CISSÉ Souleymane

Mali

24 septembre 2010.
 

Souleymane Cissé est passionné par le 7ème art depuis son enfance et fréquente assidûment les salles de cinéma dès l’âge de 7ans. Il fait ses études secondaires à Dakar puis revient au Mali en 1960, année de l’indépendance du pays. Alors adhérent à des mouvements de jeunesse, il projette des films qu’il commente à la Maison des Jeunes de Bamako. Son goût pour le cinéma ne le quitte pas jusqu’à ce qu’il visionne un documentaire sur l’arrestation de Lumumba, une des figures de l’indépendance du Congo, qui serait à l’origine de son envie de faire ses propres films.

Il suit un stage de projectionniste puis obtient une bourse de Moscou et s’en va y suivre des études de cinéma à l’Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie dont il sort diplômé en 1969. L’année d’après il retourne dans son pays natal et intègre le Service Cinématographique du Ministère de l’Information, qui l’enverra caméra à l’épaule aux quatre coins du Mali pour filmer des discours officiels, plusieurs films d’actualité et réaliser des documentaires pendant 3 ans.

Fort de ses études et enrichi par ce travail, il réalise son premier moyen métrage en 1972, Cinq jours d’une vie, récit d’un jeune garçon qui abandonne l’école coranique et vit en vagabond jusqu’à ce qu’il soit condamné pour ses larcins, récompensé au Festival de Carthage. Puis 3 ans plus tard vient enfin son premier long métrage, que le Ministère de la Coopération française à co-produit, La Fille, où une jeune fille muette est violée puis rejetée par sa famille. Son film n’est pas au goût du gouvernement qui cherchera à détruire le négatif original et le condamnera à l’emprisonnement pour avoir accepté la coopération française. Durant trois ans le film est interdit pendant 3 ans et ne peut être exploiter qu’en 1978.

Cinéaste engagé, Souleymane Cissé a pour ambition de développer l’audiovisuel au Mali et dans sa région, et est le président fondateur de l’Union des Créateurs et Entrepreneurs du Cinéma et de l’Audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest (UCECAO). Cette organisation a pour but de soutenir financièrement le cinéma africain et palier à son manque de structures pour la distribution et la production. Son engagement se prolonge dans ses films, qui s’attachent à montrer la vie quotidienne des couches populaires face aux abus de pouvoir des nouveaux régimes africains.

Toujours fonctionnaire de l’Etat, il prend congé en 1977 pour se consacrer entièrement au cinéma puis créer sa société de production et réaliser Le Travail, primé au Festival de Ouagadougou, qui est une réflexion sur les traditions africaines confrontées aux moeurs occidentales. Lui succède Le Vent, qui multiplie les récompenses et permet à Cissé d’être le premier cinéaste africain sélectionné à la compétition officielle du Festival de Cannes en 1982, dont il sera membre du jury l’année suivante. Le film est le premier volet d’une trilogie sur le destin de l’homme et surtout de l’Afrique, composée des deux autres opus ; La Lumière, considéré comme un véritable chef-d’oeuvre il est primé plusieurs fois dont le Prix du Jury à Cannes, et Le temps.

Souleymane Cissé, élevé au rang de Commandeur de l’Ordre National du Mali et de Commandeur des Arts et des Lettres de la République Française, et habitué du Festival de Cannes, y retourne en 2009 avec Min ye, qui aborde le thème de polygamie et met en scène l’animatrice africaine Sokona Gakou et le réalisateur Assane Kouyaté.


Filmographie :

Synopsis de Min Yé :

Synopsis : " Min yè " est une histoire de famille. Il s’agit d’un couple de la bourgeoisie Bamakoise. Dans ce foyer, il existe souvent, des tensions.Mimi veut quitter Issa, lassée de la polygamie et de la routine du mariage. Elle a un amant, Abba.Comment évoluera ce trio adultère dont le noeud relationnel est rendu encore plus compliqué au quotidien.