Besoin de poème

8 mai 2015.
 

Le plus court chemin d’un homme à un autre...
Si au lieu de refuser de l’entendre, on écoutait le monde, les chants qu’il fait, même en brûlant ? D’abord ceux des poètes de l’Islam soufi, avec Mohammed Idali et Yahia Belaskri. Et puis ceux qui ont permis à Breyten Breytenbach de tenir au fond de la nuit sud africaine, à l’Innu Joséphine Bacon, à l’Algérienne Habiba Djahnine, et à l’Haïtien Jean Métellus de dire ce qu’on ne veut pas voir.
Voir et écouter la belle chanson (même de traviole) qui vit au creux des poèmes de Valérie Rouzeau, d’Arthur H, de Bruno Doucey, de Jack Küpfer, de James Noël, de Wilfried N’Sondé, de Makenzy Orcel, d’Ananda Devi, d’Abdourahman Waberi, de Lyonel Trouillot, de Jean-Marie Blas de Roblès, de Jean Rouaud, d’Hubert Haddad – pour lesquels la poésie est essentielle, même si certains écrivent surtout des romans. D’ailleurs, qu’en est-il de la différence entre les genres ? Tous passent par la langue française dont Alain Borer se demande avec amour, si elle n’est pas blessée. À mort ?
Yvon Le Men


AUTOUR DU PRIX GANZO DE POÉSIE

UNE MATINÉE À LA SALLE MAUPERTUIS, DIMANCHE, À PARTIR DE 10H

En ouverture, un hommage à un grand écrivain, érudit et poète, qui fut un pilier du festival, disparu trop tôt, il y a dix ans et dont on réédite Le bel aujourd’hui : Jacques Lacarrière. Yvon Le Men, Bruno Doucey, Sylvia Lippa-Lacarrière et leurs amis évoqueront l’écrivain et l’ami, à l’œuvre considérable, diront de ses poèmes, raconteront de ses histoires. Avant que le jury du prix Ganzo de poésie, que préside Alain Borer, ne remette son prix annuel, devenu en peu d’années un prix de référence. Robert Ganzo, poète d’origine vénézuélienne, fut l’ami de Paul Éluard et un poète de première grandeur. Le prix est doté de 10 000 euros par la fondation Robert Ganzo.
La rencontre avec le lauréat (ou la lauréate) sera suivie par un spectacle, en forme de « tour du monde en poésie » piloté par Yvon Le Men en compagnie des invités du festival.


ARTHUR H, UN CAUCHEMAR MERVEILLEUX

La beauté des biches/Leur évoquait la douceur/de leurs anciennes épouses/Mais le monde a changé/Rien n’est plus pareil/Tout se détruit pour se reconstruire. Ainsi chante en parlant l’espèce de petit conteur, ainsi qu’il se nomme lui-même. Ainsi nous donne-t-il envie d’en savoir plus sur la beauté des biches.
Avec Arthur H et James Noël. Animé par Yvon Le Men.


TROIS VOIX DE FEMMES VENUES DES QUATRE COINS DU MONDE

Valérie Rouzeau dont la voix presque-chante et dont les poèmes ont parfois la tête à l’envers. Habiba Djanine, qui écrit de la poésie comme on construit une maison, avec ses nerfs, ses rêves, les mains plongées dans l’argile de la vie. Joséphine Bacon dont la vie et les poèmes - en français ou en innu - se soutiennent comme des jumeaux, envers et contre tout.
Avec Valérie Rouzeau, Habiba Djanine et Joséphine Bacon.


HOMMAGE À BREYTEN BREYTENBACH, L’OISEAU CONSTRUCTEUR

Par la force magique de son verbe et un sens inné de la résistance, Breyten Breytenbach tend vers l’horizon un rêve immense de liberté. Cet exilé est aussi « un oiseau constructeur » qui sait tenir le cap de l’espérance. Animé par Yvon Le Men.

Tout commence par l’histoire d’un Indien de l’île d’Hispaniola (Haïti), un jeune cacique de cette terre - c’est-à-dire un roi - qui a accueilli avec naïveté, bienveillance, l’amiral Christophe Colomb... on connaît la suite
Avec Emmelie Prophète, James Noël. Animé par Bruno Doucey.

