BARONIAN Jean-Baptiste

23 février 2012.
 

Biographie

Jean-Baptiste Baronian aime le mystère. Principalement connu pour ses écrits fantastiques, il s’impose comme une autorité dans le genre avec la publication des essais Panorama de la littérature fantastique de langue française et Le nouveau fantastique. Éditeur chez Marabout dès l’âge de 26 ans, il prend en charge une collection fantastique et publie de grandes anthologies d’auteurs de romans policiers. C’est ce même intérêt pour le mystère qui l’a passionné pour le genre policier. Accroché par les livres de la « Série Noire » dès l’âge de 12 ans, son univers romanesque est marqué par ses lectures de jeunesse : Doyle, Leblanc, Leroux, Stevenson et Welles y occupent une place primordiale.

Un tournant décisif s’opère dans sa carrière de romancier avec Matricide (1981). Ce livre, qui met en scène un policier belge de la vieille école, a d’abord été refusé par Laffont, son éditeur habituel. La raison ? L’éditeur ne publie pas de policier… Jean Baptiste Baronian décide alors de jouer cette carte, porte son manuscrit à Clancier-Guénault et signe d’un pseudonyme, clin d’œil aux écrivains de policiers belges. Ce genre, il le connaît bien : depuis 1972 il sévit au Magazine littéraire comme critique de polars. Les nombreuses commandes qu’il recevra par la suite achèveront de le convaincre de cette voie : « je me suis laissé prendre au jeu ».

Avec Scènes de la ville obscure, il aborde pour la première fois Bruxelles sous l’angle du romanesque : cette ville l’obsède et, aujourd’hui encore, continue de l’inspirer. Né en Belgique en 1942 de parents Arméniens, il développe un amour pour le pays ainsi que pour ses traditions littéraires. Fondateur des « Amis de Georges Simenon », association qu’il préside toujours avec autant de passion, sa vie et son œuvre sont ponctuées d’hommages aux auteurs qu’il admire : « Si on me dit : Baronian est un fils de Simenon, je suis ravi. ». Malgré ces influences, il met un point d’honneur à cultiver un style et une unité propres. « J’écris tout le temps, je suis toujours en éveil… Mais je crois qu’il y a une grande unité dans tout cela, c’est toujours moi : on y retrouve ce qui m’intéresse, comme Bruxelles, la musique. Je reste moi dans tous mes livres… ».

Jean-Baptiste Baronian a l’art de faire passer un maximum de choses dans un minimum de mots (une capacité qui servit pendant un temps ses activités d’écrivain pour enfants). Son écriture est soignée, ses ouvrages volontairement construits. En maître du polar, il connaît l’importance d’une bonne intrigue. Il dresse une atmosphère en quelques traits de plume, fait appel à des archétypes du genre : des personnages résignés, sans envergure, anti-héros par excellence, auxquels il donne une véritable épaisseur. Cette combinaison entre intrigue, atmosphère et personnages travaillés, il l’applique à tous ses livres. C’est ainsi qu’il réalise des biographies hors du commun, où Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud se transforment en d’authentiques personnages de roman.

Très prolifique, Jean-Baptiste Baronian a aujourd’hui une cinquantaine d’œuvres à son actif dont l’ensemble est reconnu pour sa qualité. L’écrivain et dramaturge Jacques De Decker, dira de L’Apocalypse blanche : « (elle) apparaîtra un jour comme l’un des témoignages les plus sensibles sur le climat intellectuel et spirituel au tournant du siècle, et la déstabilisation d’une société ». En 2002, il décroche une place à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, mais son réel succès est bien d’avoir su redonner de la noblesse à des genres souvent peu estimés. Dans son dernier livre, Dans les miroirs de Rosalie, Jean-Baptiste Baronian persiste et signe avec un roman policier dans lequel il déploie un style efficace qui captive le lecteur et le mène vers une fin inattendue.


Bibliographie :

Romans et nouvelles

Essais

Biographies


Présentation de Dans les miroirs de Rosalie

Rosalie Clémenti dite la Puce, la secrétaire de mairie d’un village en Provence, est assassinée et c’est le facteur local qui découvre le crime – un facteur assez fantasque qui, à ses heures perdues, reéalise de gigantesques sculptures en plein air et adore les énigmes policières. D’ailleurs, il en parle régulièrement avec un écrivain à succès demeurant non loin du village.
Le commissaire Bergman est chargé de l’enquête. C’est un homme vieillissant qui en a déjà beaucoup vu dans son existence et dont la femme, Agnès, est dépressive et malade. Par contraste, son jeune adjoint, Barbeyrac, est encore plein d’entrain et plein d’illusions.
En enquêtant, les deux policiers vont bientôt se rendre compte que Rosalie menait une drôle de vie et qu’elle avait notamment des appétits sexuels des plus singuliers. Et voilà que des personnes qu’elle avait fort bien connues sont assassinées à leur tour...
Le cœur de ce grand roman noir de Jean-Baptiste Baronian, c’est le regard désabusé du commissaire Bergman, c’est son errance, son spleen et, surtout, l’idée fixe qu’il est la victime d’une étrange manipulation et que, dès le départ, son enquête a été pipée.
Une sanglante histoire sous le soleil provençal.