Les éternels

De Pierre-Yves VANDEWEERD (Cobra Films/Zeugma Films/2017/75’)

17 avril 2018.
 

Les êtres humains qui ont expérimenté un choc tellement fort que même la mort ne leur fait plus peur tombent parfois (cela arrive souvent aux rescapés des génocides) dans ce que l’on appelle un sentiment ou une « mélancolie » d’éternité. Ils vivent dans une forme de « sortie » du temps, un mode d’existence extra-temporel, dans l’attente du jour où ils seront libérés de leurs souffrances.

Ce sont ces personnes, presque des fantômes ayant survécu au conflit du Haut-Karabagh entre Arméniens et Azéris qui dure depuis près de vingt ans, que le cinéaste montre et écoute dans son film. Derrière eux, derrière leurs corps errants, derrière leurs délires, ce qui reste de l’effondrement de l’Union Soviétique au Caucase : des ruines, des espaces inhabités, des tombes, des vestiges de guerre, des tranchées d’où des soldats guettent un ennemi invisible.

Avec une composition inspirée d’images et de sons, Pierre-Yves Vandeweerd transforme la matière de l’histoire en poésie, là où la condamnation de l’Homme sur terre est celle de vivre et non de mourir.

 

DERNIER OUVRAGE

 

Les éternels

Les êtres humains qui ont expérimenté un choc tellement fort que même la mort ne leur fait plus peur tombent parfois (cela arrive souvent aux rescapés des génocides) dans ce que l’on appelle un sentiment ou une « mélancolie » d’éternité. Ils vivent dans une forme de « sortie » du temps, un mode d’existence extra-temporel, dans l’attente du jour où ils seront libérés de leurs souffrances.

Ce sont ces personnes, presque des fantômes ayant survécu au conflit du Haut-Karabagh entre Arméniens et Azéris qui dure depuis près de vingt ans, que le cinéaste montre et écoute dans son film. Derrière eux, derrière leurs corps errants, derrière leurs délires, ce qui reste de l’effondrement de l’Union Soviétique au Caucase : des ruines, des espaces inhabités, des tombes, des vestiges de guerre, des tranchées d’où des soldats guettent un ennemi invisible.

Avec une composition inspirée d’images et de sons, Pierre-Yves Vandeweerd transforme la matière de l’histoire en poésie, là où la condamnation de l’Homme sur terre est celle de vivre et non de mourir.