Quel est le lien entre poème et chanson. Une chanson dit-elle quelque chose dont on ne peut plus se passer ? Un poème a-t-il envie de chanter ? Et sommes-nous toujours assis entre deux chaises musicales ?
Avec « Titi » Robin, Jean Rouaud, Abdourahman Waberi, Wilfried N’Sondé.


LA POÉSIE, TOUT UN ROMAN ?

Qu’en est-il de ceux pour qui la poésie est essentielle mais qui écrivent autre chose ? Autre question : la poésie se fiche-t-elle du genre ?
Avec Abdourahman Waberi, Jean-Marie Blas de Roblès, Hubert Haddad et Yvon Le Men


BRUNO DOUCEY, UN POÈTE ÉDITEUR DE POÈTES

Après avoir été enseignant de littérature, directeur des éditions Seghers, Bruno Doucey s’est lancé, en prenant tous les risques, dans l’aventure de l’édition de poésie. À la question, à quoi sert la poésie en ces temps de manque, il répond par ses poèmes, ses proses, et ceux des autres dont il s’occupe avec attention.
Avec James Noël, Bruno Doucey, Jacques Küpfer et Yvon Le Men. Animé par Yvon Le Men.


« DE QUEL AMOUR BLESSÉE » AVEC ALAIN BORER ET JEAN ROUAUD
Qu’en est-il de la langue française aujourd’hui ? Et de la langue tout court quand on l’écrit, la lit, la parle ? Animé par Yvon Le Men.


LES POÈTES SOUFIS, LA LUMIÈRE DE L’ISLAM
Plus que jamais, il est temps d’écouter les voix de ceux qui ont porté la poésie musulmane à son plus haut degré d’incandescence dans la nuit obscure de nos vies. Les voix de Rumi, le fondateur de l’ordre des derviches tourneurs, de Halladj, brûlé vif pour ses poèmes, d’Ibn’ Arabi qui pratiquait la religion de l’amour, et d’Abdel Kader qui sauva à Damas, il y a plus d’un siècle, les Chrétiens voués à une mort certaine par les islamistes de l’époque. Avec Mohammed Idali, Yahia Belaskri, Atiq Rahimi et Yvon Le Men. Animé par Yvon Le Men.

 

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Essais

L’avenir des simples

Grasset - 2020

On a bien compris que l’objectif des « multi-monstres » (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l’exercice d’une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d’avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l’art savant de l’aiguille et du tricot et la pratique d’un instrument de musique au lieu qu’on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l’emprise des « multi-monstres », utiliser toutes les armes d’une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : « votre appareil ne nous intéresse pas », graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d’agro- écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l’immense solitude des campagnes et l’encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l’arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d’habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c’est refroidir l’atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, « c’est un éternel Treblinka ».

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Revue de presse :

 

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Romans

Dis-moi pour qui j’existe ?

JC Lattès - 2022

Lorsque sa fille de 6 ans tombe malade, Aden doit faire face à cette douleur inexpliquée et aux blessures anciennes qu’il croyait oubliées. Il lui faut affronter son passé, se souvenir et enquêter : est-ce que la maladie de Béa est la sienne ? Peuvent-ils se sauver ensemble ?

Aden est un professeur épanoui et un père heureux.
Mais la maladie subite de sa fille réveille des souffrances anciennes. Lui aussi, enfant, est tombé malade et soudain, son corps se souvient de tout : de la vie à Djibouti, du garçon solitaire qu’il était, de la seule douceur d’une grand-mère, du réconfort des livres.
Chaque jour, il téléphone et écrit à sa fille. Il lui raconte les paysages de sa jeunesse, convoque les mânes de ses ancêtres, faiseurs de pluie ; elle lui parle de son quotidien, l’impatience de courir à nouveau. Le père retranscrit leurs mots pour garder une trace de la lutte et vaincre le mal grâce à ce qu’ils ont de plus précieux : l’espoir.

Un roman bouleversant qui sonde l’enfance, sa part heureuse et sa part d’épouvante, le dialogue lumineux d’un père et d’une fille qui triomphent en s’appuyant sur la mémoire et la poésie.

