Le café littéraire : dernier jour !

21 mai 2018.

Comme toujours, retrouvez toute la richesse de cette littérature-monde que nous aimons, en compagnie de Maette Chantrel avec Pascal Jourdana et Michel Abescat. Dans une atmosphère conviviale, romanciers, poètes, essayistes et grands témoins partagent leur amour des mots et leur vision du monde : les auteurs français qui ont fait l’actualité littéraire ces derniers mois et les nouvelles voix venues du monde entier, de Turquie, d’Islande, d’Ukraine, du Danemark, des États-Unis, d’Indonésie, du Nigéria, d’Écosse, de Syrie, de Slovénie…
Quelque 30 pays débarquent ainsi à Saint-Malo ! Une captation vidéo par TVR35 vous permettra de retrouver les Cafés en ligne sur notre site.

 

Situé au cœur du Palais du Grand Large, le café littéraire reçoit depuis 1990 des auteurs venus du monde entier. Ses créateurs, Christian Rolland et Maëtte Chantrel, l’ont conçu comme un espace privilégié où les spectateurs se sentent au plus près des écrivains et de leurs univers.


Les auteurs sur le plateau

ANDRUKHOVYCH Sofia, Lun. 14h30
ANTOON Sinan, Sam. 17h15
ARTUS Hubert, Sam. 11h30
BELASKRI Yahia, Sam. 17h15
BILAL Enki, Dim. 18h
BJÖRNSDÓTTIR Sigríður Hagalín, Dim.18h
BLANC-FRANCARD Patrice, Dim. 12h
BLAS DE ROBLÈS Jean-Marie, Dim. 14h30
BONNEFOY Miguel, Dim. 10h30
CANTY Kevin, Sam. 15h15
CHALANDON Sorj, Sam. 15h15
CHAMOISEAU Patrick, Dim. 10h
COATALEM Jean-Luc, Sam. 16h15
COHER Sylvain, Dim. 12h30
COHN-BENDIT Daniel, Sam. 10h15
COLIN Roland, Lun. 11h
DAUDET Lionel, Sam. 11h45
DE SOUZA Carl, Lun. 14h
DEVI Ananda, Sam. 18h15
DUGRAND Alain, Dim. 12h30
EFOUI Kossi, Dim. 17h
ERDOĞAN Aslı, Sam. 18h15
ÉTIENNE Jean-Louis, Lun. 11h30
FAUQUEMBERG David, Dim. 15h15
FEREY Caryl, Sam. 11h45
FERRANDEZ Jacques, Dim. 14h30
GARDE François, Lun. 11h30
GRAS Cédric, Lun. 11h30
GUÐMUNDSSON Einar Már, Lun. 14h
GUEZ Olivier, Dim. 16h
HADDAD Hubert, Lun. 10h
HEIN Vincent, Lun. 10h
JENNI Alexis, Dim. 10h30
JENSEN Carsten, Dim. 16h
JERUSALMY Raphaël, Lun. 14h30
JOHN Elnathan, Sam. 17h15
KURNIAWAN Eka, Dim. 17h
LACARRIÈRE Sylvia, Lun. 17h
LAFERRIÈRE Dany, Lun. 16h
LAFON Lola, Dim. 17h
LAHENS Yanick, Lun. 10h
LAPERTOT Céline, Dim. 18h
LAPOUGE Gilles, Lun. 16h
LE BRIS Michel, Sam. 10h
MZE SHINA, Sam. 14h
LYNCH Jim, Dim. 15h15
MARS Kettly, Dim. 17h
MARTINEZ Carole, Dim. 12h30
MAUPIN Armistead, Sam. 14h15
MILTON Giles, Lun. 14h30
MOI Anna, Dim. 14h
MORDILLAT Gérard, Sam. 15h15
N’SONDÉ Wilfried, Sam. 16h15
NULL Matthew Neill, Sam. 15h15
ORSENNA Erik, Sam. 10h15
QUEFFELEC Yann, Dim. 12h
QUINT Michel, Lun. 10h
QUIRINY Bernard, Dim. 18h
RAMBAUD Patrick, Lun. 14h30
ROUAUD Jean, Dim. 12h30
RUFIN Jean-Christophe, Lun. 12h30
SARANO François, Dim. 15h15
ŠAROTAR Dušan, Dim. 11h15
SARR Felwine, Lun. 11h
SARR Mohamed Mbougar, Sam. 11h45
SAUTREUIL Pierre, Sam. 16h15
SOULEIMANE Omar Youssef, Sam. 17h15
STASIUK Andrzej, Dim. 11h15
TALLACK Malachy, Lun. 11h30
TCHAK Sami, Dim. 14h30
VANN David, Dim. 16h
VERTLIB Vladimir, Lun. 12h30
VITOUX Frédéric, Sam. 16h15
WHITAKER Robert, Dim. 10h30
WILHELMY Audrée, Sam. 18h15
ZENITER Alice, Sam. 14h15


Et n’oubliez pas :
Samedi à 19h : la remise des prix du Concours de nouvelles, en compagnie de Sorj Chalandon, parrain du concours.
Dimanche à 12h30 : la proclamation du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs en présence du jury des jeunes et du lauréat 2018.
Dimanche à 14h : la proclamation des Prix Littérature-monde (français et étranger).

 

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Récit

Conrad : La vie à la mer

La Table Ronde - 2014

Fin 1874, un orphelin de seize ans débarque à Marseille, résolu à devenir marin. Grâce à une lettre de recommandation, il prend très vite la mer à bord du Mont-Blanc, un trois-mâts barque de la compagnie Delestang et fils. Quatre années durant, Marseille demeurera son port d’attache. Né russe dans l’Ukraine colonisée, c’est en France que le futur Joseph Conrad achève son adolescence et entre dans l’âge adulte.
Alors que ses biographes polonais ou anglo-saxons ont négligé les années françaises, Alain Dugrand revient à la source. Son équipée sur les pas de l’écrivain part du Vieux-Port et du golfe d’Hyères pour se poursuivre à
Singapour et au Congo. Une évocation au grand large.

 

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Témoignage

Autobiographie américaine

Bouquins - 2024

L’œuvre autobiographique de Dany Laferrière, rassemblée dans ce volume, montre qu’il personnifie une démarche singulière, qu’a déterminé son attitude envers la vie. Et c’est cette attitude qui fait que tant de lecteurs aiment mettre leurs pas dans les siens.
"Un matin de février 1984, il y a quarante ans de cela, je me suis réveillé dans le grand froid montréalais, avec cette idée étrange qu’on ne devrait pas écrire plus d’un livre. Le manuscrit que j’avais fatigué toute la nuit dernière s’était assoupi près de la fenêtre de ma modeste chambre, au milieu des restes du repas de la veille. De mon lit, je l’observais avec un mélange de suspicion et de tendresse. J’attendais trop peut-être de ce premier roman écrit pourtant dans la misère et la liberté. D’abord qu’il me sorte de l’usine, ensuite qu’il me rende célèbre.
Venant d’un pays qui a connu l’esclavage et la dictature, et ayant longuement vécu dans des villes comme Montréal, Miami ou New York, avant de parcourir São Paulo, Mexico, San Juan ou Buenos Aires, je me sentais comme un arbre qui marche dans sa forêt. J’ai fouillé dans l’histoire pour découvrir que cette Amérique continentale était le rêve de Bolívar dont la devise se résumait à « Un continent, un pays ». Tant de cultures diverses que les écrivains de ce continent ou de ce pays allaient m’apprendre. J’ai donc décidé d’entreprendre une longue balade littéraire, en commençant par cette Caraïbe où j’ai pris naissance, et où je suis tombé, un jour de pluie, sur le recueil du poète haïtien René Philoctète Ces îles qui marchent. Je note dans mon calepin noir ce vers rimbaldien : « Je suis venu vers toi, nu, et sans bagages ». C’est donc les mains libres et la tête légère que j’ai entrepris cet interminable voyage dans cette Amérique bigarrée et survoltée."
D. L.

 

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Romans

Douze palais de mémoire

Le roman fait alterner les monologues d’un père, Khanh, et de sa fille de six ans, Tiên, en fuite sur un bateau de pêche. Ils quittent, pour rejoindre les États-Unis, un pays qui n’est jamais nommé, le Vietnam sans doute. Au fil des chapitres, les voix du père et de la fille, mêlant souvenirs et récit de la traversée, reconstituent l’histoire, petite et grande, qui les a menés là. Deux visions et deux modes d’expression se succèdent : ceux de l’adulte, conscient de la gravité des événements qui les chassent de leur pays, et ceux de la fillette, dont la candeur et la drôlerie apportent une note de poésie au drame de leur situation. Khanh, fils d’un astrologue à la cour de l’ancien régime dynastique, a survécu à une révolution de type communiste grâce à ses compétences d’ingénieur : il a été affecté par le nouveau régime à la construction de ses premiers missiles balistiques. Ces compétences lui viennent de la constitution précoce de douze « palais de mémoire », adaptés de la méthode mnémotechnique antique des loci, qui lui ont permis de devenir un matheux accompli. À l’évocation de ses souvenirs, on comprend que la mère de Tiên, femme de Khanh, est morte dans l’explosion d’un des missiles inventés par Khanh alors qu’elle se trouvait dans une léproserie créée par deux bénévoles américains. Khanh craint que la fillette n’ait été contaminée par la maladie et fuit vers l’Amérique pour pouvoir la soigner. L’apprenant, le capitaine du bateau débarque le père et la fille sur l’épave d’un chalutier échouée sur le rivage. Ils survivent en se nourrissant de mouettes et de coquillages. La vague d’un tsunami les sauve en les emportant vers les côtes thaïlandaises.Le ton du roman est poétique et mélancolique, parfois drôle et parfois doux-amer, mais sans pathos. La grâce chatoyante de certaines descriptions de lieux, de mets, de paysages se mêle à la peinture retenue des émotions et à la délicatesse dans l’énoncé des sentiments. La mémoire est au centre du récit, fragments du passé qui remontent et se heurtent aux détails concrets d’une vie quotidienne chaotique et cependant pleine d’amour

 

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Essais

L’avenir des simples

Grasset - 2020

On a bien compris que l’objectif des « multi-monstres » (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l’exercice d’une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d’avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l’art savant de l’aiguille et du tricot et la pratique d’un instrument de musique au lieu qu’on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l’emprise des « multi-monstres », utiliser toutes les armes d’une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : « votre appareil ne nous intéresse pas », graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d’agro- écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l’immense solitude des campagnes et l’encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l’arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d’habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c’est refroidir l’atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, « c’est un éternel Treblinka ».

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Revue de presse :

 

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Beaux livres

Il était une fois la Terre - La petite histoire et les mystères de notre planète

Gallimard - 2023

En 50 chapitres courts, Pierrick Graviou et Erik Orsenna offrent au lecteur une histoire de la Terre, de ses roches, de ses premiers occupants, de leur évolution, et enfin de l’humanité. « Il était une fois la Terre, bien avant la Terre… Car pour bien comprendre l’extraordinaire histoire de notre planète, il faut remonter aux origines de l’Univers, à la source de la matière.
Cette matière qui constitue notre sous-sol, l’eau, l’air, les plantes, les animaux, mais également le papier de ce livre, ses deux auteurs, ses lectrices et ses lecteurs. Il était une fois…
Voici donc une belle histoire, la mère de toutes les histoires. Attachez vos ceintures ! Le voyage que nous vous proposons va vous conduire loin, très loin, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, de l’infiniment vieux à l’infiniment jeune… »


 

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Bande Dessinée

Suites algériennes (1962-2019) (Tome 2)

Casterman - 2023

Avec la montée du Front Islamique du Salut (FIS) durant les années 90, l’Algérie bascule dans la guerre civile et devient un terrain dangereux, surtout pour un journaliste français. Paul-Yanis va toutefois tenter le diable afin de sortir du placard où sa rédaction l’a enfermé, se refaire une réputation professionnelle... et retrouver Nour, la jeune femme rencontrée lors des manifs étudiantes de 1988 et dont il est sans nouvelle... Fin de partie forcément tragique pour le cycle que Ferrandez consacre à l’Algérie des 30 dernières années.

