DMITRIEV Andreï

Russie

7 avril 2010.
 

Biographie

Écrivain et scénariste, Andreï Dmitriev occupe une place originale dans la littérature russe contemporaine. Son écriture subtile, ses constructions rigoureuses, l’humour mélancolique et la poésie de ses textes en font l’un des meilleurs prosateurs russes d’aujourd’hui.
Né en 1956 à Pskov, le romancier moscovite fait des études de cinéma avant d’être publié, en 1983, par la revue Novy Mir. Il se fait connaître en Russie par deux récits, Voskoboev et Elisabeth (1992) et Le Tournant de la rivière (1995), dans lesquels il décrit la fin du régime brejnévien et l’implosion de 1991. Considéré par la critique russe comme le plus doué des écrivains sortis de la « stagnation » brejnévienne, l’auteur observe, sans trop d’illusions, la « nouvelle Russie » en train de se construire.
Après Le Livre fermé (Fayard, 2004) et Le Fantôme du théâtre (Fayard, 2004), L’aviateur et sa femme est le troisième roman d’Andreï Dmitriev traduit en français.


Bibliographie : (Œuvres traduites)


Présentation de L’aviateur et sa femme

Quelque part en Russie soviétique dans les années 1970, une base de chasseurs supersoniques. Les aviateurs s’ennuient, leurs virées aériennes les distraient à peine. Voskoboïev et sa femme Élizavéta s’installent dans la bourgade cernée par une forêt sauvage. Voskoboïev, interdit de vol, sombre dans le marasme. Son voisin, qui est son supérieur, quitte sa femme et se plonge dans des rêveries littéraires : pourquoi Dante veut-il nous conduire en enfer plutôt qu’au paradis ? Il correspond avec un critique de Moscou, et cette fenêtre littéraire lui sauve momentanément la vie. Pas pour longtemps. Sa mort, nous l’apprendrons quand son correspondant mythique débarquera dans ce trou perdu pour surmonter sa propre mélancolie.
Car ici on est en mélancolie, comme en littérature. Très près des héros de la Mouette, de Tchekhov, et pas loin des mythes de l’Américain Thoreau. Le menu travail de crochet narratif de Dmitriev fascine doucement, le piège arachnéen de la vie est là, dans « la configuration Dmitriev », très légèrement insoutenable, diablement poétique.