 

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Romans

Le jour des caméléons

Grasset - 2023

Une île : Maurice, la narratrice du roman. Quatre personnages : un oncle las de la vie, sa nièce, unique lumière pour lui, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance.
Une journée où tout va exploser : la cité, les haines, peut-être l’île. Enfin, d’étranges animaux qui attendent patiemment que les humains finissent de détruire ce qui leur reste – leur humanité, leur foyer – pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d’action. Le compte à rebours est lancé, le drame peut commencer.
Mais reprenons. Le roman s’ouvre, la ville est à feu et à sang. Zigzig, le caïd meneur, tient dans ses bras une fillette ensanglantée. Les plus pauvres viennent de s’attaquer aux plus riches dans le centre névralgique de l’île : le shopping center, désormais en ruines. Au loin, un volcan gronde. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelques heures plus tôt, Zigzig partait avec les siens attaquer ses rivaux tandis que Sara regardait danser une femme libérée sur une plage abandonnée. L’île rembobine et nous raconte. On suivra tour à tour chacun des personnages jusqu’à ce que leur destin se mêle. On remontera aussi le cours de l’Histoire pour comprendre comment les peuples, les servitudes et les logiques du monde moderne ont saccagé cette terre de merveilles et divisé ses habitants.
Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, Ananda Devi nous emporte dans un roman impossible à lâcher pour nous plonger dans le chaos des hommes. Le destin est en marche. Mais dans cette histoire-là, ceux qu’on croit les plus féroces seront peut-être les seuls héros.


 

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Romans

Veilleuse du Calvaire

Actes Sud - 2023

Lyonel Trouillot raconte l’histoire d’un paysage de pierres, de rivières et d’ombrages, celle d’une colline abîmée par la violence et la cupidité des hommes. Un notaire sans scrupule y jette un jour son dévolu, la divise en parcelles pour la livrer à une cohorte de prédateurs, criminels, affabulateurs ou tortionnaires. Mais depuis toujours en ce lieu règne la Veilleuse du Calvaire, celle qu’on a prise pour une madone, un fantôme, un esprit et qui n’est rien de cela. “Je suis, dit-elle, ton devoir de mémoire qui a choisi un corps de femme pour qu’il n’y ait dans le récit ni mensonge ni omission. Au passé comme au présent, nos corps portent les marques de toutes les offenses et de tous les dénis. Comme ils sont le chemin de toutes les promesses.”
Dans l’oeuvre de Lyonel Trouillot, le courage des femmes est un personnage en soi. Le geste de cet écrivain est toujours politique, mais ses appels sont des poèmes, des romans, et parmi eux ce livre-cri, ce livre-chant, celui de celles qui, sur l’île d’Haïti comme dans le monde entier, sont en lutte face à la folie des mâles, le mépris, l’irrespect et la haine dont elles sont les cibles et les victimes.


 

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Essais

« Speak white ! » Pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

Gallimard - 2021

Les langues savent sur nous des choses que nous ignorons. Elles diffèrent non par les mots, qui voyagent et s’échangent par familles, mais par leurs idéalisations collectives, logées dans leur morphologie. Aujourd’hui, la langue française est en passe de s’effondrer en une sorte de dialecte de l’empire anglo-saxon — ce qui implique un autre Réel, autant qu’un infléchissement collectif des visions du monde et des relations humaines, dont aucun politique, semble-t-il, n’a la première idée. « Speak white ! », partout résonne l’injonction de parler la langue du maître : nous soumettrons-nous ? Mais pourquoi renoncer au bonheur de parler français ?

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Femme du ciel et des tempêtes

Actes Sud - 2021

Un chaman de Sibérie trouve sous le permafrost la sépulture d’une reine datant de plus de dix mille ans. Stupéfaction : le corps momifié par les glaces a la peau noire. Décidé à utiliser sa découverte pour protéger un territoire menacé par l’exploitation gazière, le chaman contacte un ami scientifique français dans l’espoir qu’il mobilisera les écologistes du monde entier. Celui-ci monte une discrète expédition avec une docteure germano-japonaise et un ethnologue congolais. Deux mafieux qui tiennent à leurs projets industriels les attendent de pied ferme...

On retrouve l’enthousiasme de Wilfried N’Sondé dans un roman d’aventures haletant qui parle d’écologie, d’harmonie avec le vivant, de partage entre les peuples et de communication entre mondes visible et invisible.

