Joseph Brodsky, poète russe, citoyen américain

Victor Loupan et Christophe De Ponfilly (France 3, La Sept, Interscoop, INA, 1989, 57’)

27 avril 2010.

22 mai 2010, Cinéma Le Vauban – Salle 2, 17:30

 

Documentaire sur le poète russe Joseph Brodsky (1940-1996), dissident condamné en 1964 en URSS pour "parasitisme social" à l’issue du premier procès de l’ère post-stalinienne à l’encontre d’un membre de l’intelligentsia, mais dont les vers paraissaient en samizdat, exilé aux Etats-Unis en 1972. Prix Nobel de littérature en 1987 (images d’archives).

Il s’agit d’un film esthétisant, d’une portée exceptionnelle, sur la vie de ce poète qui mourra quelques années plus tard et qui parle de lui-même, en chair et en os, pendant presque une heure, de sa vie en URSS, de la génération des jeunes poètes des années 1960 (dès 1959 il retient l’attention dans les concours de poésie), de la littérature non officielle à l’époque brejnévienne "qui naissait, vivait dans les caves, sous plusieurs étages d’optimisme stalinien" (Constantin Kuzminsky), de sa ville bien-aimée de Leningrad dont il rejette le nom soviétique (très belles images et évocation du cimetière juif de Leningrad), de la dimension de l’exil, mais sans emphase. Brodsky dit : "La poésie est un extraordinaire accélérateur de conscience". Le poète est longuement filmé à New York (longues séquences prises à Brooklyn avec vue sur Manhattan, scènes de ville américaines filmées avec tendresse), déclame lui-même les vers qu’il a composés. Nombreuses interviews de ses proches (qui récitent également sa poésie). Témoignages de : Constantin Kuzminsky, Iakov Gordine, Vladimir Oufliand, Victor Golychev, Alexandre Ginzburg, Mikhaïl Barychnikov, Susan Sontag, Derek Walcot.
Les entretiens sont réalisés par Victor Loupan, les images sont de Christophe de Ponfilly.

Portrait documentaire de Joseph Brodsky : Chez lui à son bureau ou près du fleuve dans le port de New-York, il raconte son enfance à Leningrad, l’atmosphère de la ville propice à l’écriture, ses souvenirs de la statue de Lénine devant la gare de Finlande, expose sa conception de la littérature, son appréciation des nouveaux auteurs, ses sources d’inspiration. Une totale réussite.