 

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Romans

Le jour des caméléons

Grasset - 2023

Une île : Maurice, la narratrice du roman. Quatre personnages : un oncle las de la vie, sa nièce, unique lumière pour lui, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance.
Une journée où tout va exploser : la cité, les haines, peut-être l’île. Enfin, d’étranges animaux qui attendent patiemment que les humains finissent de détruire ce qui leur reste – leur humanité, leur foyer – pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d’action. Le compte à rebours est lancé, le drame peut commencer.
Mais reprenons. Le roman s’ouvre, la ville est à feu et à sang. Zigzig, le caïd meneur, tient dans ses bras une fillette ensanglantée. Les plus pauvres viennent de s’attaquer aux plus riches dans le centre névralgique de l’île : le shopping center, désormais en ruines. Au loin, un volcan gronde. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelques heures plus tôt, Zigzig partait avec les siens attaquer ses rivaux tandis que Sara regardait danser une femme libérée sur une plage abandonnée. L’île rembobine et nous raconte. On suivra tour à tour chacun des personnages jusqu’à ce que leur destin se mêle. On remontera aussi le cours de l’Histoire pour comprendre comment les peuples, les servitudes et les logiques du monde moderne ont saccagé cette terre de merveilles et divisé ses habitants.
Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, Ananda Devi nous emporte dans un roman impossible à lâcher pour nous plonger dans le chaos des hommes. Le destin est en marche. Mais dans cette histoire-là, ceux qu’on croit les plus féroces seront peut-être les seuls héros.


 

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Essais

Pour l’amour des livres

Grasset - 2019

« Nous naissons, nous grandissons, le plus souvent sans même en prendre la mesure, dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. Sans eux, sans leur musique en nous pour nous guider, nous resterions tels des enfants perdus dans les forêts obscures. N’étaient-ils pas déjà là qui nous attendaient, jalons laissés par d’autres en chemin, dessinant peu à peu un visage à l’inconnu du monde, jusqu’à le rendre habitable  ? Ils nous sont, si l’on y réfléchit, notre première et notre véritable demeure. Notre miroir, aussi. Car dans le foisonnement de ces histoires, il en est une, à nous seuls destinée, de cela, nous serions prêt à en jurer dans l’instant où nous nous y sommes reconnus – et c’était comme si, par privilège, s’ouvrait alors la porte des merveilles.

Pour moi, ce fut la Guerre du feu, « roman des âges farouches  » aujourd’hui quelque peu oublié. En récompense de mon examen réussi d’entrée en sixième ma mère m’avait promis un livre. Que nous étions allés choisir solennellement à Morlaix. Pourquoi celui-là  ? La couverture en était plutôt laide, qui montrait un homme aux traits simiesques fuyant, une torche à la main. Mais dès la première page tournée… Je fus comme foudroyé. Un monde s’ouvrait devant moi…

Mon enfance fut pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère, même si ma mère sut faire de notre maison sans eau ni électricité un paradis, à force de tendresse et de travail. J’y ai découvert la puissance de libération des livres, par la grâce d’une rencontre miraculeuse avec un instituteur, engagé, sensible, qui m’ouvrit sans retenue sa bibliothèque.

J’ai voulu ce livre comme un acte de remerciement. Pour dire simplement ce que je dois au livre. Ce que, tous, nous devons au livre. Plus nécessaire que jamais, face au brouhaha du monde, au temps chaque jour un peu plus refusé, à l’oubli de soi, et des autres. Pour le plus précieux des messages, dans le temps silencieux de la lecture  : qu’il est en chacun de nous un royaume, une dimension d’éternité, qui nous fait humains et libres. »


 

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Romans

La Tour abolie

Albin Michel - 2017

« Quand les pauvres n’auront plus rien à manger, ils mangeront les riches. »

La tour Magister : trente-huit étages au cœur du quartier de la Défense. Au sommet, l’état-major, gouverné par la logique du profit. Dans les sous-sols et les parkings, une population de misérables rendus fous par l’exclusion. Deux mondes qui s’ignorent, jusqu’au jour où les damnés décident de transgresser l’ordre social en gravissant les marches du paradis.
 
Avec la verve batailleuse qui a fait le succès de La Brigade du rire, Gérard Mordillat, l’auteur de Vive la sociale ! et de Les Vivants et les morts, livre une fable prodigieuse sur la société capitaliste et la révolte de ceux qu’elle exclut.


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Romans

L’Homme coquillage

Actes Sud - 2018

Une jeune chercheuse en physique nucléaire est invitée aux Caraïbes dans le cadre d’un séminaire. Explorant les plages encore sauvages, elle rencontre Tony, l’homme coquillage, dont les cicatrices la fascinent immédiatement. Une histoire d’amour se dessine, émaillée de difficultés, dans l’ambiguïté d’une attirance pour un être inscrit dans la nature et la violence, un homme qui ne semble plaire à la jeune Turque que par contraste avec ses collègues, ces scientifiques falots ou d’un cynisme insupportable.
Déjà virtuose dans la description de l’inconnu, qu’il soit géographique, social ou humain, Aslı Erdoğan met en place dans ce premier livre la force étrange de son personnage féminin toujours penché au-dessus de l’abîme, flirtant avec la mort et la terreur, toisant la peur.

Roman traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes.

 

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Romans

Le vent du nord dans les fougères glacées

Seuil - 2022

« Boulianno Nérélé Isiklaire était espécial. Il savait des choses sur le profond du conte, sur la Parole qui demande majuscule, sur la lutte contre la mortalité… Il avait développé une connaissance de tout cela dans le secret de son esprit. »

Le dernier « maître de la Parole » qui, comme les bambous a sept vies et ne fleurit qu’une fois, va s’enfermer dans le silence. Il s’est réfugié dans les hauteurs de l’île, plus haut encore que les mornes où se sont développées les pratiques des veillées. Avant que son retrait ne soit définitif, un groupe espérant qu’il formera l’un des leurs, « le tambour Populo », et, de son côté, une toute jeune fille étrange et solitaire, surnommée « l’anecdote », partent sur ses traces pour qu’il choisisse l’héritier et lui donne en legs sa dernière leçon et le secret de sa poésie. Mais les deux jeunes gens s’associent. Ils vont retrouver, au prix d’innombrables exploits, trois cases successives…

Patrick Chamoiseau renoue donc, au bout de quinze ans, avec sa grande veine narrative riche en personnages inoubliables.

 

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Essais

Mes pas vont ailleurs

Stock - 2017

Mai 1919. Victor Segalen est retrouvé mort, couché dans un petit bois, au cœur du Finistère. Partant du mystère qui entoure la mort de Segalen, suicide ? accident ?, Jean-Luc Coatalem suit les empreintes de l’écrivain-voyageur, breton, comme lui, Brestois, aussi. Militaire, marin et poète, auteur d’une œuvre labyrinthique que, de son vivant, personne n’aura soupçonnée.
En 1903, Segalen pélerine sur les traces de Gauguin, aux îles Marquises. En 1905, à Djibouti, sur celles de Rimbaud. En 1909, il traverse la Chine, en jonque, en train et à cheval, et il recommencera. En 1910, il se risque dans le dédale de la Cité interdite de Pékin, derrière un séduisant jeune homme, espion et amant de l’impératrice. Puis il réside seul à Hanoi, rêve au Tibet, et achète son opium. Il meurt à quarante et un ans, dans la forêt légendaire du Huelgoat, un Shakespeare à la main, la jambe entaillée, au-dessus d’un Gouffre, loin de son épouse et de cette autre femme qu’il aime.
Revisitant l’œuvre de Segalen, les lettres à ses deux amours, ses nombreux voyages, Coatalem fait apparaître les résonances, nombreuses, la complicité littéraire et l’écrivain compagnon, composant par ces prismes mêlés, le roman de sa vie, au plus près d’un Segalen vivant et vibrant.

Mes pas vont ailleurs a été couronné du Prix Femina Essai 2017, et du Prix de la langue française de la ville de Brive.


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Romans

L’Oiseau Parker dans la nuit et autres nouvelles

Sabine Wespieser Éditeur - 2019

Tout comme L’Oiseau Parker dans la nuit – une saisissante histoire d’amour, d’impossible et de musique, adaptée pour RFI par la comédienne Mireille Perrier, qui l’a lue au festival d’Avignon en 2015 –, les nouvelles de ce recueil racontent la vie quotidienne en Haïti, les tragédies, les violences (urbaines ou rurales), les croyances séculaires, les femmes courageuses et les hommes endurants de cette île-monde que Yanick Lahens ne cesse de mettre en scène dans son œuvre.
Ce volume est composé des trois recueils parus à ce jour, essentiellement en Haïti, et indisponibles en France : Tante Résia et les Dieux (L’Harmattan, 1994) ; La Petite Corruption (Éditions Mémoire, 1999 ; Legs édition, 2014) ; La folie était venue avec la pluie (Presses nationales d’Haïti, 2006 ; Legs édition, 2015).
Ces textes, présentés ici dans l’ordre de leur publication, apparaissent comme la genèse de l’œuvre romanesque à venir – certaines nouvelles, à l’image de Bain de lune, ont du reste été la matrice de futurs romans. Leur écriture était déjà le témoignage de l’acuité, mais aussi de la tendresse, avec lesquelles l’auteure scrute la société où elle vit. Devenue une grande voix de la littérature de son pays, Yanick Lahens y annonçait, par la netteté de son style, par la force d’émotion et le souffle poétique qui s’y déploient, la puissance et l’importance de l’œuvre en cours.

 

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Romans

Cantique de l’acacia

Seuil - 2017

L’enfant n’était pas encore née, mais Io-Anna s’était tatoué son prénom futur dans le bas du dos : Joyce. Et Grace, la belle-mère, devineresse, enchanteresse et guérisseuse, avait été visitée par une vision prometteuse.

"Confiance est le chemin de ce qui échappe au malheur." Cette parole, Io-Anna l’a laissée en dépôt auprès de Grace afin qu’elle soit transmise plus tard à Joyce. Car elle ne sait pas si elle aura le cœur à lui dire, elle-même, ce qu’elle a eu pourtant le cœur à vivre : comment, pour échapper à un ordre patriarcal honni, elle s’est enfuie sur un vélo, à travers la boue des marais, avec Sunday le colporteur qui deviendra plus tard le père de l’enfant ; comment la petite Joyce leur est arrivée, inanimée, sur un radeau flottant. "Il faut se mettre à trois pour faire un enfant, dit Grace, le mâle, la femelle et l’Invisible."

Au pied de l’acacia, l’arbre de l’innocence, un magnifique hymne au courage de vivre, porté par trois générations de femmes en révolte dans l’Afrique d’aujourd’hui.