 

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Poésie

Les continents sont des radeaux perdus : Tome 4, Un passeport pour la vie

Bruno Doucey - 2024

Quand Yvon Le Men parle de son enfance dans le Trégor, de son père trop tôt parti, de sa mère chevillée au réel, de la pauvreté, des galères et des guerres, la lumière dessine des rigoles sur son visage. Mon ami a alors le coeur à marée basse. Mais écoutez parler de poésie et de peinture, de Guillevic ou de Claude Vigée, de Millet, de Rembrandt ou d’Hokusai, accompagnez-le dans le récit de ses voyages, en Haïti, en Afrique ou en Chine, et vous verrez la marée battre les digues de la mélancolie. Quand la voile du poème se gonfle, Yvon n’est jamais seul à monter à bord. Il embarque les autres pour un voyage à travers mots, relie les pays et les langues, les terres et le ciel, les paysages immenses et les choses minuscules. Et s’il part, c’est pour revenir, le regard empli d’autres promesses.

« la main qui m’ouvre le chemin
dans ce pays où je me perds

m’est plus proche
que celle qui menace
dans mon pays où l’on se perd

dès que de l’autre côté de la route
qui relie nos villages
nos quartiers
dans notre ville
de notre pays

ils font de l’inconnu
un étranger. »

 

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Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

La femme dans le soleil

Bruno Doucey - 2015

Extrait

« Très-aimée, je t’envoie une tourterelle vermeille
car personne ne tire sur un messager rouge
Je lance haut dans l’air ma tourterelle vermeille je sais que tous les chasseurs la prendront pour le soleil »


Le mot de l’éditeur

À vingt ans, je militais pour la libération de Breyten Breytenbach ; me voici aujourd’hui l’éditeur de ses poèmes, heureuse surprise de la vie. La vie, c’est d’ailleurs elle que chante La femme dans le soleil, itinéraire poétique d’un homme que l’histoire a changé en oiseau migrateur. Tout y est : sa survie sous le régime d’apartheid, son goût des terres fauves, la vitalité charnelle de l’amour, l’état d’insurrection dans lequel le laisse l’injustice. Sans oublier ces lieux qu’il arpente avec une énergie créatrice : l’île de Gorée, où fait souvent escale sa voile blanche, Paris sa ville de cœur, l’Eastern Cap que le couchant transforme en « coulée d’or ». Si les frontières lui sont étrangères, c’est que l’exilé est aussi un « oiseau constructeur » qui sait tenir le cap de l’espérance. Par la force magique de son verbe et un sens inné de la résistance, le poète tend vers l’horizon un rêve immense de liberté.

Traduit de l’afrikaans et préfacé par Georges-Marie Lory

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les villages de Dieu

Mémoire d’encrier - 2021

Retranchées dans des cités qui tirent leur nom de la légende biblique – Puissance Divine, Bethléem – des gangs de bandits pillent, violent et assassinent, en toute impunité. Celia, adolescente, cherche à survivre, tantôt en se prostituant, tantôt en faisant la chronique des femmes de la cité sur les réseaux sociaux, où elle devient influenceuse. Les villages de Dieu dit l’effondrement et la banalité du mal dans cette ville de Port-au-Prince livrée à ses démons.

 

DERNIER OUVRAGE

 

Belle Merveille

Zulma - 2017

12 janvier 2010, jour fatidique du séisme ravageur. Un survivant ténu – autoproclamé Bernard – rencontre Amore, Napolitaine œuvrant comme bénévole dans une ONG. Le coup de foudre sonne comme un regain. Pour sortir du grand chaos de la ville soliloque et disloquée, et aider Bernard à se délivrer de son effondrement, Amore, belle tigresse de Frangipane, lui propose un voyage à Rome.
À bord d’Ici-Bas Airlines, Bernard décolle, les yeux fermés. Une étrange mappemonde, entre autres belles merveilles – comme on dit l’extraordinaire dans le parler en Haïti –, se dessine dans la pensée de celui qui rêve de retourner au pays en héros…
Belle merveille est un roman flash. Qui nous dit, avec un humour et une causticité débridés, l’amour, le sexe salutaire, la confusion, la folie, et puis l’absurdité de l’aide internationale quand elle tire à elle la couverture des désastres. Écrit dans une langue syncopée, magnifiquement inventive, Belle merveille est un premier roman qui porte si bien son nom.

