DECOIN Didier

France

18 mars 2015.
 

Didier DecoinFils du cinéaste Henry Decoin, Didier Decoin embrasse d’abord une carrière de journaliste, entrant à la rédaction de France Soir. Il travaille également au Figaro et aux Nouvelles Littéraires, où on lui reproche parfois de n’avoir pas assez la dent dure ; ce à quoi il répond n’être pas intéressé à perdre du temps à écrire sur un livre qu’il n’a pas aimé… Didier Decoin participe ensuite à la création de V.S.D., ainsi qu’à celle de la SCAM.
Il entre en littérature à l’âge de 20 ans avec un premier roman autobiographique : Le procès à l’amour, qu’il regrette quelque peu aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, il persévère. Sa décision sera la bonne : John l’Enfer, paru en 1977, obtient le Prix Goncourt. Membre précieux de la culture française, il sera d’ailleurs élu en 1995 à l’Académie Goncourt, dont il est aujourd’hui le secrétaire général.

Didier Decoin s’intéresse au cinéma afin de sauvegarder sa liberté d’écrivain, dit-il, car un deuxième emploi, pour ce faire, n’est alors pas de trop. Peut-être la fibre paternelle l’a-t-elle également poussé vers ce choix… Il travaille dès lors comme scénariste pour certains des plus grands réalisateurs français : Marcel Carné (La Bible, La merveilleuse visite), Henri Verneuil (I comme Icare), Robert Enrico (De guerre lasse) entre autres, et reçoit le Prix Spécial du Jury à Cannes pour le film Hors-la-vie de Maroun Bagdadi. Un temps directeur de la fiction sur France 2, il obtient le 7 d’Or du meilleur scénario pour l’adaptation du Comte de Monte Cristo, réalisée par José Dayan.
Membre de l’Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit une véritable passion pour la navigation, et mouille la plume régulièrement pour Neptune Moteur, revue maritime. Son ouvrage, La pendue de Londres, pénètre le fog londonien de l’après-guerre et reconstitue une cité de pluie et de vices, où un bourreau au grand coeur répugne à supprimer une innocente…

Le fait-divers, souvent tragique voire morbide, est le grain de sable qui vient enrayer le cours naturel des choses. Pour le journaliste, il est une mine d’or. Pour l’écrivain ou le cinéaste, une source d’inspiration. L’enfance de l’académicien a baigné dans cet univers qui nourrissait l’imagination de son père. Passionné et collectionneur de faits divers toute sorte et de tout horizon, Didier Decoin a opéré une rude sélection parmi les milliers collectés au fil des années pour publier son dernier ouvrage Dictionnaire amoureux des Faits divers. Il les compile par thème, façonnant chacune des entrées comme une nouvelle pour asseoir un cadre et une ambiance.
Le faits divers - réalité allant souvent bien plus loin que l’imagination ne l’aurait permis - fige une réalité sociale au moment précis où il survient, devenant ainsi le miroir voire une photographie.


Bibliographie :

Romans

Essais

Photographies

Scénariste


 

DERNIER OUVRAGE

 

Dictionnaire amoureux des Faits divers

Pion - 2014

Les faits divers imprègnent, irriguent notre monde. Ils prolifèrent partout, depuis Aokigahara que les Japonais appellent la forêt de la mort, jusqu’à l’ancien Belleville du temps des apaches, dans les forêts profondes de la Papouasie jusqu’aux plus hautes terrasses de New York. Ils sont de la ville et de la campagne, ils sont de tous les temps. Ils concernent tout le genre humain, des plus misérables aux plus opulents, du brutal assassin, comme le curé d’Uruffe, aux saints moines de Tibérine. Ils touchent même les petites bêtes, comme en témoigne cet ahurissant procès intenté contre des… hannetons ! Les faits divers de cet ouvrage sont les pièces de la collection personnelle de l’auteur, ceux qui, depuis son enfance, le fascinent ou l’émeuvent, comme l’histoire de cette jeune noyée repêchée dans la Seine et devenue « la femme la plus embrassée du monde ». Les faits divers ont le mérite, au-delà du sang et des larmes, d’avoir inspiré des créateurs de tous les domaines. Que serait la littérature si, d’Emma Bovary aux héros morbides de Truman Capote, elle ne s’était nourrie de personnages monstrueux et prodigieux, mais issus du réel ? Que serait l’opéra si Lucie de Lamermoor et Carmen n’étaient pas nées de faits divers ? Et le cinéma ! Et la presse, et le journalisme qui doivent la vie, au sens propre, à la bonne fortune du fait divers !


Didier Decoin parle de son ouvrage.