AGOUDJIAN Antoine

France

25 octobre 2016.

Enfant de parents arméniens et petit-fils de rescapés du génocide de 1915, il décide de rejoindre une ONG suite au tremblement de terre en Arménie de 1988, et entame un projet photographique autour de la mémoire de ce peuple arménien, qui devient un livre en 1992 avec l’aide de Robert Doisneau. Il intègre l’Agence Rapho se spécialise dans le tirage argentique noir et blanc. Il poursuit son travail photographique sur la mémoire, à Jérusalem, au Liban, en Syrie, en Turquie, en Irak, en Iran… Il a publié aux éditions Flammarion Le cri du silence pour «   immortaliser la mémoire afin qu’elle n’appartienne pas qu’au passé ». Son reportage sur Mossoul, publié dans le Figaro Magazine, a remporté le prix du public du festival de Bayeux en 2017.

 

Petit-fils de rescapés du génocide de 1915, Antoine Agoudjian s’est lancé très jeune à la recherche des lieux imprégnés de l’histoire de son peuple. Après l’Arménie et le Caucase, il poursuit son travail photographique sur la mémoire à Jérusalem, au Liban, en Syrie, en Turquie, en Irak, en Iran…
Par la puissance esthétique de ses photographies comme par l’intégrité de sa
démarche, Antoine Agoudjian se pose en témoin, questionne et transmet un message d’espoir, celui de la puissance indomptable de l’esprit humain. La photographie, devenue vecteur de ses émotions, a su donner tout son sens à sa quête identitaire.

Antoine Agoudjian, né en 1961 à Saint-Maur, découvre la photographie à 25 ans alors qu’il travaille dans un labo photo, aux États-Unis. Deux ans plus tard, au lendemain du séisme survenu en décembre 1988 en Arménie, il se consacre entièrement à l’aide humanitaire dans son pays d’origine, durant un an.
D’abord logicien et interprète, il s’investit ensuite dans la création d’un centre de vacances pour les enfants mutilés et les orphelins, au bord du lac Sevan. Les photographies qu’il prend alors, durant toute cette année passée en Arménie, constituent un formidable témoignage vivant qui aboutira à la parution de son premier livre, Le feu sous la glace, aux éditions Parenthèses (1990).

De retour en France, Antoine Agoudjian poursuit son travail au service des plus défavorisés. II réalise bénévolement un reportage noir et blanc sur l’œuvre de Coluche et rencontre Robert Doisneau qui l’aidera à mettre en forme son deuxième livre, Portrait des Restos du coeur, publié en 1992 par Calmann Lévy. Il entre ensuite à l’Agence Rapho et commence une vie partagée entre deux activités puisqu’il intègre au laboratoire Pictorial Service une unité de tireurs de prestige, tout en continuant à vivre sa passion du reportage.

Il réalise, en 1993, un reportage sur la situation sociale pendant le blocus imposé par l’Azerbaïdjan à l’Arménie puis en 1996. Un an plus tard, après avoir terminé un important travail photographique sur Istanbul paru aux éditions Parenthèses, il part au Nagorny-Karabagh d’où il rapporte des images saisissantes. l accomplit par la suite (en novembre 1998) un nouveau reportage dans le Sud de la Géorgie, au Djavakhk et au Karabagh.

L’un des Lauréats du prix Oscar Barnack, il réalise en 1999 une exposition sur le toit de la Grande Arche de la Défense et publie son quatrième livre regroupant 10 années de reportage sur l’Arménie et les arméniens du Caucase : Rêves Fragiles, chez Actes Sud.

Il entame alors son projet sur la mémoire des Arméniens au Moyen-Orient : Jerusalem, le Liban, la Syrie, L’Arménie, L’Anatolie, L’Asie Mineure, L’Irak pendant la guerre et L’Iran.

En 2006 paraît Les Yeux brûlants préfacé par Atom Egoyan, publié dans la collection Photopoche initiée par Robert Delpire.

En 2011, il est le premier photographe depuis le génocide de 1915 à exposer sur la mémoire des Arméniens en Turquie.

En 2015 paraît Le Cri du silence, à l’occasion du centenaire du génocide arménien. C’est l’œuvre d’une vie, dont l’histoire de son peuple constitue le fil directeur, tout en devenant le reflet des luttes contemporaines face à l’intolérance. Comme l’affirme l’auteur, « il faut immortaliser la mémoire afin qu’elle n’appartienne pas qu’au passé. »
En avril 1015 il expose dans l’Est de la Turquie à Diyarbakir dans un espace magique (Keci Burcu),invité par la municipalité. Evénement majeur d’une portée symbolique, politique et artistique.

En avril 2017 il part en Irak, à Mossoul, puis en 2018 dans le chaos syrien, afin de poursuivre sa quête de mémoire : pour lui, « montrer la souffrance des autres peuples, c’est évoquer celle dont je suis l’héritier, reconstituer ce puzzle image par image car tous les lieux que j’ai sillonné depuis 30 années en partent la trace. Je suis parti en Irak pour photographier le chaos engendré par la guerre. Retrouvant tous les thèmes appartenant tragiquement à mon héritage mémoriel, accompagnant durant un mois les militaires irakiens sur la ligne de front. » Son travail à Mossoul, publié dans le Figaro magazine, a remporté le prix du Public du festival de Bayeux des Correspondants de Guerre 2017.


Site officiel d’Antoine Agoudjian


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le Cri du silence

Flammarion - 2015

Il y a 27 ans, Antoine Agoudjian, petit-fils de rescapés du génocide de 1915, s’est lancé à la recherche des lieux imprégnés de l’histoire de son peuple. Après l’Arménie et le Caucase, il poursuit son travail sur la mémoire à Jérusalem, au Liban, en Syrie, en Turquie, en Irak, en Iran...
Par la puissance esthétique de ses photographies comme par l’intégrité de sa démarche, Antoine Agoudjian se pose en témoin, questionne et transmet un message d’espoir, celui de la puissance indomptable de l’esprit humain.

La photographie, devenue vecteur de ses émotions, a su donner tout son sens à sa quête identitaire.
A l’occasion du centenaire du génocide arménien, il publie l’œuvre d’une vie, dont l’histoire de son peuple constitue le fil directeur, tout en devenant le reflet des luttes contemporaines face à l’intolérance.
Comme l’affirme l’auteur, « il faut immortaliser la mémoire afin qu’elle n’appartienne pas qu’au passé. »

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