BOUDJEDRA Rachid

Algérie

6 avril 2010.
 

Rachid Boudjedra est né à Aïn Beida (Constantinois) en 1941, il est issu d’une famille bourgeoise et passe sa jeunesse à Aïn Beida, commence ses études à Constantine et les poursuit à Tunis.
Dés 1959, il prend le maquis. Blessé, il voyage dans les pays de l’Est, puis en Espagne, où il est représentant du FLN. Après l’Indépendance, il entreprend des études de philosophie à Alger et à Paris. Il obtient une licence de philosophie à La Sorbonne en 1965 et achève son cursus en présentant un mémoire sur Céline et se lance dans l’enseignement à Blida. Syndicaliste, après la prise du pouvoir par Boumediene, il fait l’objet d’une condamnation à mort par fatwa et doit quitter l’Algérie. Interdit de séjour pendant plusieurs années, il vit d’abord en France où il devient professeur de philosophie au lycée de Coulommiers, puis au Maroc où il enseigne à Rabat jusqu’en 1975. Il devient conseiller pour le ministère de l’Information et de la Culture, il participe à la rubrique culturelle de la revue hebdomadaire Révolution africaine et est membre de la ligue des droits de l’homme.
En 1981, il est nommé lecteur à la SNED et enseigne à l’IEP d’Alger.
Rachid Boudjedra a également écrit les scénarios d’une dizaine de films : Chronique des années de braise (Mohamed Lakhdar-Hamina) qui a obtenu en 1975 la Palme d’or au Festival de Cannes, en 1980 Ali au pays des mirages (Ahmed Rachedi), le Tanit d’or au Festival de Carthage.


Bibliographie :


Présentation de Les figuiers de barbarie

Deux hommes se retrouvent côte à côte dans le vol Alger-Constantine. A dix mille mètres d’altitude, en un peu moins de d’une heure, c’est leur destin – et celui de tout un pays à travers le leur –, qui va se jouer au fil de la conversation et des réminiscences.
Ils sont unis par les liens du sang, par l’expérience traumatisante de la guerre d’Algérie, mais aussi par le souvenir d’un été torride de leur adolescence, épisode dont jamais ils n’ont reparlé mais qui symbolise la jeunesse perdue de leur patrie. Rachid, le narrateur, a toujours voué une admiration mêlée d’envie et de ressentiment pour son cousin Omar ; celui-ci, devenu un célèbre architecte, parcourt le monde pour mieux fuir ses démons. Et ce sont ces fantômes que Rachid va le forcer à exorciser : son grand-père Si Mostafa, propriétaire terrien, l’homme aux « figuiers de Barbarie », symbole d’une Algérie prospère et paisible ; son père Kamel, commissaire soupçonné d’avoir collaboré avec les autorités françaises pendant la guerre ; son frère Salim enfin, engagé dans « l’Organisation », mort dans des circonstances mystérieuses.
Autour de l’évocation de ce « père collabo » et de ce « frère OAS », c’est toute l’histoire de l’Algérie déchirée, depuis la conquête française jusqu’à l’indépendance, de l’enfance dorée et sensuelle aux horreurs de la torture et du terrorisme, qui défile dans les souvenirs du narrateur.