Lauréat du prix Robert Ganzo de poésie 2007

20 juin 2007.
 

Le prix Robert Ganzo a été décerné à René Depestre pour Rage de vivre (Seghers, 2007). Ce prix doté de 10 000 € entend saluer un poète de tempérament, un aventurier du verbe et de la vie, un passeur d’émotions et de défis, un arpenteur de grand large et d’inconnu.
Le jury était composé de : Alain Borer, Jacques Darras, Abdelaatif Laabi, Yvon Le Men, Jean-Baptiste Para, Jean-Pierre Siméon, André Velter.

Pour en savoir plus sur la création du Prix Ganzo


René Depestre est né à Jacmel, en Haïti, le 29 août 1926. A dix-neuf ans, il publie son premier recueil, Etincelles, qui connaît un succès immédiat et le contraint à l’exil. Il séjourne dans plusieurs pays européens, au Chili, en Argentine, au Brésil, puis à Cuba, à l’invitation de Che Guevara, où il s’investit dans la gestion du pays. De retour à Paris dans les années 1970, il travaille au secrétariat de l’Unesco, publie plusieurs romans, dont Hadriana dans tous les rêves qui obtient le prix Renaudot. L’ensemble de son œuvre poétique a été salué par le prix Guillevic en 2006.


Rage de vivre (Seghers, 2007)

Me voici
Animal marin de la poésie
Je sens gronder en moi la colère des foules
Je sens vibrer en moi leur rage de vivre.

Tels sont les vers par lesquels débutait, en 1945, le premier recueil d’un jeune poète haïtien de langue française ; René Depestre. Soixante ans plus tard, en 2005, les Editions Seghers publiaient une " cérémonie des adieux " du même écrivain sous le titre Non-assistance à poètes en danger. Entre-temps, une vie à couper le souffle, des voyages sur tous les continents et le fleuve indomptable de la poésie. Le présent ouvrage rassemble la totalité des poèmes écrits par René Depestre au cours de sa vie. Les recueils publiés par Pierre Seghers - Végétations de clartés, traduit du grand large, Journal d’un animal marin - y côtoient des éditions rares, parues à l’étranger et aujourd’hui introuvables. De Port-au-Prince à Paris, de Prague au Chili, de La Havane au Sud de la France, où il est aujourd’hui installé, le poète donne à lire le chant fantaisiste, dionysiaque et vigoureux de ses passions caribéennes.