CHAMBAZ Bernard

France

1er mars 2017.
 
© Richard Schroeder

Agrégé d’Histoire et de Lettres modernes, le brillant Bernard Chambaz développe depuis les années 1980 une œuvre protéiforme, débutée avec L’arbre de vies, un roman historique sous la Révolution française, prix Goncourt du premier roman. Sa bibliographie impressionnante mêle ses passions pour la peinture, l’Histoire, la poésie, le voyage, et, bien sûr, le sport.

En 2003, l’écrivain Bernard Chambaz attaque à vélo, mais toujours le stylo à la main, au Tour de France, à l’occasion des 100 ans de la Grande Boucle. Cycliste acharné, il réitère l’expérience en 2006 avec le Giro italien puis en 2008, avec la Vuelta espagnole : trois courses qui ont donné naissance à sa Petite philosophie du Vélo (Milan 2008). Selon l’auteur, il y a une parenté intime entre le sport qui secrète des endorphines et l’écriture : la jouissance peut survenir, parfois même l’état de grâce.

Après un beau cycle, (Kinopanorama, Yankee, prix Louis Guilloux 2010, et Ghetto), tout en pudeur et en délicatesse, mêlant l’Histoire au roman familial, il publie en 2011 Marathon(s), un ouvrage dans lequel il s’intéresse à ces hommes et ces femmes qui vont au-delà de leurs limites pour la beauté du sport. Passionné par les sagas sportives et les drames intimes des athlètes, il collabore en 2012 à la revue Desports - qui mêle littérature, journalisme et sport - avec un "Abécédaire de la petite reine belge".

En 2013, Bernard Chambaz clôt un triptyque voyageur commencé en 2003 avec Petit voyage d’Alma-Ata à Achkhabad et poursuivi en 2007 avec Evviva l’Italia. L’écrivain reprend la route en direction du Portugal, à la rencontre des paysages et des êtres, des couches d’histoire et de géographie où ils s’inscrivent. De l’âpre Tras-os-montes à la douce Lisbonne, ce récit voudrait être un hymne à la vie, à la puissance des livres et à un pays fermement arrimé au continent européen.

Pour Dernières nouvelles du martin-pêcheur, paru en 2014, Bernard Chambaz repart à vélo, mais cette fois-ci pour une virée plus personnelle, plus intimiste. Avec sa femme - en voiture - à ses côtés, il parcourt l’Amérique de la côte est à la côte ouest à la recherche des traces de son fils, décédé d’un accident il y a vingt ans de cela. Lieu après lieu, souvenir après souvenir, l’écrivain nous montre que le bonheur est toujours possible malgré le deuil.

En 2015, dans Vladimir Vladimirovitch (Flammarion), il met en scène un malheureux homonyme de Poutine, homme de la rue, qui incarne, face à un régime qui sait étouffer les appels à la liberté, l’âme d’un peuple qui lutte contre la tristesse de sa propre servitude.

En 2016, Bernard Chambaz publie À tombeau ouvert, un court roman passionné où il "revisite l’existence vrombissante d’Ayrton Senna, ce héros magnifique, qu’il explore en tous sens avec la faculté d’empathie et le sens de l’incarnation qu’on lui connaît. » (L’Humanité).

La même année, il publie son premier recueil de poèmes depuis Été II en 2010 : Etc.. Divisé en cinq parties, ce recueil explore le thème de l’automne et de la mélancolie.

En 2017, il revient à sa passion pour l’histoire dans 17, petit recueil qui retrace l’histoire de personnages, plus où moins connus, dont la vie s’est articulée autour de l’année 1917.


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Témoignage

Je me souviens de la foulée de Marie-José Pérec (et autres madeleines sportives)

Seuil - 2024

À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, de grandes plumes de la littérature française chaussent les crampons pour raconter leurs souvenirs sportifs. De Pierre Assouline à Maylis de Kerangal, de Jean-Paul Dubois à Maria Larrea, JO ou les souvenirs d’enfance sous l’égide de Pérec.

LE LIVRE
À la manière de Georges Perec, les vingt-huit auteurs réunis dans ce collectif sportif pourraient débuter ainsi chacun de leurs textes : « Je me souviens du visage d’Hassiba Boulmerka lors de sa victoire à Barcelone en 1992 ; je me souviens de la reine du bronze Merlene Ottey, et comment parfois les vaincus sont victorieux ; je me souviens des reportages d’Antoine Blondin pendant les Jeux Olympiques ; je me souviens de l’exploit d’Alain Mimoun ; je me souviens de Christine Caron dit Kiki Caron, l’icône des bassins aux Jeux de Tokyo en 1964 ; je me souviens de Guy Drut et des haies enjambées ; je me souviens de Dick Fosbury, et de son saut révolutionnaire entre lévitation et vitesse ; je me souviens de la naissance au monde du géant Mohamed Ali et sa médaille d’or à Rome en 1960 ; je me souviens des Jeux de 1996 d’Atlanta, dans la ville de Coca-Cola ; je me souviens de la foulée merveilleuse de Marie-José Pérec sur 200 et 400 mètres ; je me souviens du drame de Munich ; je me souviens de la note 10 de Nadia Comaneci ; je me souviens de Hans-Gunnar Liljenwall, le pentathlonien tricheur ; je me souviens de Michael Jordan et la Dream Team de Basket-ball de 1992 ; je me souviens de Mark Spitz et de la nage papillon ; je me souviens, je me souviens, ou le sport refuge des souvenirs d’enfance... »

Un ouvrage coordonné par Benoît Heimermann (auteur et ancien grand reporter à l’Équipe) avec Kaouther Adimi, Nathacha Appanah, Pierre Assouline, Évelyne Bloch-Dano, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Philippe Claudel, Bernard Comment, Philippe Delerm, François-Henri Désérable, Pierre Ducrozet, Jean-Paul Dubois, Éric Fottorino, Paul Fournel, Thierry Frémaux, Tristan Garcia, Jérôme Garçin, Jean Hatzfeld, Alexis Jenni, Maylis de Kerangal, Luc Lang, Marria Larrea, Lisette Lombé, François-Guillaume Lorrain, Blandine
Rinkel, Colombe Schneck, Larry Tremblay.