Fiction, non fiction

Avec Thierry Cruvellier, Anjan Sundaram, Dusan Sarotar et Pierre Sautreuil

7 juin 2018.
 

Animé par Sophie Ekoué
Avec Thierry Cruvellier, Anjan Sundaram, Dusan Sarotar et Pierre Sautreuil

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Bad News

Marchialy - 2018

En 2009, un programme de l’Union européenne demande à Anjan Sundaram, grand reporter et spécialiste de la situation en Afrique, de venir enseigner le journalisme au Rwanda pour favoriser la liberté d’expression dans le pays. Les élèves sont triés sur le volet : journalistes indépendants, directeurs de rédaction, propriétaires de journaux, dont certains ont déjà connu la torture et la prison pour avoir été en désaccord avec le gouvernement. Son cours devient rapidement le dernier bastion qui permet à ces journalistes de se rassembler, échanger et résister. Ensemble, ils essayent de trouver des solutions pour contourner la censure et passer des informations à la population. Tout semble fonctionner jusqu’à ce que peu à peu certains de ses élèves se retrouvent menacés. Anjan prend alors conscience de la complexité du contexte politique et du danger qui pèse sur la vie de ses élèves.
Si le Rwanda a connu ces dernières années un fort essor économique, la liberté d’expression y est toujours menacée. Bad News, Derniers journalistes sous une dictature est un récit important qui dénonce les dérives d’un régime autoritaire, plus qu’un simple témoignage, c’est un véritable manifeste sur la liberté d’expression.

Traduit de l’anglais par Charles Bonnot


Revue de presse

 

DERNIER OUVRAGE

 

Terre Promise

Gallimard - 2018

Sierra Leone. Ils ont tout enduré. Ils ont vu leur pays si riche devenir le plus pauvre du monde. Ils ont vu disparaître électricité, eau, routes, hôpitaux et écoles - eux qui avaient été le phare universitaire de l’Afrique de l’Ouest. Ils ont connu l’Etat policier et le parti unique. Ils ont subi la terreur des seigneurs de guerre et des cortèges d’enfants soldats drogués jusqu’aux
yeux. Ils ont nourri les prébendiers, hébergé les vendeurs d’Evangile et les pilleurs de diamant, traversé l’épouvante de la plus grande épidémie de fièvre Ebola. Pourtant, ils n’ont jamais perdu le sens de l’entraide, une tolérance religieuse hors du commun, un humour inébranlable, et le goût de la liberté.
Terre promise révèle l’épopée tragique et héroïque d’un peuple maître de l’endurance, capable de supporter l’intolérable et de le surmonter sans perdre son âme. De ce récit de toutes les épreuves de la vie, émerge toujours le chant souverain de l’ironie, une bienveillance apaisante et la force de l’espérance.

Dans la tradition des grands témoignages, Cruvellier révèle ici une merveilleuse qualité littéraire où la chronique mêle le réalisme de portraits croisés à la manière de Svetlana Alexievitch à la puissance méditative de la réflexion personnelle, avec un engagement personnel que n’aurait pas désavoué Ryszard Kapuscinski.

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DERNIER OUVRAGE

 
Essais

Les guerres perdues de Youri Beliaev

Grasset - 2018

Youri Beliaev : élu député du Soviet de Leningrad en 1990 sur une liste nationaliste. Marié, deux fils, dont un mort brutalement. Surnoms : Papa Muller, le Chat, le Petit bonhomme en pain d’épice... Admirateur de Benito Mussolini et, « avec des réserves », d’Adolf Hitler. Supporter du Zénith Saint-Pétersbourg, il aime les films soviétiques, les animaux et la lutte gréco-romaine.

Le CV de Youri Beliaev n’avait rien d’attirant. Il intrigue pourtant Pierre Sautreuil, pigiste de 21 ans tout juste débarqué en Ukraine pour y couvrir la guerre du Donbass. Ancien flic devenu mafieux, millionnaire déchu, chef de parti d’extrême droite, vétéran du conflit yougoslave soupçonné d’avoir tué 64 Bosniaques et tenté d’assassiner Eltsine, fugitif recherché en Russie, Youri Beliaev a décidé, à 58 ans, de se mettre au vert sur le front de Lougansk. Drôle d’endroit pour se planquer...

Lorsque Pierre le rencontre, il ne voit qu’un vieil homme un peu fatigué, bras droit du commandant « Batman », un seigneur de guerre qui cherche à se tailler une part du gâteau ukrainien. Mais très vite, entre l’apprenti reporter et le mercenaire sur le retour, se noue un lien fait de confessions troubles, d’une affection tangible et d’une certaine fascination. Tandis que les obus dévastent la steppe glacée, Pierre découvre et partage l’histoire rocambolesque d’un homme prêt à tout, jusqu’à l’innommable, pour rendre à la Russie sa gloire d’antan et assouvir ses ambitions. Au fil des pages, Youri disparait, Youri se cache, Youri échappe à un attentat, fait de la prison, s’échappe... Et Pierre le poursuit, s’inquiète, tente de comprendre. Salopard, fasciste, criminel de guerre néonazi, ou rebelle dans une société russe dont toutes les portes sont fermées ? « T’as le droit de pas aimer ce qu’il a à vendre, mais au moins, lui, il se bat », dit à Pierre un des derniers copains de Youri.

A travers le portrait d’un homme, le récit romanesque d’une amitié improbable, et une traversée épique, burlesque et terrible, du Donbass à Moscou, de la Bosnie à la Tchétchénie, Les guerres perdues de Youri Beliaev nous fait découvrir une Russie qui ne s’est jamais remise de la chute du Bloc soviétique. Exaltant et totalement original.


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DERNIER OUVRAGE

 
Récit

En partance

Hoëbeke - 2018

Un homme se tient face à la mer, à l’extrême fin de l’Europe, en Irlande, comme s’il s’absorbait lentement dans le paysage ou y cherchait les voies d’une découverte de soi.
Et à sa voix répondent d’autres voix, comme en écho, croisées ailleurs, à Bruxelles, à Gand, qu’importe l’endroit... La catastrophe a déjà eu lieu, « comme si quelqu’un brûlait des ordures ce jour-là devant une Flamme éternelle depuis longtemps en allée ». Et nous comprenons que nous sommes en Bosnie, à Sarajevo, à Mostar, tout autant qu’en exil, errants séparés du monde et de soi, sans retour – à moins que l’exil ne soit pas une parenthèse, mais le seul espace habitable d’une reconstruction...
Roman, récit de voyage ? Combinant texte et photographie, brouillant les frontières entre narration fictionnelle, témoignage et « reportage », Dušan Šarotar signe là une œuvre magistrale, envoûtante, qui n’est pas sans rappeler W.G. Sebald.

Version française traduite de l’anglais par Frédéric Le Berre.


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