- © Alberto Bocos Gil
La poésie, cet idiome universel semble être la seule langue que Laurine Rousselet ait voulu s’approprier. Née à Dreux, en 1974, elle s’est vite égarée dans les couloirs de la Sorbonne. Ses premiers poèmes paraissent dans la revue « Digraphe » en 1998, puis un premier recueil aux éditions Bernard Dumerchez quelques années plus tard. Une dizaine de livres atypiques suivront, certains préfacés par Marcel Moreau (L’été de la trente et unième, à l’Atelier des Brisants) ou Bernard Noël, lequel éclaire en quelques mot la singularité de cette écriture sans référent : « (…) réunir dans une même scansion le verbe et la perception, le premier écorchant la seconde pour restituer la vibration nerveuse au lieu de l’imager ».
Avec De l’or havanais, journal d’expédition poétique à Cuba (éd. Apogée, 2010), et Syrie, ce proche ailleurs, paru en 2015 (collection Créations au féminin, L’Harmattan), Laurine Rousselet s’affronte au politique sans distanciation, avec une langue à cru, savante et déchirée, pour façonner l’impensable de la sensation en elle, face à l’irrecevable réalité. Par les échappées de la traduction (en arabe et en espagnol notamment), du livre d’artiste et de la parole dite, son travail sur le sens et ses apories prend toute sa mesure polyphonique, plastique et musicale.
Son dernier recueil de poèmes, Nuit témoin explore la douleur vive de la rupture amoureuse, et la guérison que laisse profiler le passage à l’écriture.
Bibliographie
Poésie
- Nuit témoin (Isabelle Sauvage, 2016)
- Crisálida (L’Inventaire, 2013)
- Journal de l’attente (Isabelle Sauvage, 2013)
- El respir (bilingue en français/catalan) (Llibres del Segle, 2008)
- Séquelles (Dumerchez, 2005)
- Mémoire de sel (bilingue en français/arabe) (L’Inventaire, 2004)
- Tambour (Dumerchez, 2003)
Récits
- La Mise en jeu (Apogée, 2012)
- De l’or havanais (Apogée, 2010)
- L’été de la trente et unième (L’Atelier des Brisants, 2007)
Autres
- Syrie, ce proche ailleurs (L’Harmattan, 2015)
- Hasardismes, aphorismes (L’Inventaire, 2011)