Avec Michael Paterniti, Tanguy Viel, Gérard Lefort
Animé par Eduardo Castillo
Avec Michael Paterniti, Tanguy Viel, Gérard Lefort
Avec Michael Paterniti, Tanguy Viel, Gérard Lefort
Animé par Eduardo Castillo
« Cent jours autour du monde, en 2018, cela relève presque de l’ordinaire (...) ; chacun ressent qu’on tourne autour de la terre comme aussi bien on prendrait une ligne de tram d’un bout à l’autre, en regardant le ciel défiler au-dessus des nuages. À ceci près que nous, Christian et moi, nous ne prenons pas l’avion. C’est même la seule règle établie, celle qui justifie qu’on mette tout ce temps pour seulement faire une boucle : en cargo, en train, en voiture, à cheval s’il le faut, mais pas en avion – quelque chose comme le voyage de Philéas Fogg en un peu plus long, volontairement plus long même, à l’opposé du pari qu’il fit quant à lui de la vitesse et de la performance. Et non pas parce qu’on se soutiendrait de l’idée absolument inverse d’une lenteur sans limites, mais enfin, il est vrai, en bons romantiques attardés, qu’à la performance on opposera volontiers la promenade, à la vitesse la flânerie, enfin, en bons bouddhistes zen, à l’œuvre accomplie le trajet qui y mène. »
L’un, Christian Garcin, est un grand voyageur, dont l’œuvre se nourrit de ses pérégrinations ; l’autre, Tanguy Viel, un sédentaire qui croyait avoir signé la pétition de Beckett, « on est cons, mais pas au point de voyager pour le plaisir ». Ensemble, ils se sont lancé un défi : parcourir le monde, de l’Amérique à la Sibérie en passant par le Japon et la Chine, sans jamais prendre l’avion.
Récit né de ce périple, enrichi d’inventaires facétieux et de « lettres à un ami » relatant des rencontres insolites, Travelling est surtout une méditation littéraire inoubliable sur le voyage, sur notre rapport à l’espace et au temps, sur la confrontation entre le réel et ce qu’on imagine.
Dans le hameau médiéval de Guzmán (en Castille, 80 habitants), l’on se réunit depuis des siècles dans la « Chambre à récits », une pièce étroite, creusée dans le calcaire, où se partagent les histoires et le vin du pays. Si Michael Paterniti débarque un jour dans ce village, avec sa petite famille, c’est parce qu’on y produit un fromage de légende : le Páramo de Guzmán, qui est paraît-il le meilleur et le plus cher au monde. Il va y rencontrer le maître-artisan en personne, un génie volubile et magnétique, un homme au cœur brisé qui se nomme Ambrosio. Ce que Paterniti découvre à Guzmán ne ressemble en rien à la fable idyllique, au petit conte pour amateurs de slow food qu’il s’était imaginé.
Ragots, jalousies, passions terrifiantes, le village révèle peu à peu tous ses secrets (hormis celui de son fromage) et l’auteur se retrouve embarqué dans les intrigues, impliqué même. Et puisqu’il est bientôt question de préparatifs d’un assassinat…
Le journalisme narratif à son meilleur : mille digressions, des récits gigognes et une implication de l’auteur irrépressible (voire périlleuse).
Traduit de l’anglais (États Unis) par Vincent Raynaud
Revue de presse :
À quoi pense-t-il ce vieux monsieur qui semble ne penser à rien ?
Comment vit-elle cette jeune fille qui regarde ailleurs ?
Le nouveau livre de Gérard Lefort s’intéresse à un drôle de genre, le genre humain, le commun des mortels. Au hasard d’existences imaginées, il raconte des hommes et des femmes « ordinaires », des anonymes entraperçus, des passants de tous les jours, des scènes fugaces. Un petit univers au milieu du grand, une collection de vies singulières qui compose le roman cubiste de notre époque. Une époque atomisée, éclatée, mais animée aussi d’une utopie encourageante : le bonheur de vivre ensemble, malgré tout.
Revue de presse :