AUPONT Coutechève Lavoie

Haïti

1er mars 2017.
 

« Je regarde sombrer à l’horizon de ce pays
cette ville
cette rue
pourtant j’aime
et j’aime surtout quand Port au Prince s’égoutte dans les pages liquides »

Biographie :

"Poète des Encres Têtues" comme il se dénomme lui-même, Coutechève Lavoie Aupont est également nouvelliste et diseur.

Né en Haïti, à Mirebalais, en 1982, le parcours de cet artiste polumétis à de quoi laisser rêveur : d’abord attiré par les beautés de la langue, il entreprend des études de Lettres Modernes à l’Ecole Normale Supérieure puis devient très tôt comédien et joue avec La Compagnie NOUS Théâtre Associations. Remarqué en 2005, par le metteur en scène Téchelet Nicholas, il commence à fréquenter les cafés littéraires où la poésie est à l’honneur. En 2007, il se produit devant un public à Port-au-Prince, lors de la commémoration du centenaire de Jacques Roumain. Il créer, avec d’autres poètes et comédiens de sa génération, La Compagnie Du Virage, compagnie proposant des projets pour la jeunesse
La maturité aidant, il se fit poète, diseur. Et, enfin, comme si toutes ces activités n’étaient pas encore suffisantes, c’est sous la forme d’un artiste plasticien qu’il se présente aujourd’hui à nous – et qu’il offre à son île mutilée les linéaments d’une pratique dont le but serait de pouvoir convertir en promesse de bonheur toutes les traces de malheur qui jonchent encore le sol (et le cœur) d’Haïti.

Personnage excentrique, il investit de façon anarchique l’écriture. Son premier recueil de poèmes Partances paru en 2009 aux Éditions Rivarticollection est salué par Josaphat-Robert Large : "Le talent est incontestable, la sensibilité à fleur de peau et l’imagination profonde. » Celui-ci est suivi de Make pa (2016), un recueil de poèmes en créole aux Éditions Ruptures, qui, dans la langue de Frankétienne, offre trois poèmes-fleuves, odes au désir amoureux et à la responsabilité citoyenne. Ce dernier fût couronné du prix Dominique Batraville en 2016.
​Fin 2016, il reçoit le prix René Philoctète de la poésie pour son livre à découvrir très prochainement :Le doute de la main.

Créateur empoté et impoli, sa poésie est espérances, dissidences et tumultes. Illuminée et insoutenable, la beauté qu’elle propose est faite de blancs, d’accents vifs et de doutes, de douleurs et de saignements. Elle est inextricablement liée à l’intention sacrée, à la terre ou à sa mère, aux mouvements brusques ou à la musicalité des choses. Et en fin aux voyages, à l’utopie insulaire. Artiste sournois et insatisfait, il associe son travail d’écriture public à celui plus secret de sa peinture. Sa poésie est houleuse, aérienne et lumineuse : elle est faite en fin de joyaux jamais recueillies.


En savoir plus :


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Make pa

(Editions Ruptures, 2016) - 2016

« Make pa » est un recueil de poèmes en créole de 138 pages de Coutechève Lavoie Aupont. Il est publié aux Éditions Ruptures cette année dans la collection l’Enraciné. Ce recueil comme première parution du poète dans la langue de Frankétienne est préfacé par l’écrivain Jean Emmanuel Jacquet et est composé de trois poèmes-fleuves, « Nan depale », « San blese » et « Pwomès ».

Dans le premier poème, Coutechève Lavoie Aupont semble converser avec une femme. Ce qui fait dire qu’il s’agit ici d’un dialogue. Mais paradoxalement, il est à la fois locuteur et interlocuteur, c’est-à-dire que c’est surtout un monologue. Un monologue-dialogue ou l’inverse. Il raconte à cette femme les lieux symboliques de Port-au-Prince dans leur éclat, mais surtout dans leur cruauté. Leurs contes à eux et également ce dont on ignore : Ri Lantèman, Granri, Pòtay Lawogan, Madan kolo, Channmas, Katedral et Pòtay Sen Jozèf, sont de ces lieux qui hantent l’imaginaire du poète errant et baladeur. Coutechève Lavoie Aupont retrace la carte de la ville, non pas avec des instruments géométriques, mais avec des mots. Combien parmi eux savent que les mots servent parfois à tracer de lignes de vie ! Coutechève Lavoie Aupont est un poète maudit, puisqu’il insulte Dieu dans sa bonté et son infinitude.


Revue de presse :