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Romans

Chanson bretonne

Gallimard - 2020

Ce livre évoque des souvenirs de séjours réguliers que Le Clézio a passés dans la ville de Sainte Marine, à l’embouchure du fleuve Odet, dans le Finistère, lors de son enfance entre 1948 et 1954. Bien que l’auteur se défende de respecter une chronologie, le texte poursuit néanmoins l’ordre de la mémoire, allant de l’enfance vers la maturité. Le lieu de Sainte Marine est placé sous le signe de la mère. La Bretagne, et particulièrement le pays bigouden, que Simone Le Clézio aimait par dessus tout, ce pays où elle a reçu la demande en mariage de son père, ou elle a accouché de son frère et où elle est revenue se réfugier trois mois après la naissance de l’auteur à Nice, à cause de la seconde guerre mondiale. Au fil des chapitres, qui sont présentés comme des « chansons », le narrateur fait revivre une époque où Sainte Marine n’avait pas encore été arraisonnée par les boutiques, les carrefours giratoires, ni les bistrots en tout genre… À travers ces « chansons », l’auteur propose un vrai récit sur son enfance en Bretagne, qui s’enrichit également d’une réflexion plus large sur les changements de la géographie bretonne. Malgré son dépit face à ces bouleversements, Le Clézio ne cultive pas le goût de la nostalgie, car pour l’auteur « la nostalgie n’est pas un sentiment honorable ». Son intention est plutôt de rendre compte de la magie ancienne dont il fut le témoin, par les mots empruntés à la langue bretonne et les motifs d’une nature magnifique. Le texte est bercé par une douceur pastorale, qui fait vibrer les images des moissons en été, la chaleur des fêtes de nuit à Sainte Marine ou la beauté simple d’un verger en fleur – autant une ode à la campagne éternelle que la réminiscence de souvenirs intimes.

 

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Romans

Les Saboteurs de l’ombre. La guerre secrète de Churchill contre Hitler

Noir sur Blanc - 2018

Au printemps 1939, une organisation top secret est fondée à Londres par Churchill : son objectif est d’organiser la destruction de la machine de guerre d’Hitler, au moyen d’actes de sabotage spectaculaires.
La guérilla qui suivit s’avéra aussi extraordinaire que les six gentlemen qui dirigèrent les opérations. Churchill les avait choisis pour leur créativité et leur mépris des convenances. L’un d’eux, Cecil Clarke, était un ingénieur fou qui avait passé les années 1930 à inventer des caravanes futuristes. Son talent fut employé dans un but bien plus dangereux : c’est lui qui construisit la bombe destinée à assassiner le favori de Hitler, Reinard Heydrich. Un autre membre de l’organisation, William Fairbairn, était un retraité corpulent à la passion peu commune : il était le spécialiste mondial des techniques d’assassinat sans bruit. Sa mission consistait à entraîner les hommes qui étaient parachutés derrière les lignes ennemies.
Dirigés par Colin Gubbins, un pimpant Écossais, les six hommes formaient un cercle secret qui planifia les sabotages les plus audacieux de la Deuxième Guerre mondiale. Winston Churchill les appelait « son ministère de la Guerre sale ». Les six « ministres », assistés d’un groupe de femmes formidables, furent si efficaces qu’ils changèrent le cours de la guerre.
Raconté sur le ton d’un récit d’aventure, avec la verve remarquable de Giles Milton et son subtil sens du détail, Les Saboteurs de l’ombre se base sur de vastes recherches historiques et sur des archives inédites jusqu’ici.


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Autres

Dictionnaire amoureux de la mer

Plon - 2018

« Nous, la mer,

Ce livre dit la mer, il dit l’aimer, l’avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d’un zozo. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l’horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l’être humain fait partie - s’il n’est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l’univers par-dessus les jours et les flots. C’est un coquillage où l’on entend, j’espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l’exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J’aime la mer et je m’en souviens, j’y vais, je vous emmène avec moi. J’en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d’eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes.
Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m’efforce d’encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d’un voilier qui ne réagit plus au vérin du « pilote », et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c’est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d’Australie, des Antilles – ou qu’il renaît, squelette radieux. Quand il n’y a plus rien à dire tellement c’est beau, la mer, infiniment beau, et que l’on n’est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c’est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c’est « être » - c’est vivre. »

Yann Queffélec

 

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Romans

Les aventures du Cilento

Phébus - 2019

Né en France, Pippo Pugliese est petit-fils d’immigrants italiens. Alors que sa mère perd la mémoire, il décide de se rendre au Sud de Naples, en Campanie, à la recherche de ses racines. Là, dans un Mezzogiorno toujours très pauvre, proche de la Calabre et de la Sicile, des régions traversées par les migrants, il retrouve les traces de son grand-père, né en 1917.

Sa quête le ramène aux années noires. Secondé par la belle Gina, il découvre que son aïeul a aidé deux opposants au régime de Mussolini : Paolo Zancani et Umberto Zanotti-Bianco, qui ont retrouvé un sanctuaire d’Héra, aussi légendaire que l’Atlantide mais surtout preuve d’une colonisation de l’Italie des origines par la Grèce. Une découverte qui ne plait pas au Duce, adepte de la “romanità”, une idéologie prônant la pureté historique de l’Italie.

Peu à peu, Pippo reconstitue l’exploit, tout en se rendant compte que le débat actuel entre humanisme et xénophobie est partout le même, en Campanie comme en France. Et que la tentation totalitaire est plus présente que jamais dans un contexte où le passé est instrumentalisé.

 

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Le suspendu de Conakry

Flammarion - 2018

Jean-Christophe Rufin revient avec un nouveau « thriller diplomatique » Premier volume d’une trilogie consacrée aux aventures d’Aurel,
un consul pas comme les autres.
Comment cet Aurel Timescu peut-il être Consul de France ?
Avec son accent roumain, sa dégaine des années trente et son passé de pianiste de bar, il n’a pourtant rien à faire au Quai d’Orsay. Il végète d’ailleurs dans des postes subalternes.
Cette fois, il est en Guinée, lui qui ne supporte pas la chaleur. Il prend son mal en patience, transpire, boit du tokay et compose des opéras… Quand, tout à coup, survient la seule chose au monde qui puisse encore le passionner : un crime inexpliqué.
Suspendu, ce plaisancier blanc ? À quoi ? Au mât de son voilier, d’accord. Mais avant ? Suspendu à des événements mystérieux. À une preuve d’amour qui n’arrive pas. À un rêve héroïque venu de très loin… En tout cas, il est mort.
Son assassinat resterait impuni si Aurel n’avait pas trouvé là l’occasion de livrer enfin son grand combat.
Contre l’injustice.
Avec tout son talent d’écrivain (Rouge Brésil, prix Goncourt 2001, Le Collier rouge, Immortelle randonnée…) et son expérience de diplomate (comme ambassadeur de France au Sénégal), Jean-Christophe Rufin donne vie à Aurel et nous le présente dans une première histoire. Ne nous y trompons pas : suivre cet anti-héros au charme désuet est un plaisir de lecture mais aussi un moyen de découvrir les secrets les mieux gardés de la vie internationale.

 

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Romans

L’année des cyclones

L’Olivier - 2018

Cette année-là, la maison des Rozell a partiellement résisté au passage dévastateur des cyclones, mais ses occupants ne s’en sont pas remis. Kathleen a quitté le domaine du Piton, abandonné son mari Hans à sa vie solitaire, et emmené leur fille Noémie loin de ce lieu maudit. Hans, Noémie, Kathleen, chacun à leur manière, reviennent sur l’histoire familiale. La maison coloniale au milieu des champs de cannes, un cadet rêveur, une fille au caractère trempé, un aîné brillant, un piano dans le salon, une exploitation sucrière promise à une belle prospérité avec l’arrivée de William Wright, un ingénieur à l’esprit original et séduisant… Jusqu’au jour où William Wright est découvert à demi-mort dans son pavillon. Au cœur de ce roman, trois générations de Rozell se trouvent emportées par le souffle de l’Histoire, les passions et les sacrifices.
L’Année des cyclones : une grande saga familiale à l’île Maurice au siècle dernier.

 

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Romans

De l’autre côté des montagnes

Albin Michel - 2018

Idaho, début des années 1970. À Silverton, petite bourgade paisible où vit une communauté soudée, la majeure partie des emplois provient de la mine de charbon. La vie y suit son cours, jusqu’au jour où un terrible incendie se déclare dans la mine et fait de nombreuses victimes. Tous les habitants ou presque perdent un être cher dans cette tragédie ; une onde de choc et de chagrin saisit toutes les familles.
À la manière de Russel Banks dans De beaux lendemains, Kevin Canty, en décrivant le destin de plusieurs personnages - dont Jordan, une jeune veuve mère de jumeaux, et David, un étudiant qui cherche à repartir de zéro en s’installant dans une autre ville - ; parvient à saisir la force intérieure des hommes et des femmes quand il s’agit de faire face au drame et à l’inacceptable.
Inspiré de faits réels, De l’autre côté des montagnes nous entraîne dans le passé de ces petites ville où les habitants n’ont comme seule échappatoire à la dureté de leur existence que les soirées à boire entre copains. Mais à travers le parcours et le chagrin des personnages qui peuplent cette histoire, celle-ci acquiert une véritable dimension universelle.

Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Anne Damour.


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Récit

Explorateur d’océans

Éditions Paulsen - 2021

Quand il voit la mer pour la première fois, Jean-Louis Étienne a 10 ans. Enfant, c’est la montagne qui hantait ses rêves de bravoure. Pourtant, quand il s’engage pour son service national c’est la Marine que le jeune médecin choisit. Puis, les rencontres et les embarquements s’enchaînent. Avec le père Jaouen qui emmène en mer de jeunes toxicomanes en rupture avec la société et leur dispense sa leçon d’humanité « Démerdez-vous pour être heureux ». Avec Alain Colas, puis à l’école du grand Éric Tabarly pour la course autour du monde, avant de mener ses propres expéditions et de construire Antarctica qu’il conduit en Antarctique, dans le Pacifique et l’océan Arctique.

Aujourd’hui encore l’explorateur regarde vers la mer. Bientôt il mettra à l’eau Polar Pod, une plateforme océanique habitée, grâce à laquelle il dérivera dans le Courant Circumpolaire Antarctique pour explorer l’océan Austral encore méconnu. Jean-Louis Étienne est bien le plus marin des terriens. La mer est son champ d’exploration, d’investigation et de liberté. Une fois encore, en homme de terrain, Jean-Louis Étienne se fait passeur. Il nous aide à comprendre et nous rappelle à quel point il est nécessaire de préserver ces océans qui nourrissent les hommes et régulent le climat de la Terre.

 

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Les Rois d’Islande

Zuma - 2018

Le clan Knudsen règne depuis plus de deux siècles sur Tangavík – petit port de pêche battu par les vents ou fief d’armateurs, question de point de vue.
Chez les Knudsen, on est potentiellement marin de père en fils, sauf à faire carrière à la caisse d’épargne. On compte dans la famille de grands hommes, des hôtesses de l’air et de gentils simplets. Ils ont été ministres, bandits, avocats, ivrognes patentés et parfois tout cela en même temps. Les Knudsen ont bâti des empires et les ont perdus avec le même panache. Ils ont monté des conserveries de harengs, composé des symphonies, roulé en belle américaine et sacrément magouillé. Ils ont été portés au pinacle et mis au pilori. Toujours persuadés, de génération en génération, d’être les rois d’Islande.
L’histoire mirifique des Knudsen, de ses représentants et de tous ceux qui passaient par là est, on l’aura compris, un tourbillon de portraits hautement réjouissants – la saga contemporaine d’une famille exubérante et totalement déjantée.

