Colloque de Frédéricton Trajectoires et dérives de la littérature-monde

6 octobre 2010.
 
Herménégilde Chiasson, "Conversation"

Du 21 au 24 octobre 2010, se tiendra à Frédéricton (Nouveau-Brunswick, Canada), un colloque international sur le thème : « Trajectoires et dérives de la littérature-monde. Poétiques de la relation et du divers dans les espaces francophones ». Organisées par l’Université du Nouveau-Brunswick et l’Université Saint-Thomas
 Frédéricton, ces journées d’études accueilleront des universitaires, des écrivains et des jeunes chercheurs du monde entier. Parmi les conférenciers d’honneurs, Michel Le Bris et Alain Mabanckou, écrivains et signataires du Manifeste pour une littérature-monde, prendront part aux réflexions autour de l’émergence de nouvelles littératures de langue française.

À la suite du manifeste publié dans Le Monde Diplomatique (le 19 mars 2007), le concept de littérature-monde a pris de l’ampleur que ce soit dans les pages des revues littéraires ou dans les colloques universitaires. De plus en plus de prix de l’Hexagone sont attribués à des « écrivains d’Outre-France ». Les talents venus de la « périphérie » s’affirment et s’imposent. Le centre d’où rayonne une littérature franco-française n’est plus le centre. Multiples et diverses, les littératures de langue française de par le monde forment un vaste ensemble polyphonique ayant contribué à une véritable renaissance en littérature.
C’est ce renouveau qui sera interrogé au cours des trois journées d’étude de Frédéricton, trois journées qui apporteront un nouvel éclairage sur les enjeux tant éthiques qu’esthétiques inhérents aux productions s’inscrivant dans la mouvance de la littérature-monde.

Le thème proposé permettra d’aborder plusieurs sujets tels :

Toutes les informations concernant ces journées sont disponibles sur le site internet consacré au colloque.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

DERNIER OUVRAGE

 
Journal

Rumeurs d’Amérique

Plon - 2020

Le portrait d’une autre Amérique.

Ici, je me suis fondu dans la masse, j’ai tâté le pouls de ceux qui ont ma couleur, et de ceux qui sont différents de moi, avec lesquels je compose au quotidien.
Certains lieux, de Californie et du Michigan, me soufflent leur histoire car je les connais intimement.
D’autres me résistent, et il me faut quelquefois excaver longtemps pour voir enfin apparaître leur vrai visage. Mais ce périple n’a de sens que s’il est personnel, subjectif, entre la petite histoire et la grande, entre l’immense et le minuscule. Et peut-être même que, sans le savoir, j’entreprends ici ce que je pourrais qualifier d’autobiographie américaine, entre les rebondissements de l’insolite, la digression de l’anecdote et les mirages de l’imaginaire.