Nos jeunes années

Avec : William FINNEGAN, Georges-Olivier CHATEAUREYNAUD, Anna MOÏ, Maryam MADJIDI

19 septembre 2018.
 

Avec : William FINNEGAN, Georges-Olivier CHATEAUREYNAUD, Anna MOÏ, Maryam MADJIDI
Animé par Maëtte CHANTREL et Pascal JOURDANA

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Douze palais de mémoire

Le roman fait alterner les monologues d’un père, Khanh, et de sa fille de six ans, Tiên, en fuite sur un bateau de pêche. Ils quittent, pour rejoindre les États-Unis, un pays qui n’est jamais nommé, le Vietnam sans doute. Au fil des chapitres, les voix du père et de la fille, mêlant souvenirs et récit de la traversée, reconstituent l’histoire, petite et grande, qui les a menés là. Deux visions et deux modes d’expression se succèdent : ceux de l’adulte, conscient de la gravité des événements qui les chassent de leur pays, et ceux de la fillette, dont la candeur et la drôlerie apportent une note de poésie au drame de leur situation. Khanh, fils d’un astrologue à la cour de l’ancien régime dynastique, a survécu à une révolution de type communiste grâce à ses compétences d’ingénieur : il a été affecté par le nouveau régime à la construction de ses premiers missiles balistiques. Ces compétences lui viennent de la constitution précoce de douze « palais de mémoire », adaptés de la méthode mnémotechnique antique des loci, qui lui ont permis de devenir un matheux accompli. À l’évocation de ses souvenirs, on comprend que la mère de Tiên, femme de Khanh, est morte dans l’explosion d’un des missiles inventés par Khanh alors qu’elle se trouvait dans une léproserie créée par deux bénévoles américains. Khanh craint que la fillette n’ait été contaminée par la maladie et fuit vers l’Amérique pour pouvoir la soigner. L’apprenant, le capitaine du bateau débarque le père et la fille sur l’épave d’un chalutier échouée sur le rivage. Ils survivent en se nourrissant de mouettes et de coquillages. La vague d’un tsunami les sauve en les emportant vers les côtes thaïlandaises.Le ton du roman est poétique et mélancolique, parfois drôle et parfois doux-amer, mais sans pathos. La grâce chatoyante de certaines descriptions de lieux, de mets, de paysages se mêle à la peinture retenue des émotions et à la délicatesse dans l’énoncé des sentiments. La mémoire est au centre du récit, fragments du passé qui remontent et se heurtent aux détails concrets d’une vie quotidienne chaotique et cependant pleine d’amour

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

À cause de l’éternité

Grasset - 2021

A cause de l’éternité constitue le seconde volet de L’Autre rive, qui remporta en 2007 le Grand Prix de l’Imaginaire. L’action se déroule de nos jours au château d’Eparvay, dans l’arrière-pays d’Ecorcheville, ville bâtie au bord du Styx. Cette région présente nombre de particularités. L’esclavage n’y a jamais été aboli. La proximité relative des Enfers, par-delà l’infranchissable fleuve des morts, entraîne des précipitations insolites (pluies d’animaux et d’insectes divers) ainsi que l’échouage occasionnel de créatures venues de l’autre rive (centaure, sirène, satyre, minotaure...). Un Musée de Tératologie les rassemble ; les étudie et les expose. Enfin, l’économie comme la politique locales sont sous le contrôle de trois grandes familles, les Propinquor, les Esteral et les Bussettin, qui se disputent et se partagent de longue date le pouvoir.

Dans ce nouvel opus, Alphan Bogue, jeune diplômé du Courtauld Institute de Londres, docteur PhD en histoire de l’Art, rentre à Ecorcheville pour s’y marier. Sa fiancée, Delia Spencer-Churchill, doit le rejoindre pour la cérémonie. Le père d’Alphan, brocanteur à la retraite, pensionnaire de l’EHPAD d’Ecorcheville, le presse de dérober pour lui un autoportrait supposé de Rembrandt adolescent, inconnu de tous, qui se trouve au château d’Eparvay. Spécialiste de la peinture baroque et de Rembrandt, Alphan se laisse convaincre de s’introduire dans le château pour examiner le tableautin et se faire une idée de son authenticité. Quand il franchit une porte basse
donnant sur les soubassements de l’énorme édifice métamorphique, l’aventure commence...

