KAUFFMANN Jean-Paul

France

16 avril 2019.

Ce grand reporter et écrivain né en 1944, s’est fait une spécialité de l’exploration littéraire d’endroits reculés, à la lisière du monde. Récompensé en 1997 pour La chambre noire de Longwood : le voyage à Sainte-Hélène, il reçoit en 2002 le prix Paul Morand de l’Académie Française, puis le prix de la Langue Française en 2009 pour l’ensemble de ses œuvres. Cette année, il nous embarque au cœur d’une Venise secrète, inconnue, pleine de mystères. Arpentant les ruelles de la ville avec l’idée de pénétrer dans une quarantaine d’églises fermées au public, il livre le récit de sa quête palpitante, nous fait part de ses égarements et de la place laissée au hasard au gré de son errance.

 

« L’art de voyager repose en grande partie sur la déception, l’échec et la crainte inavouée d’atteindre le but. A l’assouvissement de ses désirs, le voyageur préférera toujours le manque, la part insaisissable qu’il pourra combler à sa guise. Le touriste, qui se contente de ce qu’il voit, ne connaît pas la frustration. »
Jean-Paul Kauffmann, interview pour L’Express

Né à Saint-Pierre-La-Cour en Mayenne en 1944, il passe une grande partie de son enfance en Bretagne, à Corps-Nuds. Diplômé de l’école supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, il commence sa carrière à Montréal à la fin des années 60, puis collabore à Radio France Internationale de 1970 à 1977. Journaliste à l’AFP, il fait partie en 1977 de l’équipe fondatrice du Matin de Paris, avant de devenir grand reporter pour L’Événement du jeudi.

Le 22 mai 1985, alors qu’il se trouve en reportage à Beyrouth, son enlèvement par le Jihad islamique avec le professeur Michel Seurat défraye la chronique. Trois longues années s’écouleront avant que l’intervention de Jean-Charles Marchiani, le 4 mai 1988, permette sa libération et le retour parmi les siens. Trop souvent réduit à l’étiquette médiatique de ‘l’ex-otage du Hezbolah’, Jean-Paul Kauffmann mettra près de vingt ans avant d’évoquer frontalement le sujet dans ses écrits, avec La maison du retour en 2007.
L’écrivain livre Remonter la Marne, aux éditions Fayard. Tel les explorateurs remontant aux origines du Nil, il a longé à pied la plus longue rivière française depuis Paris jusqu’à sa source, compilant ses impressions et le récit de ses rencontres. Au rythme lent et hypnotique de la rivière, il dévoile une vision optimiste de la France et évoque quelques unes de ses plus grandes figures littéraires, nées sur les bords de la Marne : Radiguet, Ronsard, Bossuet, La Fontaine, Simenon, André Breton, Bachelard...

En 2016, Jean-Paul Kauffmann publie Outre-Terre. Le voyage à Eylau, un livre spectaculaire parce qu’il met en scène une bataille qui a failli mal tourner, "certainement la bataille la plus dramatique qu’a livrée Napoléon », un combat franco-russe, sous un "demi-jour sanglant" et au cours duquel l’empereur a bien failli être capturé.

Cette année, Venise à double tour nous embarque au cœur d’une Venise secrète, inconnue et pleine de mystères. Jean-Paul Kauffman s’est lancé dans une quête sacrée : durant plusieurs mois, il arpente les ruelles de la cité flottante avec l’idée de pénétrer dans une quarantaine d’églises fermées au public. A travers ce portrait des édifices invisibles de la ville, l’auteur nous fait part de ses égarements, de la place laissée au hasard au gré de son errance. Cette aventure vénitienne est l’occasion pour lui de se remémorer et de faire de sa quête une fin en soi.


Bibliographie

Romans :

Autres :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Autres

Venise à double tour

Éditions des Équateurs - 2019

A côté d’une Venise de l’évidence se cache une Venise inconnue, celle des églises jamais ouvertes. Jean-Paul Kauffmann a voulu forcer ces portes solidement cadenassées, un monde impénétrable où des chefs-d’œuvre dorment dans le silence. Qui détient les clefs ? Ce récit, conduit à la manière d’une enquête policière, raconte les embûches pour se faire ouvrir ces édifices.

L’histoire est partie d’une église d’Ille-et-Vilaine où, enfant, l’auteur servait la messe. Il s’y ennuyait souvent, mais, dans ce sanctuaire, il a tout appris. Là, est née la passion de se voir livrer le secret de la chose ignorée ou défendue. Il a poursuivi cet exercice de déchiffrement à Venise, la ville de la mémoire heureuse, pourtant attaquée sans relâche par le tourisme mondialisé.

Depuis un appartement de la Giudecca où il s’est installé pendant des mois, il a arpenté une Venise hors champ. Il a trouvé aussi ce qu’il ne cherchait pas.

Venise à double tour est un livre sur le bonheur de voir et la jubilation dispensée par la ville qui exalte les cinq sens. On y croise, parmi d’autres, Jacques Lacan, Hugo Pratt, une belle restauratrice de tableaux, une guide touristique souveraine, un Cerf blanc, le propriétaire d’un vignoble vénitien et un Grand Vicaire, maître de l’esquive.