Traduit de l’Islandais par Éric Boury


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Romans

Bluff

Stock - 2018

Bluff, à l’extrême-sud de la Nouvelle-Zélande.
La tempête ravage ce bout du monde en plein hiver austral.
Un étranger pousse la porte du bar L’Anchorage, où pêcheurs et dockers attendent l’accalmie. Le Français a traversé tout le pays à pied, la route s’arrête à Bluff, il n’ira pas plus loin. Le voilà embarqué pour la saison de pêche à la langouste dans les fjords sauvages du Fiordland, à la merci des éléments. Une amitié se tisse avec son capitaine, le vieux Rongo Walker, pilier respecté de la communauté maorie, tiraillé entre ses traditions et une modernité où l’argent égare les hommes, parfois jusqu’à l’irréparable. Sous le regard de son équipier, le colosse Tamatoa, tahitien en exil qui rêve de regagner son île, le Français se retrouve projeté dans un monde où les chemins d’étoiles, le vol des oiseaux migrateurs et d’invisibles houles guident les navigateurs à travers le Grand Océan.
Résonne encore et toujours le chant des ancêtres : Marii, qui pêcha un jour le plus gros poisson de l’océan ; Hone, le poète maori au seuil de son dernier voyage ; Mau et Tevake, maîtres d’un art voué à disparaître – la navigation aux étoiles océanienne.


 

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Bande Dessinée

Bug

Casterman BD - 2017

Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.

Après avoir traité de sujets politiques, géopolitiques (Les Phalanges de l’Ordre Noir, Partie de chasse, avec Pierre Christin), de destins dictatoriaux et de rêves d’immortalité (La trilogie Nikopol), de cauchemars obscurantistes prémonitoires (Le cycle du Monstre), de planète recadrant les humains (La trilogie du Coup de Sang), Enki Bilal nous prive de notre addiction digitale en nous plongeant, non sans une certaine dérision, dans un monde de désarroi et d’enjeux multipolaires…


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Romans

Femme du ciel et des tempêtes

Actes Sud - 2021

Un chaman de Sibérie trouve sous le permafrost la sépulture d’une reine datant de plus de dix mille ans. Stupéfaction : le corps momifié par les glaces a la peau noire. Décidé à utiliser sa découverte pour protéger un territoire menacé par l’exploitation gazière, le chaman contacte un ami scientifique français dans l’espoir qu’il mobilisera les écologistes du monde entier. Celui-ci monte une discrète expédition avec une docteure germano-japonaise et un ethnologue congolais. Deux mafieux qui tiennent à leurs projets industriels les attendent de pied ferme...

On retrouve l’enthousiasme de Wilfried N’Sondé dans un roman d’aventures haletant qui parle d’écologie, d’harmonie avec le vivant, de partage entre les peuples et de communication entre mondes visible et invisible.

 

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Romans

L’heure hybride

Port-au-Prince - Grandi dans les jupes d’une mère qui faisait commerce de ses charmes, Rico L’Hermitte, profession gigolo, beau gosse des quartiers pauvres, vend son corps. Comme le goût des fruits défendus, "L’heure hybride" dresse le portrait d’un monde qui se bat entre luxure et survie. Ce roman jette un regard lucide sur la société haïtienne, le tout sur fond de nostalgie de la fin des années 1970, où la vie nocturne était intense à Port-au-Prince.


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Romans

L’enragé

Grasset - 2023

« En 1977, alors que je travaillais à Libération, j’ai lu que le Centre d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer allait être fermé. Ce mot désignait en fait une colonie pénitentiaire pour mineurs. Entre ses hauts murs, où avaient d’abord été détenus des Communards, ont été « rééduqués  » à partir de 1880 les petits voyous des villes, les brigands des campagnes mais aussi des cancres turbulents, des gamins abandonnés et des orphelins. Les plus jeunes avaient 12 ans.
 Le soir du 27 août 1934, cinquante-six gamins se sont révoltés et ont fait le mur. Tandis que les fuyards étaient cernés par la mer, les gendarmes offraient une pièce de vingt francs pour chaque enfant capturé. Alors, les braves gens se sont mis en chasse et ont traqué les fugitifs dans les villages, sur les plages, dans les grottes. Tous ont été capturés.Tous  ? Non  : aux premières lueurs de l’aube, un évadé manquait à l’appel.
 Je me suis glissé dans sa peau et c’est son histoire que je raconte. Celle d’un enfant battu qui me ressemble. La métamorphose d’un fauve né sans amour, d’un enragé, obligé de desserrer les poings pour saisir les mains tendues.  » S.C.

L’Enragé présenté par Sorj Chalandon


 

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Plus jamais seul

Gallimard - 2018

Premières vacances pour Mc Cash et sa fille, Alice. L’ex-flic borgne à l’humour grinçant – personnage à la fois désenchanté et désinvolte mais consciencieusement autodestructeur – en profite pour faire l’apprentissage tardif de la paternité.
Malgré sa bonne volonté, force est de constater qu’il a une approche très personnelle de cette responsabilité.
Pour ne rien arranger, l’ancien limier apprend le décès de son vieux pote Marc, avocat déglingué et navigateur émérite, heurté par un cargo en pleine mer.
Pour Mc Cash, l’erreur de navigation est inconcevable. Mais comment concilier activités familiales et enquête à risque sur la mort brutale de son ami ?

Emigration clandestine, trafic d’êtres humains et son lot d’exploiteurs et profiteurs inhumains, situation économique grecque calamiteuse, les préoccupations politiques de Férey se retrouvent là encore, servies par un personnage cynique au verbe haut.
La voix de Mc Cash est tonitruante, son humour est grinçant et son comportement celui d’un homme à la fois désespéré et désinvolte.
Plus jamais seul est un texte noir, engagé et/mais drôle. Très émouvant aussi quand tout à coup ce père hors norme parle de sa fille.


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Récit

Emmanuel Le Magnifique

Grasset - 2019

Un soleil nouveau s’est levé sur la France. Est-ce Austerlitz ? Ou bien le sacre ? Au printemps de l’an de grâce 2017, Emmanuel le Magnifique est entré dans l’histoire, costume de banquier et sceptre à la main : jeune prince à la voix grêle, aux régiments start-up, annonçant un monde rénové. Fini, les rois fainéants ! Adieu, les rois chevelus ! Aux oubliettes, François le Petit, gaffeur, trempé, roi de la parlotte à l’embonpoint d’employé modèle. Aux barbaresques, Nicolas le Flambard, et son cortège d’embrouilles à talonnettes !

Après le dernier règne socialiste, voici la nouvelle saison du Royaume made in France : inattendue, pleine d’espoirs, impérieuse. Make France great again ! Dans le temps nouveau, Arcole est sur le câble, et les ennemis se nomment Plenel et Bourdin, non Mélenchon et Olivier Faure…

Entre House of cards et Game of thrones, voici la chronique facétieuse, attendue, hilarante, d’un règne si neuf qu’il ressemble au précédent. Petit guépard deviendra peluche ?

Chaque président espère sa chronique par notre grognard de la littérature : Voici le président Macron servi !

 

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Romans

Très haute tension

Stock - 2018

Trois amis de longue date, alpinistes chevronnés et amateurs de base-jump – ce sport extrême consistant à sauter d’une falaise en parachute –, partent pour une expédition en Alaska au cœur d’une nature préservée. Gleb est victime d’un accident qui transforme l’aventure en une opération de survie et resserre des liens déjà forts. Karen renoue avec Zénon, son amour de jeunesse.
De retour dans les Alpes, en Haute-Durance, chacun reprend une vie troublée par un projet de lignes à très haute tension qui menace de défigurer définitivement la vallée. Engagée dans la montagne comme dans la vie, Karen ne tarde pas à rejoindre les mouvements de contestation, et se heurte à Zénon, qui, pilote d’hélicoptère, travaille à l’installation des pylônes. Face à ce chantier aberrant, à une répression de plus en plus vive, Karen se radicalise et escalade peu à peu les échelons de la violence, pourchassée par Gleb qui mène l’enquête au sein d’une unité d’élite de la gendarmerie.

 

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Beaux livres

Atlas des paradis perdus

Arthaud - 2017

Rares sont les réussites. Pourtant, faute de savoir édifier des paradis doués d’une éternelle espérance de vie, les civilisations ont parfois réussi à manufacturer des petits bouts d’édens, des olympes provisoires capables de luire quelques jours ou quelques siècles à l’horizon de nos mélancolies. Des jardins d’Eden à la nouvelle Cythère de Bougainville, aux paradis de l’enfance de Walt Disney : voyage au cœur des paradis terrestres…

Revue de presse

"L’humanité a tendance à se bâtir des eldorados, réels ou imaginaires. Gilles Lapouge en dresse un inventaire érudit et joyeux dans cet ouvrage joliment illustré." (Bernard Lehut, RTL)

"Voyageur de toujours, Gilles Lapouge établit la carte des paradis perdus, réels ou imaginaires." (Un livre un jour, France TV)

 

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Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

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Le géographe des brindilles (de J. Lacarrière)

Hozhoni - 2018

Dans ce nouveau et savoureux recueil, l’auteur de L’Eté grec et de Chemin faisant nous emporte par sa qualité d’écriture, son humour, son appétence pour les mots, sa poésie délicate et sa culture singulière. Il nous entraîne dans Une forêt de signes où l’on respire Le parfum des légendes et où l’on écoute avec ravissement La cantate des chemins. L’Ode à mes amis les arbres, L’offertoire des vents ou L’homme qui voulut rencontrer le printemps sont autant d’agréables moments à passer en compagnie de celui qui fut aussi un arpenteur émerveillé des chemins et un attentif écrivain-voyageur nous emmenant avec délectation au pays des arganiers, dans sa Bourgogne ou sa Grèce tant aimée. Féru de botanique et de biologie, l’amoureux des jardins et des "jardineurs" savait errer dans les bois, discourir savamment sur Le privilège de l’abeille, La mémoire des Libellules ou la Sagesse serpentine, esquisser le portrait d’une vache, passer (au microscope !) Un été chez les Infusoires, déceler La mélancolie du géranium, s’inquiéter de La nostalgie de l’anguille ou réclamer Justice pour les Crapauds. La relation de Lacarrière avec la nature est, nous dit Gil Jouanard dans sa belle préface, celle "des nomades du Paléolithique qui habitaient le monde en le nommant"...

 

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Récit

Rock my soul

Calmann-Lévy - 2022

Patrice Blanc-Francard nous conte la folle épopée de la Soul.

C’est l’histoire d’une musique, née dans les communautés d’esclaves noirs, forgée dans la souffrance, et qui devint universelle. Une musique qui continue encore aujourd’hui à parler à la plus mystérieuse partie de notre être, notre âme. Cette âme est devenue verbe, et le verbe musique : soul music.
Mais ce n’est qu’au sortir de la Seconde Guerre mondiale que la soul prit sa forme la plus populaire, avec les débuts de ce que l’on a appelé le rhythm & blues, fleurissant dans des villes devenues mythiques, de Memphis à Detroit en passant par La nouvelle-Orléans, traversé et façonné par les événements historiques et politiques du XXe siècle américain. Une musique portée par des labels et des producteurs qui ont parfois commencé avec rien, au fond d’un garage, avant d’entrer dans la légende, comme Atlantic ou la Motown.
Rock my Soul retrace le parcours souvent chaotique de stars aux noms qui font rêver : James Brown, Otis Redding, Aretha Franklin, Stevie Wonder, Marvin Gaye, Ray Charles, Diana Ross, Tina Turner, Michael Jackson et Prince, des artistes immenses qui ont porté la gloire de la soul à son zénith ; sans oublier, tout récemment, Anderson Paak ou Leon Bridges, emblèmes de la nouvelle génération...

 

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Kwaï

Phébus - 2018

Vous souvenez-vous du film de David Lean, Le Pont de la Rivière Kwaï, adapté d’un roman de Pierre Boulle ? Pour Vincent Hein, c’est une partie de son enfance — les soirées cinéma calé contre son père, près de la cheminée et devant la TV. Alors, partir en Thaïlande sur les rives de la célèbre rivière le plonge dans les eaux troubles de la mémoire. Il se souvient des hommes de sa famille, marqués par les guerres. Mais il évoque aussi les atrocités commises par l’armée japonaise… Le roman de Pierre Boulle décrivait des militaires anglais certains de leur supériorité. Quand il s’agit de violence, le récit de Vincent Hein prouve que l’Orient et l’Occident se valent.

