RUFFATO Luiz

Brésil

9 avril 2014.
 

J’ai toujours pensé que si on voulait exprimer un point de vue différent en littérature, celui d’un ex-ouvrier, on ne pourrait pas le faire en conservant les structures du roman bourgeois.

Nul mieux que lui, par un style proprement unique, dit le tohu-bohu de São Paulo, et, au-delà du Brésil, toujours entre décomposition, explosion, et création, où vie et mort s’échangent et se nourrissent l’une l’autre. Une immense fresque tissée de livre en livre sur le Brésil d’aujourd’hui.
Reconnu comme l’un des auteurs brésiliens les plus novateurs de sa génération, Luiz Ruffato délaisse dans ses œuvres les formes littéraires classiques pour adopter une esthétique personnelle, tournée vers l’image : « Lorsque j’écris, je "vois" ce que j’écris » explique-t-il. Un style-clé selon lui pour mettre à nu la condition ouvrière dans son pays. Son premier roman, découpé en soixante-neuf tableaux, qui a connu une grand succès public et critique au Brésil (Tant et tant de chevaux publié en 2005 en France), offre une plongée inédite dans le quotidien de la ville de São Paulo, tandis que son quintet Enfer provisoire se penche sur l’industrialisation au Brésil, une œuvre ambitieuse dont les deux premiers volumes sont sortis en France aux éditions Métailié.

Mécanicien de formation devenu journaliste, L. Ruffato publie à la fin des années 1990 deux recueils de nouvelles, Histórias de Remorsos e Rancores (Histoires de rancunes et de regrets) et (Os sobreviventes) (Les survivants), qui partagent le même décor, celui de Cataguases, la ville où il vit le jour en 1961. En 2003, il quitte le journalisme pour se consacrer pleinement à l’écriture. Son premier roman, Tant et tant de chevaux, se présente comme un hommage à la ville de São Paulo, où il réside depuis 1990. Devant la pluralité et la densité de la mégapole, l’écrivain choisit de créer un collage aux inspirations multiples, intégrant au récit faire-part, poèmes ou encore menus. Il offre ainsi une fresque unique, au langage fragmenté et composite, de la plus grande ville d’Amérique latine. Le roman a en outre reçu l’un des grands prix littéraires brésiliens, le Prix Machado de Assis de la Bibliothèque Nationale, en 2001.

Avec Enfer provisoire, un projet muri bien avant ses deux premiers recueils de nouvelles, Luiz Ruffato se penche sur la vie d’une petite communauté italienne de Minas Gerais, et raconter au sens large la société rurale brésilienne en décomposition. On y retrouve ses structures narratives uniques et déroutantes, qui rendent compte de la dure réalité du quotidien de ses protagonistes. Les deux premiers volumes, Les gens heureux et Le monde ennemi, ont été publiés en France en 2007 et 2010. Le cinquième opus, Domingos Sem Deus (Dimanche sans Dieu), paru en 2013 au Brésil, fut récompensé par le prix Casa de las Americas, l’un des plus vieux prix littéraires d’Amérique latine.

En 2014, Luiz Ruffato signe la nouvelle « Bonheur Suprême » dans le recueil Le football au Brésil, dans lequel onze grands écrivains brésiliens consacrent une histoire au ballon rond.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Nouvelles

Le football au Brésil. Onze histoires d’une passion

Anacaona - 2014

Le Brésil aime le football passionnément. Famille, amitié, amour, joie, tristesse : le ballon est présent dans tous les moments de la vie. Onze auteurs brésiliens contemporains parmi les plus talentueux s’en inspirent. Onze contes, qui parlent d’enfants, d’adultes, d’hommes, de femmes ; qui prennent une tournure nostalgique, adoptent un ton ironique, parfois triste... tous plus divers les uns que les autres, avec un point commun : le ballon brésilien.