Revue de presse

 

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Romans

Indomptables

Emmanuelle Collas - 2024

« La défaite n’est pas une option. »

Un boxeur, champion du monde poids lourds, né dans les immensités de l’ex URSS, se bat pour son pays, l’Ukraine. Une petite Népalaise des contreforts de l’Himalaya, devenue enfant soldat, accède au sommet des courses d’endurance et remporte le Marathon du Mont-Blanc. Une femme se terre, comme tant d’autres habitants, dans un abri antiaérien aux abords de Marioupol, pour échapper aux frappes russes...

Trois personnages en quête de liberté, trois indomptables dont les chemins se croisent, inéluctablement, dans une furieuse envie de vivre.

Comment échapper à la vie que les autres, l’Histoire, les guerres ou l’idéologie, ont tracé pour nous ? Sous la plume de Bruno Doucey, romancier, poète et éditeur de poètes, l’esprit de résistance ne cède pas un pouce de terrain à la raison du plus fort. Avec Indomptables, l’écrivain nous offre un sublime roman sur l’effort, le dépassement de soi et la puissance de nos imaginaires.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

La nuit des terrasses & caverne suivi de cadavres

La Contre Allée - 2023

« J’ai commencé à fréquenter les bars, donc boire, très tard dans ma vie. Pour une raison très simple, il faut payer après avoir consommé… Aujourd’hui, dès que j’arrive dans une ville, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est d’aller faire la tournée des bars. Tous les poèmes de La nuit des terrasses forment ensemble une seule plongée à travers ces espaces réels ou imaginaires, pour combiner non seulement ces instantanés, ces souvenirs disparates, mais aussi inviter l’autre à sortir sa tête de son verre, à la convivialité. Le verbe "boire » ne se conjuguet- il pas mieux ensemble ? La nuit des terrasses célèbre l’instant, la rencontre des corps et l’amitié. »

d’autres limites
que rien ne franchit
sinon l’heure ivre de tes lieux offerts
jetés dans la nuit des terrasses

le miroir épouse la forme de sa réflexion
ne reste que la houle
pour bercer l’enfance
la mémoire désormais
sera faite d’eau
un peuple s’est mis à danser sur la mer
inlassable soif
ou vaste étendue de whisky


 

DERNIER OUVRAGE

 
Revue

Apulée n° 9 - Art et politique

Zulma - 2024

L’art n’a-t-il pas toujours été politique en soi, qu’il l’affiche ou s’en défende ? Telle est la ligne de front d’Apulée #9, qui s’engage depuis le premier numéro dans les brèches et par-delà toutes les frontières de ce début de XXIe siècle.

De l’architecture comme métaphore du pouvoir à la reconnaissance poli- tique des peuples sans État via leur culture et patrimoine artistiques (les Inuit, les Tsiganes, les Berbères et autres nomades du sens), du pillage ou de la destruction en temps de guerre et de colonisation (de l’Acropole d’Athènes à Palmyre, en passant par l’Afrique) à l’universalisme de l’altérité, ce nouvel opus d’Apulée assume toutes les fulgurations et parie sur la voix et les gestes éminemment engagés d’artistes, écrivains, poètes et intellectuels qui portent, encore et toujours, l’idée de liberté, par-delà les identités fracassées sous les chocs de l’Histoire…

Chaudron des allégories et des résistances, critique inventive des mœurs, lien social, pratiques et voix émancipatrices et subversives, utopie en actes : ce nouvel opus s’attache cette fois encore à l’Humain – sans œuvres ni parole confisquées, à l’opposé de la « société du spectacle » – contre la pulsion de mort commune à toutes les politiques du pire. Et comme Apulée l’a toujours défendu !

 

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Biographie

Fugues

Mercure de France - 2019

C’est en racontant trois fugues insolites qu’Arthur H., chanteur, compositeur et poète, construit ici son autoportrait et son premier livre.

En forme de prologue, son amour inconditionnel pour les fugues de Bach qui, à 15 ans, est parti sur les routes.