 

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Romans

La première pierre

« Ils ont quitté un continent pour atterrir à mi-chemin d’un autre. Des montagnes, des déserts, des fleuves et des mers. Des points dans le désert signalent un village. Le Danemark pourrait tenir tout entier ici, enclos entre deux chaînes de montagnes. Ils n’ont pas remarqué qu’ils quittaient l’espace aérien iranien pour franchir la frontière afghane — mais qu’est-ce qu’une frontière à dix kilomètres d’altitude ? »
 
L’Afghanistan, au début du XXIe siècle. Au cœur du désert, une trentaine de jeunes militaires danois sont impatients d’en découdre, alors que la coalition internationale peine à maintenir la paix dans la province de Helmand, à la frontière avec le Pakistan.
 
Entraînés dans une fuite enragée par leur charismatique chef de section au passé mystérieux, ils connaîtront la trahison, l’errance, et le désespoir d’une guerre sans fin. Dans ce pays qui leur échappe, ils ne se battent bientôt plus que pour garder leur humanité. Sous le soleil afghan, les masques tombent, les hommes dansent, les soldats continuent de mourir.
 
Dans ce grand roman de violence et de pitié, qui doit autant à Conrad qu’à Malraux, le romancier le plus populaire du Danemark, Carsten Jensen, interroge les naïvetés et les aveuglements de nos sociétés occidentales face à la guerre et à la colère du monde.

Lauréat du Prix Transfuge du meilleur roman scandinave 2017, ce roman a été traduit du danois par Nils Ahl.


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Essais

La toison d’or de la liberté

Présence africaine - 2018

Le temps qui vient fera de l’Afrique un protagoniste de premier rang par son poids démographique, ses richesses naturelles, ses espaces sociaux et culturels, et l’on peine aujourd’hui à saisir cette présence africaine dans le monde, brouillée par les guerres, les génocides, les flux migratoires, les conflits politiques. Nous avons cependant une grande histoire commune : la colonisation et la mutation qui a conduit à la libération des peuples en quête de démocratie et de développement. Il est plus que jamais nécessaire d’entendre la parole des acteurs témoins de cette longue et fascinante histoire qui habite notre présent et interpelle notre futur.
Roland Colin est l’un de ces témoins qui, à travers le récit d’un parcours d’exception, nous convie au partage d ‘expériences qui touchent au plus vif nos problèmes du présent. Sensible dès sa jeunesse bretonne à la rencontre des cultures, il s’engage dans la découverte des humanités africaines à l’écoute de son maître Léopold Senghor et s’implique dans la grande aventure de la décolonisation, cette conquête de la liberté, précieuse « Toison d’or » qui doit affronter vents et marées. Il nous montre à quel point la grande transformation africaine, où tout est à imaginer, à construire, à défendre, s’apparente en profondeur à la mutation à l’œuvre dans les peuples de la vielle Europe en quête de nouvelles gouvernances, de nouvelles démocraties. La participation, le métissage des cultures, la greffe entre le monde des racines et l’effervescence des développements créatifs, sont au cœur de ces étapes que l’auteur nous rapporte dans le langage littéraire d’un conteur soucieux de coller au réel. Et l’on voit se dresser ainsi la stature de quelques-uns de ces « passeurs de frontières », à travers des épreuves, des drames, et aussi d’éclatantes démonstrations d’humanité, dans ces terres à la fois proches et lointaines qui se nomment Algérie, Sénégal, Mali, Niger, Madagascar, Rwanda, Tchad, Guinée-Bissau et quelques autres, à l’épreuve des libertés nouvelles. Le maître-mot est alors l’éducation inscrite au cœur de la vie, ce que les conquérants modernes de la « Toison d’or » de la liberté nomment « l’Animation ».
Souleymane Bachir Diagne, le grand philosophe sénégalais, professeur à l’Université Columbia, dans une préface sensible, campe l’auteur comme un « traducteur » entre langues, cultures, sociétés : une fonction répondant à l’exigence des temps présents.

 

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Récit

Le retour de Moby Dick ou ce que les cachalots nous enseignent sur les océans et les hommes

Actes Sud - 2017

Une nouvelle collection pour repenser notre relation au monde sauvage dirigée par Stéphane Durand, co-auteur et conseiller scientifique des aventures cinématographiques de Jacques Perrin. Nous sommes les enfants de l’univers mais nous l’avons oublié. Au nom de la liberté et de la raison, nous avons coupé tous les ponts qui nous liaient au monde. L’homme moderne est devenu une énigme de la nature. Pourtant, une nouvelle révolution copernicienne est en cours au cœur de notre civilisation occidentale. Partout, au cinéma, en littérature, en philosophie, émerge un nouveau regard sur nos « compagnons de planète ». En allant à la rencontre des animaux et des plantes sur leurs territoires, ces auteurs-naturalistes (scientifiques, philosophes) partent en « mission diplomatique » à la frontière du monde sauvage.

François Sarano nous propose ici le récit d’une véritable aventure qui invite les lecteurs à plonger au milieu des cachalots. Écrit de manière très vivante, il fourmille d’anecdotes et permet de mieux comprendre la vie sociale du plus grand carnivore de l’océan en mettant l’accent sur ses formidables capacités physiologiques et cognitives. L’auteur révèle ainsi les secrets d’une société matriarcale à la culture beaucoup plus sophistiquée qu’Herman Melville ne pouvait supposer. Altruisme, langage, culture, réflexion, le cachalot, dont l’intelligence n’a rien à envier à celle des primates, nous interroge sur la relation possible entre l’homme et l’animal.

 

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Romans

Le continent du Tout et du presque Rien

JC Lattès - 2021

Maurice Boyer, issu d’un modeste milieu rural français, arrive à Paris pour entamer des études d’ethnologie à la Sorbonne. Il rêve de mettre ses pas dans ceux de son maître, Georges Balandier. Il part pour ses recherches doctorales dans un village du Togo. Il y restera deux ans. Ce sera le grand choc de sa vie. Des années après ce voyage, il sait ce qu’il doit à ce séjour et qu’il a laissé là-bas la part la plus secrète de son âme.
C’est le roman d’une rencontre, d’une quête : comment regarde-t-on l’autre, comment l’invente-t-on, comme écrit-on son histoire ?


 

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Nouvelles

Le bouddhisme est né à Colobane

Philippe Rey - 2024

Un homme intrigué par l’épuisement de son désir ; une amie disparue, qui, des décennies plus tard, libère son ancien amant de son attente ; une femme écartelée entre les élans du cœur et la raison familiale ; un musicien décédé brutalement dont l’absence rappelle à ceux qui l’ont chéri sa présence en eux ; un sage assis sur un banc pensant l’amour comme la « forge d’oubli du réel ».
Dans cette quête impossible d’un désir absolu et sans limites, les compositions musicales de Toumani Diabaté, Wasis Diop ou bien encore Cheikh Lô accompagnent Fodé, Teibashin et les autres personnages. La musique souligne alors l’amour et le manque, la passion dévorante qui ronge les hommes mais aussi les anime. Le bouddhisme est né à Colobane est une ode à la vie, un appel à « participer du mouvement, y consentir, se laisser traverser et métamorphoser… ».

De Dakar à Abidjan, de Nantes à Kaolack Ndangane, Felwine Sarr compose une partition singulière et vive, une ballade à l’intérieur des âmes humaines pour dire la vie et son inéluctable achèvement, l’amour et ses nuances. Dans une langue limpide, il enjoint aux hommes de se couler dans les rythmes et les sons de leur existence pour faire face à l’urgence
de vivre et d’aimer.

 

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Romans

La contrée obscure

Éditions Gallmeister - 2023

Le 3 juin 1539, le conquistador espagnol Hernando de Soto enfonce son épée dans le sol de La Florida et se proclame gouverneur officiel, adoubé par le roi Charles Quint. Au terme d’un périlleux voyage, après avoir bravé la fougue de la mer et la rage de ses ennemis, le voilà enfin face à son destin. À lui les richesses, à lui la gloire, il bâtira là une nouvelle cité qui portera son nom. Aveuglé par l’ambition, obsédé par l’or, de Soto déferle sur les terres avec ses conquistadors. Mais ces nouvelles contrées se révèlent hostiles, peuplées de Cherokees qui se battent farouchement. Face à l’avidité des espagnols, leur résistance se nourrit des mystères de la création et de mythes. Comme celui de l’Enfant Sauvage qui renaît chaque jour, et avec lui, la soif salvatrice de sang. 


Explorant l’héritage de ses ancêtres cherokees, David Vann signe une œuvre virtuose sur le choc sanglant des cultures, mêlant avec intensité l’intime à l’universel.

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laura Derajinsk


 

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Récit

Alpinistes de Mao

Stock - 2023

Ils s’appelaient Xu Djin et Liu Lianman, n’avaient jamais vu de montagnes auparavant et encore moins pratiqué l’alpinisme de quelque façon que ce soit. En 1960, le Parti communiste chinois les élève au grade de « désignés volontaires » et leur commande ainsi qu’aux camarades qui les accompagnent de conquérir le Qomolangma, tel que les gens du cru désignent l’Everest depuis toujours. Mission supplémentaire, ils sont tenus de déposer sur le toit du monde (8 849 mètres) un buste de Mao Zedong en un geste symbolique supposé souligner la conquête définitive du Tibet. Le climat de propagande est tel que l’opinion du pays tout entier néglige que la plus haute montagne de la planète a été vaincue une première fois sept ans plus tôt depuis le versant népalais par Edmund Hillary et Tensing Norgay.

Au terme d’une enquête approfondie, Cédric Gras qui a fréquenté ces confins à plusieurs reprises, restitue, sur fond de famine paysanne et de répression à grande échelle, cette ascension nimbée de mystère et de mensonges. Ces spécialistes improvisés côtoient la mort qui sans cesse menace, et les corps bien réels de Sandy Irvine et George Mallory, disparus en 1924. Malgré leur dévouement et leur obstination, Xu Djin et Liu Lianman n’en finiront pas moins dans un camp de rééducation de la Révolution culturelle avant d’emporter dans leurs tombes les secrets himalayens du régime chinois.

Avec le savoir-faire qu’on lui connaît, grâce à toute une série de documents inédits, en mandarin en en russe, Cédric Gras a reconstitué le destin hors-norme de ces prolétaires que rien ne prédestinait au vertige des cimes.

 

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Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

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Témoignage

Je me souviens de la foulée de Marie-José Pérec (et autres madeleines sportives)

Seuil - 2024

À l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, de grandes plumes de la littérature française chaussent les crampons pour raconter leurs souvenirs sportifs. De Pierre Assouline à Maylis de Kerangal, de Jean-Paul Dubois à Maria Larrea, JO ou les souvenirs d’enfance sous l’égide de Pérec.

