MALTE Marcus

France

7 mai 2020.

Auteur prolifique inclassable, Marcus Malte fascine par sa capacité à jongler avec les genres, à dynamiter les codes littéraires, à filer où on ne l’attend pas. Du polar rageur au roman initiatique, l’auteur a su imposer son art singulier du récit, à la fois âpre, poétique et indéniablement empreint de musique. S’y côtoient violence et tendresse, histoires intimes et soubresauts de l’Histoire. A mi-chemin entre le roman social et le récit d’anticipation, il offre une nouvelle critique acerbe et poétique de la France contemporaine en parcourant ses autoroutes dans Aires.

 

Marcus Malte est né et a passé ces 42 dernières années à La Seyne-sur-Mer. Amoureux du cinéma, de la musique, de Frédéric Dard – par qui il vient à la lecture –, du foot, il a commencé à écrire très tôt, tentant de se mesurer à Rimbaud à l’âge de 13 ans, avant de faire de ses poèmes des paroles de chanson à l’âge de 16 ans puis de proposer des sketches comiques à Roland Magdane alors qu’il vient d’avoir 18 ans. Après le bac il étudie le cinéma, et forcément écrit des scénarios. Sans trop de succès. C’est la musique sans doute qui le marque le plus. Musicien de rock, de jazz, de variété, il a finalement arrêté la musique, constatant là aussi un manque de succès dans l’entreprise. Mais son esprit, lui, y est resté dévoué.

Son premier roman sort en 1996, Le doigt d’Horace (Fleuve Noir), un polar, mais qui s’ignore en quelques sortes, parce que Marcus Malte, lui, dit écrire, sans se soucier du genre, simplement pour raconter des histoires. Ce qui le guide sur la page : une phrase, de laquelle il s’élance, dans le respect du rythme et en quête de mélodie, comme un musicien improvise, exactement – « Ma première approche, pour l’écriture d’un texte, est une approche musicale (…) je me soucie d’abord de la sonorité et du rythme (…) C’est primordial pour moi, car le son va engendrer le sens, et non l’inverse. »

Marcus Malte a aujourd’hui une bibliographie riche, auteur reconnu et primé à plusieurs reprises, il est également un excellent raconteur d’histoires pour la jeunesse. En 2008, l’auteur publie Scarrels (réédité par Syros en 2017), un fantastique appel à la liberté, le face à face d’adolescents armés de leurs rêves et d’une société morte, artificielle et verrouillée. Il publie également Toute la nuit devant nous, toujours aux éditions Zulma, un recueil de nouvelles, autre genre qu’il affectionne selon son « degré de flemme » selon qu’il « espère que ce sera plutôt un texte court ou un texte long. »

En 2016, Marcus Malte impose et ancre définitivement son nom dans le paysage littéraire français avec Le Garçon, lauréat du prix Femina. Entre fresque historique et initiatique, ce dense roman épique raconte, à l’orée du XXe siècle, le parcours d’un être sans nom, quasi sauvage, qui part à la quête de son humanité et de l’Humanité tout entière. Un roman noir en quelque sorte, mais aussi un roman d’aventure, d’amour, d’initiation.
L’auteur est d’ailleurs en 2017 le parrain du concours de nouvelles Étonnants Voyageurs, à partir de deux incipit, écrits par lui-même, il invite les élèves à se questionner sur la frontière entre l’homme et l’animal.

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Bibliographie :

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Romans

Aires

Zulma Éditions - 2020 - 2019

Ils sont sur l’autoroute, chacun perdu dans ses pensées. La vie défile, scandée par les infos, les faits divers, les slogans, toutes ces histoires qu’on se raconte – la vie d’aujourd’hui, souvent cruelle, parfois drôle, avec ses faux gagnants et ses vrais loosers. Frédéric, lanceur d’alerte devenu conducteur de poids lourds, Catherine, qui voudrait gérer sa vie comme une multinationale du CAC 40, l’écrivain sans lecteurs en partance pour « Ailleurs », ou encore Sylvain, débiteur en route pour Disneyland avec son fils… Leurs destins vont immanquablement finir par se croiser.
Un roman caustique qui dénonce, dans un style percutant à l’humour ravageur, toutes les dérives de notre société, ses inepties, ses travers, ses banqueroutes. Et qui vise juste – une colère salutaire, comme un direct au cœur.


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