Au centre du récit, une deuxième fugue, celle de sa mère, Nicole Courtois, née en 1940 dans une famille ouvrière d’Argenteuil. Vive, sensible, rêveuse, elle prend un jour la décision avec ses amis de s’évader de cette petite société de banlieue ouvrière, décide de construire un radeau et de naviguer jusqu’à Tahiti. Arthur H. évoque l’adolescence et les rêves de liberté de sa mère et nous raconte, avec une écriture lyrique et troublante son extraordinaire voyage-conte de fées commencé en Corse…

La troisième fugue sera celle d’Arthur H. lui-même, à l’âge de 15 ans, lors de vacances en Guadeloupe, avec son père Jacques Higelin et Coluche. Le déclic de cette fugue : son père et ses amis lui font manger une omelette fourrée aux champignons hallucinogènes…

Un récit bouleversant, ponctué de paysages de Corse en noir et blanc, de photos de famille et de lettres inédites…

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Va où

La table ronde - 2015

Valérie Rouzeau écrit en funambule. Ses mots, ses phrases tiennent à un fil, celui sur lequel elle s’élance pour une traversée ardente, sans balancier ni filet. Elle prend tous les risques, ne regarde pas où elle met les pieds (chaussure rouge à l’un, verte à l’autre, don d’un clown, peut-être ?), semble trébucher, mais jamais ne tombe. Elle avance portée par un élan vital, traversée d’émotions et de sensations à la fois débordantes et contenues. Va où, qu’importe : va loin, c’est certain.








“ Me mets en quarantaine pour faire mes lignes quoi d’autre
Me dégourdis les doigts sentiment sur la touche tac tac tac suis toquée
Me rassemble à l’index toc toc toc suis frappée
Ça peut durer longtemps de pianoter toujours et
de taper jamais
Si je perdais mon temps il me ferait ce coup-là
de me retrouver”

“ Que me coule douce la Seine j’y ai laissé ma main je n’en ai plus besoin c’était un coquillage
C’était toute pour des prunes
La main qui fait rougir fallait que l’écrevisse
J’ai noyé le chagrin et la gaieté me dure j’ai craché les noyaux ”

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Black Whidah

Olivier Morattel Editeur - 2015

« Les Esprits de Whidah envahissent le fort, prennent possession de chaque parcelle de silence, les Esprits de Whidah dansent comme des lueurs se flairant dans la nuit...
Il m’est impossible d’évoquer mon arrivée à Whidah sans éprouver une violente émotion. Cette aventure a ébranlé nes nerfs pendant des mois entiers, projetant autour de moi une ombre d’inexplicable terreur.
Whidah... c’est dans ce fort isolé, étranglé par les racines de la forêt de Kpassé, où les esclaes sont embarqués pour les Amériques, et plus précisément vers le Brésil, pour travailler dans les plantations et dans les mines. »
Avec Black Whidah, premier tome d’un cycle romanesque intitulé « Les vies d’azur », Jack Küpfer s’approprie les fastes du romantisme noir et du fantastique avec un sens aigu du récit d’aventure.

 

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Poésie

Fragments de la maison

Bruno Doucey - 2015

Après un premier recueil, publié en Algérie en 2003, mon amie Habiba Djahnine revient à la poésie en femme apaisée, combative et lucide. Dans ce livre écrit directement en français, ce n’est pas la guerre civile qui est évoquée, mais le temps d’après la guerre, le corps sorti des décombres de l’histoire, l’amour retrouvé, dans un monde voué à la reconstruction des autres et de soi. « J’éloignerai la guerre et l’identité / Je construirai les fragments de la maison », écrit-elle. Et d’ajouter, quand l’exil devient voyage : « Tu m’attends sur l’autre versant de mon crépuscule ». D’Alger la blanche aux sables du désert, Habiba Djahnine écrit de la poésie comme on construit une maison : avec ses nerfs, avec ses rêves, les mains plongées dans l’argile de la vie. Pour refuser « l’alphabet de la peur », le regard constamment rivé à la ligne d’horizon.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Kau minuat - Une fois de plus

Mémoire d’Encrier - 2023

Le recueil de poésie le plus attendu de l’année. Par la poète la plus vendue au Canada, Joséphine Bacon. Autrice du recueil "Uiesh - Quelque part" (Prix des libraires du Québec). Parle-moi sans mots J’aurai un silence à t’offrir Quatrième recueil de poèmes innu et français où Joséphine Bacon renouvelle son univers. Loin des légendes innues, l’aînée des poètes s’installe entre les saisons et avance lentement dans une méditation sur l’arbre, le temps et le silence.

Née en 1947, Joséphine Bacon est amérindienne, innue de Betsiamites. Poète et réalisatrice, elle vit à Montréal. Elle est l’auteure d’une oeuvre poétique d’une grande puissance saluée dans le monde entier.