LE LIVRE
À la manière de Georges Perec, les vingt-huit auteurs réunis dans ce collectif sportif pourraient débuter ainsi chacun de leurs textes : « Je me souviens du visage d’Hassiba Boulmerka lors de sa victoire à Barcelone en 1992 ; je me souviens de la reine du bronze Merlene Ottey, et comment parfois les vaincus sont victorieux ; je me souviens des reportages d’Antoine Blondin pendant les Jeux Olympiques ; je me souviens de l’exploit d’Alain Mimoun ; je me souviens de Christine Caron dit Kiki Caron, l’icône des bassins aux Jeux de Tokyo en 1964 ; je me souviens de Guy Drut et des haies enjambées ; je me souviens de Dick Fosbury, et de son saut révolutionnaire entre lévitation et vitesse ; je me souviens de la naissance au monde du géant Mohamed Ali et sa médaille d’or à Rome en 1960 ; je me souviens des Jeux de 1996 d’Atlanta, dans la ville de Coca-Cola ; je me souviens de la foulée merveilleuse de Marie-José Pérec sur 200 et 400 mètres ; je me souviens du drame de Munich ; je me souviens de la note 10 de Nadia Comaneci ; je me souviens de Hans-Gunnar Liljenwall, le pentathlonien tricheur ; je me souviens de Michael Jordan et la Dream Team de Basket-ball de 1992 ; je me souviens de Mark Spitz et de la nage papillon ; je me souviens, je me souviens, ou le sport refuge des souvenirs d’enfance... »

Un ouvrage coordonné par Benoît Heimermann (auteur et ancien grand reporter à l’Équipe) avec Kaouther Adimi, Nathacha Appanah, Pierre Assouline, Évelyne Bloch-Dano, Geneviève Brisac, Bernard Chambaz, Philippe Claudel, Bernard Comment, Philippe Delerm, François-Henri Désérable, Pierre Ducrozet, Jean-Paul Dubois, Éric Fottorino, Paul Fournel, Thierry Frémaux, Tristan Garcia, Jérôme Garçin, Jean Hatzfeld, Alexis Jenni, Maylis de Kerangal, Luc Lang, Marria Larrea, Lisette Lombé, François-Guillaume Lorrain, Blandine
Rinkel, Colombe Schneck, Larry Tremblay.


 

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Récit

Marcher à Kerguelen

Gallimard - 2018

Pendant vingt-cinq jours, dans la pluie, le vent et le froid, en l’absence de tout sentier, François Garde et ses compagnons ont réalisé la traversée intégrale de Kerguelen à pied en autonomie totale. Une aventure unique, tant sont rares les expéditions menées sur cette île déserte du sud de l’océan Indien aux confins des Quarantièmes rugissants, une des plus inaccessibles du globe. Cette marche au milieu de paysages sublimes et inviolés, à laquelle l’auteur avait longtemps rêvé, l’a confronté quotidiennement à ses propres limites. Mais le poids du sac, les difficultés du terrain et du climat, les contraintes de l’itinérance, l’impossibilité de faire demi-tour, n’empêchent pas l’esprit de vagabonder. Au fil des étapes, dans les traversées de rivière, au long des plages de sable noir, lors des bivouacs ou au passage des cols, le pas du marcheur entre en résonnance avec le silence et le mystère de cette île et interroge le sens même de cette aventure.

 

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Romans

Portrait du baron d’Handrax

Rivages - 2022

L’histoire rocambolesque, racontée d’une plume de maître, d’un personnage fort excentrique.
Installé en famille dans son manoir de l’Allier, le baron d’Handrax (1946-2016), hobereau excentrique aux allures de géant barbu, est rempli d’idées folles, qui font de lui le plus attachant des compagnons. Collectionneur de maisons en ruines, organisateur de dîners de sosies, spécialiste des langues inconnues, inventeur autodidacte, amateur de cimetières et de trains électriques, le baron d’Handrax ne fait rien comme tout le monde.
Bernard Quiriny ne pouvait faire moins, pour rendre hommage à ce précieux ami trop tôt disparu, que d’écrire son portrait.

 

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L’Express de Bénarès : A la recherche d’Henry J.-M. Levet

Fayard - 2018

« Au retour d’un voyage aux Indes, en 1898, le poète Henry J.-M. Levet affirma à ses amis de Montmartre qu’il achevait un roman intitulé L’Express de Bénarès dont il évoquait devant eux les personnages ou les épisodes plus cocasses – mais personne n’en prit jamais connaissance. Levet l’écrivit-il vraiment  ? Nous ne le saurons jamais. A sa mort en 1906, à l’âge de trente-deux ans, après quelques années passées comme vice-consul à Manille puis à Las Palmas, ses parents détruisirent ses lettres et ses manuscrits.
Pourquoi Levet, que j’ai découvert à l’âge de dix-sept ans, m’a-t-il si durablement obsédé  ? Pourquoi ce jeune homme que chérissent depuis plus d’un siècle quelques centaines de lecteurs, d’une génération l’autre, comme pour perpétuer le cercle du poète disparu, et que nul n’aurait connu sans la persévérance de Fargue, son ami intime, et de Larbaud qui, après sa mort, entreprirent de rassembler et de publier ses poèmes, appartient-il ainsi à mon imaginaire – ou mieux, à ma vie  ?
Partir à la recherche de Levet, le lire, le relire, retrouver ses paysages d’enfance à Montbrison, regrouper de rares témoignages, me plonger dans l’exubérante bohême montmartroise au tournant des XIXe et XXe siècles, m’interroger sur la personnalité contrastée de ce poète si solitaire, au physique ingrat, et qui égayait ses amis par ses tenues extravagantes, n’était-ce pas une façon de mieux me connaître moi-même ?
On en revient toujours là.  »

 

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Romans

La Rose de Saragosse

Actes Sud - 2018

La rose de Saragosse s’ouvre sur un crime et se clôt sur une envolée. C’est un roman d’élans rapides et de gestes vifs, une histoire en mouvements qui raconte la rébellion au cœur de l’Inquisition espagnole - et au cœur de cette rébellion, une rivalité artistique qui ne dit pas son nom. L’élaboration d’un langage. Une danse de séduction codée. Le timide frôlement de deux solitudes sauvages. Et comme toujours avec Jérusalmy, la conquête de la liberté.
Saragosse, 1485. Tandis que Torquemada tente d’asseoir sa terreur, un homme aux manières frustes pénètre le milieu des conversos qui bruisse l’urgence de fuir. Plus encore que l’argent qui lui brûle les doigts, cette brute aux ongles sales et aux appétits de brigand aime les images et les visages.
Il s’appelle Angel de la Cruz, il marche vite et ses trajectoires sont faites d’embardées brutales. Où qu’il aille, un effrayant chien errant le suit. Il est un familier : un indic à la solde du plus offrant, une sorte d’espion, de balance professionnelle. Mais un artiste, aussi.
La toute jeune Léa est la fille du nobre Ménassé de Montessa, riche seigneur converti. Orpheline de mère, élevée dans l’amour du beau, des livres et de l’art, elle est le raffinement et l’espièglerie. L’esprit d’indépendance.
Dans la nuit que l’Inquisition fait tomber sur l’Espagne, Raphaël Jerusalmy déploie le ténébreux ballet qui s’improvise et se joue entre ces deux-là, dans un décor à double-fond, au cœur d’une humanité en émoi où chacun joue sa peau, où chacun porte un secret.

Alliant le souffle de La confrérie des chasseurs de livres et l’acuité de Sauver Mozart, le nouveau roman de Raphaël Jerusalmy exalte la puissance d’évocation et l’économie de moyens d’un langage unique, un art de l’esquisse : la gravure. La rose de Saragosse est un roman vif et dense, où le mystère, la séduction et l’aventure exaltent la conquête de la liberté.


Revue de presse

 

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Romans

Chavirer

Actes Sud - 2020

1984. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes.

2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.

Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu’un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu’il est temps d’affronter son double fardeau de victime et de coupable.

Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l’ont connue tandis que son personnage se diffracte et se recompose à l’envi, à l’image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.

Revisitant les systèmes de prédation à l’aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs.

 

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La disparition de Joseph Mengele

Grasset - 2017

1949 : ancien médecin SS à Auschwitz, coupable d’expérimentations atroces sur les déportés, Josef Mengele s’enfuit en Argentine. 1979 : après trente ans de traque, il meurt mystérieusement au Brésil.
Caché derrière divers pseudonymes, protégé par ses réseaux et par l’argent de sa famille, soutenu à Buenos Aires par une communauté qui rêve du Quatrième Reich, Mengele croit d’abord pouvoir s’inventer une nouvelle vie... En Allemagne, l’heure est à la reconstruction, l’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier. Mais la traque reprend, menée par le Mossad puis par le chasseur de nazis Simon Wiesenthal. Avec l’aide de sympathisants, Mengele trouve un temps refuge au Brésil, auprès d’un couple de Hongrois, dans une ferme reculée. Son errance ne connaîtra plus de répit. De planque en planque, entouré d’une meute de chiens, perché sur le mirador qu’il a fait construire pour guetter les dangers qui le menacent, isolé, déguisé, dévoré d’angoisse, Mengele finira noyé sur une plage brésilienne.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet international trente ans durant ? De quelles complicités en Allemagne de l’Ouest et en Amérique du Sud a-t-il bénéficié ? L’histoire est inouïe, elle est dérangeante. La barbarie nazie y croise la modernité des années 1960 et 1970, et nos ambiguïtés occidentales : que faire des hommes qui ont commis le mal ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.

Revue de Presse

 

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Romans

Vaincre à Rome

Actes Sud - 2019 - 2019

Samedi 10 septembre 1960, avant-dernier jour des Jeux olympiques de Rome : le marathon va se courir non dans un stade mais au sein même de la Ville éternelle. Soixante-neuf concurrents pour un seul vainqueur. Et c’est dans la tête de celui qui montera sur la plus haute marche du podium que le lecteur est embarqué pour un voyage de 2 heures, 15 minutes, 16 centièmes. Non content de battre le record du monde en terre italienne plus de vingt ans après la prise d’Addis Abeba par Mussolini, le soldat éthiopien Abebe Bikila va courir les 42 kilomètres et 195 mètres pieds nus. “Vaincre à Rome, ce serait comme vaincre mille fois” a dit Hailé Sélassié. Vaincre pieds nus, ce sera comme vaincre en jouant dans la poussière de Debre Zeit. En pleine période de décolonisation et de démembrement des empires européens, un berger africain remporte l’or et couronne tout un continent.
Sylvain Coher, qui s’était déjà imposé par ses précédents romans comme l’écrivain du mouvement, des sensations, nous convie à une expérience extraordinaire : insu er à la langue et aux mots le rythme, la mécanique, les accélérations d’une course de fond, jusqu’au bien-être des endorphines, jusqu’à l’envol nal du sprint. Abebe Bikila est ce sportif omniscient qui sait le destin et qui court comme une pythie, sûr de sa victoire, prescient de la nuit célébrée qu’il va vivre dans quelques heures ; il n’y a pas de suspense et pourtant une tension s’installe, celle des muscles, de la crampe qui pourrait guetter malgré la certitude de ce qui va advenir.
Seul un tour de force littéraire à la musicalité inédite, aux digressions étincelantes, pouvait rendre compte d’un tel exploit sportif. Devenu Petite Voix dans la tête du champion, l’auteur se coule dans le rythme variable de sa foulée infatigable pour raconter comment grandissent les héros, comment se relèvent les peuples, comment se gagnent les revanches et comment naissent les légendes.


Revue de presse :

 

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Sucre Noir

Rivages - 2017

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. 

Revue de presse

 

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Romans

Peau-de-sang

Le Tripode - 2024

Isolé dans le froid et la solitude des forêts, le village de Kangoq est figé dans le temps. Ici, on vit de peu, du labeur des ouvrières dans les filatures et des hommes dans les champs. Mais une femme différente donne un secret équilibre à ce monde. Dans sa boutique, selon les heures, elle déplume de grandes oies des neiges, initie discrètement de jeunes filles aux élans de leur corps, ou accueille les hommes qui cherchent, dans sa chair, un impossible repos...


 

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Romans

La plus secrète mémoire des hommes

Philippe Rey / Jimsaan - 2021

En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ?

Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda…

D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel.


