DJAHNINE Habiba

Algérie

30 mars 2015.
 
© Murielle Szac - Editions Bruno Doucey

En Algérie, où elle est née en 1968, le nom de Habiba Djahnine est associé au monde de l’image puisqu’elle est à l’initiative de Béjaia Doc, un atelier de création de films documentaires, et réalisatrice de films. On lui doit Lettre à ma soeur, long métrage consacré à sa soeur Nabila, militante féministe assassinée en 1995 à Tizi-Ouzou. Sur le plan littéraire, elle est l’auteure d’un premier recueil paru en Algérie en 2003, Outre-Mort. Comme ce dernier, Fragments de la maison (Éditions Bruno Doucey, mars 2015) est le carnet de route d’une femme insoumise.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Fragments de la maison

Bruno Doucey - 2015

Après un premier recueil, publié en Algérie en 2003, mon amie Habiba Djahnine revient à la poésie en femme apaisée, combative et lucide. Dans ce livre écrit directement en français, ce n’est pas la guerre civile qui est évoquée, mais le temps d’après la guerre, le corps sorti des décombres de l’histoire, l’amour retrouvé, dans un monde voué à la reconstruction des autres et de soi. « J’éloignerai la guerre et l’identité / Je construirai les fragments de la maison », écrit-elle. Et d’ajouter, quand l’exil devient voyage : « Tu m’attends sur l’autre versant de mon crépuscule ». D’Alger la blanche aux sables du désert, Habiba Djahnine écrit de la poésie comme on construit une maison : avec ses nerfs, avec ses rêves, les mains plongées dans l’argile de la vie. Pour refuser « l’alphabet de la peur », le regard constamment rivé à la ligne d’horizon.