L’imaginaire qui se déploie dans ce roman-monde n’a pas d’équivalent dans la littérature française contemporaine.

 

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Biographie

Les jours barbares

Les Éditions du sous-sol - 2017

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frank Reichert.

Jours Barbares est le récit d’une obsession, d’un enchantement complexe. Le surf ressemble à Un sport, un passe-temps, dirait James Salter. Pour ses initiés, c’est bien plus : une addiction merveilleuse, une initiation exigeante, une passion dangereuse, un art de vivre. Né en Californie, élevé à Hawaï, William Finnegan a commencé le surf enfant. Il a traqué les vagues aux quatre coins du monde, errant des décennies durant à travers le Pacifique Sud, l’Australie, l’Asie, l’Afrique. D’un gamin aventureux, passionné de littérature, William Finnegan devint un écrivain et un correspondant de guerre renommé pour le New Yorker. À travers ces mémoires, il ressuscite son enfance, celle d’un gamin blanc dans une école publique d’Honolulu, et dépeint un monde en perpétuel mouvement, bouleversé par les luttes et les changements de ces cinquante dernières années. Il décrit avec un brio inégalé les myriades de vagues et son propre apprentissage de leurs singularités. Jours Barbares tient tout autant du roman d’initiation, du récit de voyage que de l’essai d’anthropologie. Il nous bringuebale des récifs des îles de Polynésie aux Fidji, à la recherche de la plus grande vague du monde, en Indonésie entre marché noir et épidémies de paludisme, sur les plages de Long Island et les coins cachés de Madagascar. Une vie à contre-courant,
à la recherche d’une autre voie, au-delà de l’université, des années hippies, de l’argent, du carriérisme. Au fil de ces pages, se dessine, avec une infinie pudeur, le portrait d’un homme discret et simple, qui aura trouvé dans son rapport à l’océan une échappatoire au monde et une source constante d’émerveillement. Une vie à la poursuite de la vague parfaite, l’océan vécu comme un terrain de jeu, à la fois objet de désir et de culte et pour autant adversaire, ennemi intime et mortel. Ode à l’enfance, à l’amitié et à la famille, Jours Barbares formule une éthique de vie, entre le paradis et l’enfer des vagues, où l’océan apparaît toujours comme un purgatoire.

L’écriture magnifique et baroque de William Finnegan conjuguée à l’exploration des vagues et du monde durant une moitié de siècle font de Jours Barbares un apport essentiel à la littérature du réel, à classer entre Into The Wild de Jon Krakauer, Hell’s Angels de Hunter S. Thompson et Le Grand Partout de William T. Vollmann. Jours Barbares est un de ces livres dont on ne ressort jamais tout à fait indemne, au terme d’un voyage qui, sous prétexte d’une soif insatiable des courants et des rivages, conduit à la découverte de soi-même. Un livre inoubliable à la croisée du roman d’aventures, de l’autobiographie intellectuelle, de l’histoire sociale, du récit de voyage et de la réflexion esthétique sur cet art exigeant et ésotérique qu’est le surf, une variation sur le thème de Finnegan Waves...


Revue de presse :

"J’ose dire que nous avons tous besoin de William Finnegan... Comme modèle pour une vie pleine, passionnante et vraiment vécue.”
Peter Hellman, The Wall Street Journal

“Sans aucun doute, le meilleur livre de surf jamais écrit... Comme Into the wild de Jon Krakauer, c’est un livre qui offre à lire ce qui se passe lorsque les idéaux de liberté et de pureté s’emparent d’un esprit jeune et insouciant et le propulsent dans les régions les plus lointaines du globe.”
The New York Times Magazine

 

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Romans

Marx et la poupée

Le Nouvel Attila - 2017

Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris.
À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale.

Dans ce récit qui peut être lu comme une fable autant que comme un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive.


Revue de presse

-"Maryam Madjidi « voudrait semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres ». Elle réussit parfaitement ce pari." (Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo)