Du roman feuileton à la série TV

7 juillet 2011.
 

Avec Michel LE BRIS, Anne-Marie GARAT, Vincent COLONNA, Sylvie LAURENT, animé par Jean-Claude Lebrun.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

La nuit atlantique

Actes Sud - 2020

Un soir d’automne, Hélène, trente-huit ans, archiviste de son état (et aimant à se prétendre célibataire “par vocation”), arrive dans une petite station balnéaire de Gironde dans l’idée de venir en n mettre en vente cette maison isolée sur la dune, acquise dix ans plus tôt. De cette bâtisse aux allures de faux cottage anglais, porteuse d’une falsi catrice mémoire et qui, au l du temps, s’est muée pour elle en malé que talisman, Hélène veut se débarrasser pour toujours, et, ce faisant, évacuer quelques fantômes qui parasitent secrètement son existence. Contre toute attente, elle trouve, au bout de son expédition, la maison occupée par un jeune photographe canadien d’origine japonaise, Joe Naruse, squatteur au demeurant très civilisé, dont la conversation et les propos “exotiques” vont bercer sa soirée tout en commençant, en sous-main, à bousculer ses plans. À ce progressif déplacement des enjeux contribuera, dès le lendemain, l’arrivée elle aussi parfaitement inopinée, en gare de Soulac-sur-Mer, de la lleule adorée d’Hélène, Bambi, en proie à des préoccupations aussi sérieuses qu’inédites.
La maison mal aimée va-t-elle peu à peu devenir un havre, une arche de Noé ? Les forces cosmiques qui gouvernent l’univers n’en décideront pas ainsi mais entreront dans la danse pour assurer la médiation qui fera advenir la mutation profonde dont, à sa mesure, chacun des personnages du roman semble devoir faire l’expérience, à l’instar de notre humanité elle-même.
Entre retrouvailles en terrain (trop ?) connu, nouvelles relations que le hasard suscite, mêlant les horizons géographiques et historiques, entre chemins de forêts nocturnes et tempête centennale, crimes anciens surgissant d’un tableau et autres voix perdues, entre érosion des côtes et de toutes ses certitudes, Hélène s’e ondre avant de se relever pour s’ouvrir aux initiations qui l’attendent et vivre la mutation libératrice et amoureuse à laquelle, sur le divan de sa psychanalyste parisienne, elle ignorait si ardemment aspirer, et qui a mis en déroute tous ses démons personnels.

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Revue de presse :