BEN JELLOUN Tahar

Maroc

8 mai 2017.
 

Amoureux de la langue française, l’auteur de L’Enfant de sable et de La Nuit sacrée, né à Fez, est aujourd’hui l’un des écrivains francophones les plus traduits au monde. Romancier prolifique, poète, essayiste, ennemi des intégrismes de tout poil, il fait depuis 2008 partie du jury du prestigieux Prix Goncourt.

Né le 1er décembre 1944 à Fès, Tahar Ben Jelloun s’inscrit, le bac en poche, à la faculté de philosophie de Rabat. En juillet 1966, il est arrêté et interné dans un camp disciplinaire de l’armée à l’Est du Maroc. Lui et 94 autres étudiants sont soupçonnés d’avoir organisé les manifestations étudiantes du 23 mars 1965, sévèrement réprimées par le pouvoir. Tahar Ben Jelloun ne sera libéré qu’en 1968.
Son premier poème, L’Aube des Dalles, écrit clandestinement en captivité est publié dans la revue Souffles. Très vite un recueil complet suit, Hommes sous Linceul (Editions Atalantes, 1970). En 1971, le décret sur l’arabisation de l’enseignement tombe : Tahar Ben Jelloun qui n’est pas apte à enseigner en arabe quitte le Maroc et arrive à Paris.

En 1973, il entre en tant que correspondant littéraire à la rédaction du Monde où il rencontre Maurice Nadeau, alors éditeur chez Denoël, qui l’aide à faire paraître son premier roman Harrouda (1973). En 1985, il publie L’Enfant de sable qui fait de lui un écrivain célèbre. Deux ans plus tard, Tahar Ben Jelloun reçoit le Prix Goncourt pour son roman La Nuit Sacrée (Seuil, 1987) achevant ainsi de s’inscrire dans le paysage des lettres françaises.

Grand humaniste, apôtre de la tolérance, Tahar Ben Jelloun donne souvent de la voix dans les colonnes du Monde. Il a notamment abondamment commenté les Printemps arabes et leurs suites, jouant à se glisser le temps d’une chronique dans la tête des despotes Mouammar Khadafi ou Bachar Al-Assad. Pessimiste, il estime qu’avec les victoires islamistes au Maghreb "les révolutions ont avorté". Une compilation de ses réflexions sur les révoltes arabes a été publiée par Gallimard sous le titre L’Étincelle (2011).

Après une pièce de théâtre et un essai biographique sur Jean Genet (Jean Genet, menteur sublime, Gallimard, 2010) l’auteur revient au roman dans une veine intimiste avec Le Bonheur conjugal (2012). À Tanger, deux voix, celles d’un homme et d’une femme qui ne s’aiment plus, se font écho pour raconter comment leur désamour s’est peu à peu transformé en haine...

En 2017, il signe le Mariage de plaisir, une saga familiale sombre et tragique d’une très grande force.


Lien :

Site officiel de Tahar Ben Jelloun


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Romans

Le mariage de plaisir

- 2016

Dans l’islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de fréquenter les prostituées. On le nomme « mariage de plaisir ».

C’est dans ces conditions qu’Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s’approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu’Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa seconde épouse et donne bientôt naissance à des jumeaux. L’un blanc, l’autre noir. Elle doit affronter dès lors la terrible jalousie de la première épouse blanche et le racisme quotidien.

Quelques décennies après, les jumeaux, devenus adultes, ont suivi des chemins très différents. Le Blanc est parfaitement intégré. Le Noir vit beaucoup moins bien sa condition et ne parvient pas à offrir à son fils Salim un meilleur horizon. Salim sera bientôt, à son tour, victime de sa couleur de peau.