GEDA Fabio

Italie

23 février 2011.
 

Biographie

Fabio Geda
D.R.

« L’attention est la plus grande forme d’altruisme », une phrase de Simone Weil que Fabio Geda a choisi d’inscrire en grand au frontispice de son site internet. Sa devise assurément.

Né en 1974 à Turin, Fabio Geda travaille comme éducateur spécialisé auprès des enfants immigrés. Il est également membre du Gruppo Abele, une ONG qui vient en aide aux toxicomanes, aux malades du Sida ou de manière générale à toute personne en situation précaire ou dangereuse.
Écrivain, il a déjà publié trois romans en Italie. Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens est son premier roman traduit en France. Bien que le titre évoque plutôt le Far West, tendance Buffalo Bill - lorsque les chasseurs, cow-boys et desperados de tous poils tiraient par jeu, depuis leurs wagons, sur les Indiens qu’on apercevait dans les plaines - le roman de Fabio Geda se passe en Italie, et suit les traces d’un jeune enfant immigré et seul, à la recherche de son grand-père. Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les Indiens a reçu le Prix Jean Monnet des Jeunes Européens 2009.
Fabio Geda marie également au quotidien son souci des autres à son art : il fait partie de la Scuola Holden, qui donne des ateliers d’écriture. Grand amateur de football, il joue dans l’Osvaldo Soriano Football Club, "équipe nationale des auteurs italiens".

Dans son dernier livre, publié en 2011, il prête sa plume pour conter l’histoire vraie et poignante d’Enaiatollah Akbari, né dans la province de Ghazni en Afghanistan. Un enfant de dix ans qui traversa seul le Pakistan, la Turquie, la Grèce pour fuir son pays. C’est en Italie, où il vit actuellement, qu’il rencontre Fabio Geda à qui il narre son histoire. Tous deux décident alors de bâtir un livre à quatre mains : patiemment, Fabio Geda récolte les mots d’Enaiat. Dans la Mer il y a des crocodiles est un récit poétique à la fois tendre et terriblement humain. « Enaiatollah, lui, racontait une histoire vraie. La sienne. Avec tant de légèreté, de sérénité que j’en étais stupéfié. Entre son parcours dramatique et sa narration, le décalage était total. Enaiatollah racontait sans rancune, l’espoir scotché au fond des yeux », explique l’écrivain.
En avril 2011 parait également chez Gaïa un hommage aux éducateurs spécialisés : La séquence exacte des gestes. Le destin de deux adolescents, Marta et Corrado qui se rencontrent dans un foyer d’accueil.

Liens :

Le site de Fabio Geda


Bibliographie :


Présentation de Dans la Mer il y a des crocodiles

spip_logoEnaiat a dix ans lorsque sa mère l’oblige à fuir leur petit village de Nava, dans la vallée de Ghazni, en Afghanistan. Elle l’abandonne de l’autre côté de la frontière, au Pakistan, pour le protéger, car Enaiat appartient à l’ethnie hazara, d’origine mongole et de confession chiite, que persécutent Pachtounes et talibans. Dans son pays, le petit garçon est condamné à mort. Pour lui débute alors un périple de cinq années jusqu’en Italie en passant par l’Iran, la Turquie, la Grèce en quête d’une vie décente. Louer ses services contre un bol de soupe et quelques pièces lui permet d’assurer le quotidien où la débrouille le dispute à la peur, l’entraide à la brutalité. Petit esclave plutôt que petit enfant au regard de ses employeurs, misérable clandestin pour les trafiquants d’hommes et pour la police, Enaiat considère pourtant son destin comme presque normal. Comme tous ceux qui témoignent de l’insoutenable, c’est sans amertume, avec une tranquille objectivité qu’il raconte les étapes de cette traversée insensée.
Son histoire, le romancier Fabio Geda l’entend dix ans plus tard, lors d’une rencontre au Centre interculturel de Turin. La décision de bâtir un livre à quatre mains est prise le soir même. Fabio écrira ce texte en écoutant parler Enaiat. Il parvient à rendre le ton de sa voix, les anecdotes, drôles ou tragiques, piochées au hasard.

Enaiatollah Akbari et Fabio Geda

Revue de presse : Dans la Mer il y a des crocodiles :


Présentation de La Séquence exacte des gestes :

Marta et Corrado n’ont pas été gâtés par la vie. Adolescents, presque encore des enfants,
ils portent déjà le fardeau des inconséquences de leurs parents. À douze et seize ans, ils
se rencontrent dans un foyer d’accueil. Qui pourra leur redonner espoir, leur rouvrir l’horizon
 ? Qui sinon ceux qui les entourent, les éducateurs ? Fabio Geda signe un hommage
juste et émouvant à ces éducateurs qu’il connaît si bien.

Présentation de Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens :

Turin, décembre 2003. Emil, roumain en situation irrégulière, n’a que treize ans et son sac Jansport où il garde précieusement ses BD de Tex, "le cow-boy qui gagne toujours". Il porte aussi sur lui les lettres de son fantasque de grand-père qui fait un théâtre de rue qualifié de "violemment pacifique" par les autorités. Seul, Emil n’a d’autre choix que de partir à la recherche du grand-père qui se trouve... quelque part en Europe. Tour à tour gamin débrouillard, enfant des rues, mascotte d’une bande de jeunes zonards, et amoureux des mots, Emil affronte les épreuves de la vie, tout au long de ses pérégrinations. Poussé trop vite dans la cour des grands, l’adolescent fait face à une réalité violente et précaire avec un optimisme presque infaillible et une imagination débordante. Un roman captivant et touchant qui donne à voir de nombreuses facettes de l’Europe d’aujourd’hui.

Lecture en musique de Pendant le reste du voyage, j’ai tiré sur les indiens par Fabio Geda.