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Ave Maria

Youssef, un vieil Irakien chrétien, refuse obstinément de quitter Bagdad, sa ville natale. À la suite d’un attentat, il accueille chez lui une proche parente et son mari. Maha, elle, ne rêve que de partir, et le plus rapidement possible. L’un après l’autre, ils racontent leur histoire, opposant deux générations d’Irakiens, celle des nostalgiques irréductibles et celle qui cherche par-dessus tout à fuir l’horreur du présent.
Sinan Antoon poursuit son exploration de la violence qui s’est emparée de son pays, dressant ses composantes confessionnelles l’une contre l’autre. Il aborde ici un sujet particulièrement douloureux : le sort de la communauté chrétienne d’Irak, enracinée dans le pays depuis deux millénaires.

 

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Zagros, fils de Chronos

Bleu Autour - 2018

Zagros, enfant kurde, voit sa ville assaillie par les forces du mal et se trouve jeté sur les chemins de l’exil avec sa famille de tisserands de kilims. Les voici bientôt ballotés par les mers où les enfants perdent le sillage des parents. Zagros grandira trop vite au fil de son périple entre le golfe Persique et l’Atlantique. Il croise les noirs desseins du capitaine Achab de Moby Dick. Le Prince Dakkar cher à Jules Verne le mène sur l’île d’Elysion où échouent les petits naufragés d’aujourd’hui. Et le gardien de l’île, Chronos, l’enserre dans sa tenaille… Le tragique de l’exil est de tous les temps, nous dit ce roman fantastique et moderne, mythologique et littéraire, où apparaissent encore le paon sacré des Yézidis et les yeux profonds comme les mers des étonnants voyageurs de Baudelaire…

Traduit du Turc par Jean Lescat

 

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Biographie

Maurice G. Dantec : Prodiges et outrances

Séguier - 2018

Enfant maudit de la « banlieue rouge », Maurice G. Dantec révolutionna le paysage littéraire français avec Les Racines du mal (1995), ovni flamboyant au croisement du roman social, du techno-thriller et de la science-fiction. Mais la publication du très controversé Théâtre des opérations I (2001) marque le début de la chute pour le « prince du néopolar » : brouilles éditoriales, dérapages politiques, dérive idéologique (de l’extrême-gauche au Bloc identitaire, en passant par l’odyssée punk et la conversion au « catholicisme futuriste »), abus de psychotropes… Son décès, en juin 2016, laisse de nombreux regrets, et quelques doutes : auteur alarmiste ou prophétique ? Poète égaré ou écrivain génial ? Cette biographie retrace le parcours d’un paradoxe vivant, porté aux nues puis décrié. À tort ?

 

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Récit

L’Est

Actes Sud - 2017

Grand écrivain voyageur polonais, Andrzej Stasiuk part cette fois-ci en Sibérie, en Mongolie, en Chine, en Kirghizistan… à la recherche du « Far Est », de grands espaces, de l’infini, des terres arides, des paysages inchangés depuis des siècles. La fascination de ces contrées est toujours mêlée d’appréhension car le berceau du communisme, c’est ici. En parallèle à son périple, Stasiuk entreprend alors un voyage dans le temps, et se confronte à sa jeunesse, à l’expérience du régime de la Pologne populaire. Sa vision de l’Est, très personnelle, est à la fois politique, intellectuelle et culturelle. « On voyage pour se confronter à son esprit, à sa pensée, à sa mémoire », écrit-il. Faisant partie des cinq écrivains polonais les plus traduits dans le monde, Stasiuk nous invite à changer notre regard sur ces pays très méconnus en Europe.

Traduit du polonais par Margot Carlier.

L’Est a reçu le Prix littéraire de la ville de Varsovie en 2015.


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Romans

Les Belles de Halimunda

Sabine Wespieser Editeur - 2017

Fondée par une princesse à la beauté fatale, Halimunda est une ville imaginaire de la côte sud de Java. Eka Kurniawan y déploie l’histoire d’une lignée de femmes marquée par une malédiction dont l’origine remonte à la fin de l’occupation néerlandaise.
Le livre s’ouvre au moment où Dewi Ayu, la prostituée la plus célèbre de la ville, sort de sa tombe vingt et un ans après sa mort. Couverte de son linceul, sa très longue chevelure flottant au vent, elle traverse Halimunda pour rentrer chez elle. Dans la véranda est assise une jeune fille d’une insoutenable laideur. Dewi Ayu comprend que son vœu a été exaucé : épouvantée par la succession de catastrophes qui s’étaient abattues sur ses trois filles aînées, aussi séduisantes que leur mère, sur leurs familles et sur la région entière, elle avait tout mis en œuvre pour que la quatrième fût laide. La repoussante jeune femme reçoit pourtant la nuit les visites d’un mystérieux prince charmant.
L’identité du visiteur nocturne, et la raison pour laquelle Dewi Ayu est revenue parmi les vivants, seront élucidées à la faveur d’une époustouflante plongée dans le passé. La difficile conquête de l’indépendance, les massacres des communistes en 1965 et la dictature de Soeharto constituent la toile de fond de cette tragédie de la vengeance où destinées individuelles et collectives sont intimement liées.
Alternant réalisme historique et figures légendaires, convoquant à loisir spectres et esprits, passant de l’émotion la plus pure à un humour ravageur, de l’idylle romantique à la violence la plus crue, Eka Kurniawan impressionne par la diversité de ses registres. Et la maîtrise narrative avec laquelle il mène au pas de charge son lecteur éberlué vers le dénouement l’inscrit d’emblée parmi les grandes voix de la littérature mondiale.

Traduit de l’indonésien par Etienne Naveau.


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Face au vent

Gallmeister - 2018

Dans la famille Johannsen, la voile est une question d’ADN. Installés au cœur de la baie de Seattle, le grand-père dessine les voiliers, le père les construit, la mère, administratrice d’Einstein, calcule leur trajectoire Si les deux frères, Bernard et Josh, ont hérités de cette passion, c’est la jeune et charismatique Ruby qui sait le mieux jouer avec les éléments. Seule sur un bateau, elle fait corps avec le vent. Mais lorsqu’un jour elle décide d’abandonner cette carrière toute tracée, la famille explose. Bien des années plus tard, les parents se sont éloignés, Bernard a pris la fuite sur les océans, Ruby travaille dans l’humanitaire en Afrique. Quant à Josh, il cherche inlassablement son idéal féminin sur un chantier naval à Olympia. Douze ans après la rupture, une ultime course sera l’occasion de retrouvailles risquées pour cette famille attachante et dysfonctionnelle.
Oscillant entre rires et larmes, le roman de Jim Lynch donne une furieuse envie de prendre le large.

Traduit de l’anglais par Jean Esch

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Biographie

Mon autre famille

L’Olivier - 2018

« À cette époque reculée, j’étais encore trop jeune pour comprendre qu’il n’y aurait jamais de dame à mes côtés, généreuse ou non. (…) Certains enfants en font très tôt l’expérience, bien avant que nous n’apprenions le sens du mot et que nous ne laissions nos coeurs impétueux nous montrer la voie vers le Vrai Nord. Nous grandissons tels les individus d’une espèce entièrement différente, antilopes solitaires parmi le troupeau des bisons de nos proches. Tôt ou tard cependant, où que nous vivions, il nous faut partir en diaspora, nous aventurer loin de nos parents biologiques pour découvrir notre famille logique, celle qui pour nous fera véritablement sens. Il le faut, si nous ne voulons pas gâcher nos vies. »

Comment quitter une famille conservatrice du Sud pour renaître à San Francisco ? C’est la trajectoire effectuée par Armistead Maupin au cours de sa vie : né en Caroline du Nord dans une famille aux idées très arrêtées, il réalise vite que le Sud est trop petit pour lui, et prend la route en quête d’aventures. Il les trouvera, d’abord dans les jungles du Vietnam où il s’initie à l’homoérotisme, et ensuite, dans l’un des endroits les plus fous qu’on puisse imaginer : San Francisco au début des années 1970.

Derrière tout cela, Armistead Maupin exprime le besoin de se réinventer et d’échapper aux déterminismes de la naissance. C’est à San Francisco qu’il trouve son « autre famille », une famille d’affinités électives et d’amitiés, une famille construite par les luttes. Il retrace l’émergence des mouvements gays et lesbiens, dessine le portrait d’une ville en ébullition. Et entrouvre la porte sur le cabinet d’écriture où sont nés le célèbre 28 Barbary Lane et Anna Madrigal, personnage bigger than life.

Œuvre traduite de l’anglais (États-Unis) par Marc Amfreville.


Revue de presse

« Peu de gens ont retracé avec plus d’élégance qu’Armistead Maupin ce passage du vieux Sud conservateur à San Francisco arborant le drapeau arc-en-ciel, à travers les gouffres du doute et de la maladie tragique. »

(Chris Bryant, New Statesman)

« On y trouve beaucoup de ce qu’on attend de Maupin : de l’esprit et de la peine rassemblés en un ensemble bien ordonné, de sorte que chaque anecdote peut provoquer une douleur mélancolique et un fou rire dans un même paragraphe. »

(New York Times Book Review)

« Les mémoires toujours honnêtes, souvent pleines d’humour, et incroyablement puissantes d’un des auteurs américains les plus influents de notre époque. »

(The Advocate)

 

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Romans

Né un mardi

Anne-Marie Métailié - 2018

Un roman d’apprentissage moderne dans une partie chaotique de l’Afrique.
Dantala ne connaît pas son âge, mais il sait qu’il a fait dix ramadans, à peu près. Il vit dans la rue avec les voyous de Bayan Layi, fume la wee-wee sous le baobab, fait le coup de poing pour le Petit Parti. Évidemment, ça tourne mal, mais tout ce qui arrive est la volonté d’Allah. Un soir d’émeutes, pris en chasse par la police, il doit s’enfuir. Sans famille, il trouve refuge à Sokoto dans une mosquée salafiste. Il apprend l’anglais avec son ami Jibril, psalmodie l’appel à la prière, tombe amoureux, découvre le pouvoir de la langue et l’étendue de ses contradictions. Naïf mais curieux, le gamin paumé se fait une place et un nom dans un monde chaotique et violent. Alors que les tensions entre communautés ne cessent de croître, un imam irascible fait sécession et part à la campagne fonder une secte extrémiste.
Loin de l’exotisme et du tiers-mondisme bien-pensant, Elnathan John nous emmène dans une région dont on ignore presque tout : harmattan, poussière des routes, vendeurs de koko, c’est l’autre côté du miroir. Un formidable roman d’apprentissage, extraordinairement dense, sensible et poignant, dont on sort complètement retourné.

Traduit de l’anglais (Nigeria) par Céline Schwaller.


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Récit

Le petit terroriste

Flammarion - 2018

Récit autobiographique, Le Petit Terroriste évoque, à travers le regard d’un jeune adolescent syrien dont la famille s’installe en Arabie Saoudite, les réactions de la société saoudienne à l’époque d’événements majeurs dans le monde arabe : le 11 septembre, la mort d’Hafez el-Assad et la guerre en Irak. Pris entre ses propres contradictions, les persécutions dues à sa nationalité, la découverte de la religion, de la politique et du sexe, le jeune homme est confronté à l’Islam radical.


