissaient sur les cartes au gré d’une science qui balbutia pendant des siècles.

Imprégné d’images et de récits de voyage, de Guillaume de Ruybrouck à James Cook, il signe en 1992 un premier album de lavis colorés, riche d’un luxe de détails à l’encre, qui entraîne le lecteur dans la jungle birmane, à la découverte d’une poignée de géants silencieux, témoins monumentaux d’un monde qui disparaît. Les derniers Géants le révèle au public et reçoit un accueil critique enthousiaste : onze prix en tout, dont le « Totem Album » du Salon de Montreuil, le Prix « Sorcières » de l’album 1993, et en Allemagne, le « Prix littéraire du Charmeur des Rats de la ville de Hamelin » (1996).

Ces pages aux tons aquarellés exhalent un discret parfum de nostalgie : le regret d’un temps où le monde restait à baliser, temps des terræ incognito, des ailleurs absolus… La nostalgie « d’un extrême horizon où déployer nos rêves ».

À l’heure où les « yeux mécaniques » des satellites dessinent un monde fini, connu et maîtrisé, où un simple clic rend disponible dans l’instant n’importe quel coin du globe, où la voix infaillible du GPS tend à rendre obsolètes les cartes qu’il chérit, François Place a décidé de recréer des confins.

Ce sera l’ambition de l’Atlas des géographes d’Orbæ, dont les trois volumes donnent lieu à une exposition présentée en 1999 au festival Étonnants Voyageurs. En cartographe démiurge, il y trace les plans minutieux de vingt-six territoires imaginaires : le « Désert des Pierreux », le pays des Amazones ou encore celui des « Zizotls », pratiquant avec sagesse la « politesse des pieds »…

En parallèle de son propre travail d’auteur-illustrateur, François Place a collaboré avec des grands noms de la littérature jeunesse comme Timothée de Fombelle ou l’anglais Michaël Morpurgo. En 2010, il publie un premier roman, La douane volante, couronné à Saint-Malo par le Grand Prix de l’Imaginaire : un récit irrigué par l’imaginaire des légendes bretonnes, où l’on croise notamment la figure d’Anatole Le Braz sous les traits d’un obscur rebouteux...

Rejetant les étiquettes du marketing jeunesse, s’adressant « à l’adulte en devenir chez l’enfant » et à « la part d’enfance qui reste chez l’adulte », François Place continue à étendre les frontières de son royaume imaginaire.

Avec son roman, Angel, l’indien blanc, François Place revient sur le thème des grands récits de voyage. À travers les yeux d’un indien métis qui embarque secrètement sur un navire français, l’auteur nous entraîne à l’aventure dans les terres antarctiques au XVIIIe siècle.


Bibliographie :

En tant qu’auteur :

En tant qu’illustrateur :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Album jeunesse

L’enfant, le peintre et la mer

L’École des loisirs, Pastel - 2023

Paul aime bien aller à la pêche avec son père. Souvent, ils croisent un mystérieux pêcheur qui disparaît dans la falaise. Paul fait la connaissance de Ricardo, c’est un artiste. Il le regarde peindre à coups de brosse nerveux, mais ne voit pas le paysage comme lui. « Tu aimes la peinture ? » Paul ne sait pas, Ricardo lui propose de passer dans son école d’art au village.