CALACIURA Giosuè

Italie

20 février 2009.
 
Giosuè Calaciura
© Ezio Ferreri

Giosuè Calaciura est Italien. Né à Palerme en 1960, il vit aujourd’hui à Rome et mène de front ses différentes carrières : écrivain, journaliste et scénariste. Travaillant à la fois pour la télévision et la radio publique italienne, il collabore également avec plusieurs journaux tels que Il Sole 24 Ore, Lo Straniero, Nuovi Argomenti. Dramaturge et romancier, il s’est fait remarquer en 2002 lors de la parution en Italie de son premier roman, Passes Noires, puisqu’il a été finaliste du prix Campiello, l’équivalent transalpin du Goncourt. Depuis cet ouvrage, il a publié deux autres livres : Malacarne, une histoire de la Mafia à travers le monologue d’un petit truand sicilien, et le dernier, Conte du Bidonville, qui vient de paraître, toujours aux éditions Les Allusifs.
Ancrée dans le réel, l’écriture de Giosuè Calaciura se gorge d’imaginaire, de poésie baroque, et offre ainsi un miroir parfait au grandiose comme au sordide de notre quotidien.


Bibliographie :


Présentation de Conte du bidonville :

Dans Passes noires, publié aux éditions Les Allusifs en 2005, Giosuè Calaciura prêtait sa voix à Fiona, une prostituée noire de Palerme, porte-parole des esclaves contemporaines que sont ces jeunes femmes enfermées dans « les maisons d’Afrique ». Après avoir écrit ce roman, l’auteur italien s’est rendu en Ouganda pour parcourir à rebours le voyage de ces femmes et faire le récit de leur exil, de leur perte identitaire. Conte du bidonville est né de cette quête de l’origine qui a mené l’écrivain du Nord vers le Sud. Ce conte contemporain procède d’une narration éclatée, multiple. Le cadre de vie dans lequel évoluent les personnages, le bidonville de Makere III, est un espace fracturé par la coexistence de différentes langues et dialectes, l’anglais du colonisateur se déformant à travers ses usages métaphoriques.
Le Sida s’incarne ainsi dans un personnage allégorique, Slim le maigre. L’histoire emblématique d’Henriette, figure résumant toute la misère de ces vies déracinées, inaugure le roman. Henriette est une orpheline qui s’éprend d’un garçon tout aussi misérable qu’elle. Alors que ce dernier meurt, la petite fille qu’elle a de lui disparaît mystérieusement. Commence pour Henriette une quête éperdue. Le réalisme de l’écriture côtoie dans ce texte poignant les attributs du conte ou de la légende, Calaciura, parvenant dans ce récit à donner une idée précise de la réalité tout en la transfigurant.