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Nouvelles

Allegheny River

Albin Michel - 2020

L’histoire est une présence vivante à laquelle il est impossible d’échapper dans les neuf nouvelles réunies ici, qui se déroulent toutes dans les Allegheny Mountains de Virginie-Occidentale. Dans ces histoires, êtres humains et animaux cohabitent dans un équilibre fragile au milieu d’une nature ravagée par la main de l’homme. On y croise un vendeur de matériel agricole qui embobine des fermiers un peu trop crédules en leur vendant sa camelote ; un homme solitaire et délaissé par ses enfants qui est tourmenté par un aigle, espèce protégée dont la chasse est à son grand désarroi désormais interdite ; ou encore des touristes qui affluent suite à la réintroduction des ours dans la région, ce qui ne va pas aller sans complications…


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Romans

L’île

Gaïa Éditions - 2018

Il arrive que se produisent des choses qui rassemblent l’humanité tout entière, et chacun se rappelle l’endroit où il se trouvait quand il a appris la nouvelle. Le monde peut devenir si petit qu’il se résume à un seul être humain. À un homme minuscule dans un fjord abandonné d’Islande.
Un homme qui se souvient : comment toute communication avec le monde extérieur fut soudain coupée, comment réagirent le gouvernement, les médias, la population. Comment il réagit lui-même, journaliste politique flirtant avec les sphères du pouvoir, en couple avec María, musicienne d’origine étrangère.
Le pays, obsédé par son passé, croit pouvoir vivre en autarcie, rejette dangereusement tout ce qui n’est pas islandais, et réactive des peurs ancestrales. Faire face à la faim, dans un pays de volcans cerné par les eaux.
Comme un piège qui se referme.

Roman traduit de l’islandais par Éric Boury.


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Biographie

La femme du cartographe

Payot - 2018

Un dimanche d’octobre 1769, la fille du gouverneur de Riobamba, dans la vice-royauté du Pérou, prit la tête d’une expédition de 41 personnes pour retrouver son mari qu’elle n’avait pas revu depuis vingt ans. Son nom : Isabel Gramesón. Son époux, Jean Godin des Odonais, était l’un des savants de la première exploration scientifique française en Amérique latine, emmenée par Charles Marie de La Condamine et destinée à mesurer un arc de méridien sur l’équateur afin de déterminer la forme exacte de la Terre. Le couple vécut ensemble huit ans avant que le désir de regagner la France n’éloigne Jean en Guyane française. Vingt ans durant, il tenta d’obtenir les papiers nécessaires pour faire venir sa femme à lui. Prévenue qu’un bateau l’attendait depuis deux ans à l’embouchure de l’Amazone, Isabel entama enfin un périple exténuant de 4 800 kilomètres d’un bout à l’autre du continent, à travers la cordil- lère des Andes et la jungle amazonienne. Après avoir vu périr un à un ses deux frères, son neveu et tous ceux qui l’accompagnaient, elle erra seule huit jours dans la jungle avant de prendre pied sur le bateau qui la mena à son époux. Ils finirent leurs jours à Saint-Amand-Montrond dans le Cher d’où Jean était originaire.

Une histoire palpitante, servie par un sens du récit et du suspense indéniable, qui réunit habilement érudition, histoire d’amour, intrigue et meurtre ! Consacré à sa parution comme l’une des meilleures biographies par l’American Library Association et déjà traduit en neuf langues, le livre a rencontré aux États-Unis un succès critique immédiat. Les droits d’adapta- tion en ont été achetés par un producteur de films en vogue au Royaume-Uni, Alan Moloney (L’Île au trésor, 2013 ; Albert Nobbs, 2012).

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Odile Demange.

 

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Essais

Les guerres perdues de Youri Beliaev

Grasset - 2018

Youri Beliaev : élu député du Soviet de Leningrad en 1990 sur une liste nationaliste. Marié, deux fils, dont un mort brutalement. Surnoms : Papa Muller, le Chat, le Petit bonhomme en pain d’épice... Admirateur de Benito Mussolini et, « avec des réserves », d’Adolf Hitler. Supporter du Zénith Saint-Pétersbourg, il aime les films soviétiques, les animaux et la lutte gréco-romaine.

Le CV de Youri Beliaev n’avait rien d’attirant. Il intrigue pourtant Pierre Sautreuil, pigiste de 21 ans tout juste débarqué en Ukraine pour y couvrir la guerre du Donbass. Ancien flic devenu mafieux, millionnaire déchu, chef de parti d’extrême droite, vétéran du conflit yougoslave soupçonné d’avoir tué 64 Bosniaques et tenté d’assassiner Eltsine, fugitif recherché en Russie, Youri Beliaev a décidé, à 58 ans, de se mettre au vert sur le front de Lougansk. Drôle d’endroit pour se planquer...

Lorsque Pierre le rencontre, il ne voit qu’un vieil homme un peu fatigué, bras droit du commandant « Batman », un seigneur de guerre qui cherche à se tailler une part du gâteau ukrainien. Mais très vite, entre l’apprenti reporter et le mercenaire sur le retour, se noue un lien fait de confessions troubles, d’une affection tangible et d’une certaine fascination. Tandis que les obus dévastent la steppe glacée, Pierre découvre et partage l’histoire rocambolesque d’un homme prêt à tout, jusqu’à l’innommable, pour rendre à la Russie sa gloire d’antan et assouvir ses ambitions. Au fil des pages, Youri disparait, Youri se cache, Youri échappe à un attentat, fait de la prison, s’échappe... Et Pierre le poursuit, s’inquiète, tente de comprendre. Salopard, fasciste, criminel de guerre néonazi, ou rebelle dans une société russe dont toutes les portes sont fermées ? « T’as le droit de pas aimer ce qu’il a à vendre, mais au moins, lui, il se bat », dit à Pierre un des derniers copains de Youri.

A travers le portrait d’un homme, le récit romanesque d’une amitié improbable, et une traversée épique, burlesque et terrible, du Donbass à Moscou, de la Bosnie à la Tchétchénie, Les guerres perdues de Youri Beliaev nous fait découvrir une Russie qui ne s’est jamais remise de la chute du Bloc soviétique. Exaltant et totalement original.


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Romans

L’Art de perdre

Flammarion - 2017

L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
Son grand-père Ali, un montagnard kabyle, est mort avant qu’elle ait pu lui demander pourquoi l’Histoire avait fait de lui un « harki ». Yema, sa grand-mère, pourrait peut-être répondre mais pas dans une langue que Naïma comprenne. Quant à Hamid, son père, arrivé en France à l’été 1962 dans les camps de transit hâtivement mis en place, il ne parle plus de l’Algérie de son enfance. Comment faire ressurgir un pays du silence ?
Dans une fresque romanesque puissante et audacieuse, Alice Zeniter raconte le destin, entre la France et l’Algérie, des générations successives d’une famille prisonnière d’un passé tenace. Mais ce livre est aussi un grand roman sur la liberté d’être soi, au-delà des héritages et des injonctions intimes ou sociales.


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Récit

En partance

Hoëbeke - 2018

Un homme se tient face à la mer, à l’extrême fin de l’Europe, en Irlande, comme s’il s’absorbait lentement dans le paysage ou y cherchait les voies d’une découverte de soi.
Et à sa voix répondent d’autres voix, comme en écho, croisées ailleurs, à Bruxelles, à Gand, qu’importe l’endroit... La catastrophe a déjà eu lieu, « comme si quelqu’un brûlait des ordures ce jour-là devant une Flamme éternelle depuis longtemps en allée ». Et nous comprenons que nous sommes en Bosnie, à Sarajevo, à Mostar, tout autant qu’en exil, errants séparés du monde et de soi, sans retour – à moins que l’exil ne soit pas une parenthèse, mais le seul espace habitable d’une reconstruction...
Roman, récit de voyage ? Combinant texte et photographie, brouillant les frontières entre narration fictionnelle, témoignage et « reportage », Dušan Šarotar signe là une œuvre magistrale, envoûtante, qui n’est pas sans rappeler W.G. Sebald.

Version française traduite de l’anglais par Frédéric Le Berre.


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Ne préfère pas le sang à l’eau

Viviane Hamy Editions - 2018

« Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du haut de ton mètre vingt, qu’il va falloir abandonner la sécheresse de ton ocre si tu ne veux pas crever. Je serais restée des millénaires, agenouillée contre ma terre, si je n’avais pas eu une telle soif.

Maman a caressé la peau de mon cou, toute fripée et desséchée, elle m’a vue vieille avant d’avoir atteint l’âge d’être une femme. Elle a fixé les étoiles et, silencieusement, elle a pris la main de papa. On n’a pas besoin de discuter pendant des heures quand on sait qu’est venu le moment de tout quitter. J’étais celle à laquelle on tient tant qu’on est prêt à mourir sur les chemins de l’abîme.

J’étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d’infâmes profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu que la peau de mon cou soit hydratée. J’ai entendu quand maman a dit On boira toute l’humiliation, ce n’est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure à des milliers de kilomètres de chez moi. »

 

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Romans

Lucia et l’âme russe

Éditions Métailié - 2018

L’âme russe existe. Elle se cache à Vienne. Impossible de ne pas penser au Maître et Marguerite de Boulgakov.
On ne fera pas croire à Lucia Binar, vieille dame indigne, fan de poésie, que le monde ira mieux quand sa rue des Maures sera rebaptisée rue des Carottes. Elle a bien d’autres chats à fouetter, entre sa clavicule cassée, son propriétaire qui – gentrification oblige – veut la forcer à partir de l’appartement où elle est née et son repas chaud qui n’arrive pas. Quand les services sociaux de la ville lui recommandent de manger des biscottes en attendant la semaine suivante, elle sort de ses gonds et décide de retrouver l’employée pour lui dire ses quatre vérités. En attendant, les ascenseurs ont des comportements irrationnels, les hommes (moitié bachkirs, moitié tchouvaches) préfèrent raconter leur histoire plutôt que faire l’amour, les chauffeurs de taxi se répandent en invectives racistes, et Viktor Viktorovitch propose de découvrir les mystères de nos tréfonds et de pénétrer l’Esprit universel – mais dans quel état en sortira-t-on ?

Avec une incroyable agilité et un sens de l’humour à toute épreuve, Vertlib nous embarque dans une ville au bord de l’explosion, sous le signe de Kafka et Boulgakov. Une critique acerbe et sans concession du politiquement correct et du mythe de l’identité par un grand maître de la narration.

Traduit de l’allemand (Autriche) par Carole Fily.


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Récit

Tout ce qui est humain

Bayard - 2023

Dans ce poignant journal intérieur de la première année d’invasion de l’Ukraine par la Russie, Sofia Andrukhovych tente de nommer et d’exprimer ce qui n’a pas de nom, ce qui se trouve bien au-delà de la perception humaine : ce dont il est effrayant de parler, ce qui se dérobe.

L’autrice part à la recherche des liens entre des fragments de réalités déchirés par la guerre et la violence, et un désir d’esquisser et d’observer les phénomènes et les réactions de la conscience humaine face à des événements traumatisants. On est ainsi confronté à une multitude de rencontres et de personnages, d’histoires et d’expériences humaines, de combinaisons incompréhensibles de drames et de tragédies, de manifestations comiques ou ridicules, d’empathie et de tendresse. Dans ces circonstances a priori inhumaines, tout ce qui est humain se manifeste plus profondément et plus pleinement.

Au final, il semble que les choses mêmes qui détruisent les vies établies et la conscience révèlent l’essence de l’être humain - sans défense et faible, mais si assoiffé de vie et de la présence des autres à ses côtés.

Traduit de l’ukrainien par Irina Dmytrychyn


 

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Essais

Sous les crampons... la plage : Histoire de deux passions

Robert Laffont - 2018

« On aime toute sa vie ce dont on s’est régalé enfant... »
... et ce livre le prouve, où Dany Cohn-Bendit explore avec la verve, l’enthousiasme, l’emportement parfois qu’on lui connaît, sa passion pour le football. Du jeune garçon émerveillé par le Brésil 1958 (celui qui révéla au monde un génie nommé Pelé) à l’homme qui pourfend le foot-business des dernières années tout en défendant contre vents et marées la conception d’un jeu offensif, généreux, libre, on retraverse avec ces souvenirs cinquante ans de notre mémoire collective. Et pas seulement footballistique, tant le foot est le reflet de la société, particulièrement quand il est raconté par Dany, chez qui le virus de la politique ne peut jamais être bien loin.