BONNEFOY Miguel

Venezuela

12 mars 2018.

Auteur de plusieurs nouvelles remarquées et de récits, le franco-vénézuélien reçoit en 2013 le prix du Jeune Écrivain de langue française pour Le voyage d’Octavio, son premier roman : une initiation allégorique et amoureuse à travers le Venezuela, dont l’univers luxuriant prend des notes de réalisme magique. Pour Sucre noir, il est resté fidèle aux Caraïbes : un deuxième roman d’aventure aux allures de conte philosophique, à la recherche du trésor disparu du pirate Henry Morgan !

 

Malgré une homonymie littéraire difficile à porter, Miguel Bonnefoy a su se faire un prénom dès son premier roman. Un jeune écrivain vénézuelien à surveiller de près !

Né d’une mère vénézuélienne et d’un père chilien, Miguel Bonnefoy grandit entre la France, Caracas et le Portugal. Il fait ses études à Paris où il passe deux masters de lettres à la Sorbonne, consacrant un mémoire à Louis Aragon et un autre à Romain Gary. Les premières nouvelles qu’il écrit à l’époque lui valent de nombreux prix : Grand Prix des Dix Mots avec « L’anesthésie », lauréat du concours Princesse Tam-Tam avec « Une parcelle de femme », lauréat du concours de la Sorbonne Nouvelle pour « La maison et le voleur ». Il publie ensuite à Rome « Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure » (Edizione del Giano, 2009) et à Paris, « Naufrages » (éditions Quespire, 2011), nominé au Prix de L’Inaperçu 2012.

C’est grâce à sa nouvelle « Icare » qu’il met pour de bon un pied en littérature. Déconstruisant et recomposant Icare, il en réinvente la structure narrative pour réhabiliter ce mythe à l’aune de traditions orales et populaires plus actuelles. Une nouvelle qui lui vaut le premier prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013, mais aussi d’être découvert par l’éditrice Emilie Colombani (Rivages). Quand cette dernière le rencontre au salon du livre, il propose immédiatement de lui envoyer un premier roman en cours d’écriture. Coup de bluff payant ! Car si rien n’est encore écrit, Miguel Bonnefoy s’attaque aussitôt à l’histoire qui lui trottait en tête depuis longtemps : Le voyage d’Octavio est né.

Avec Le voyage d’Octavio, Miguel Bonnefoy emporte le lecteur dans un fabuleux voyage au Venezuela, « ce pays tout entier de mangues et de batailles », et en profite pour abreuver sa plume au réalisme magique si caractéristique de la littérature sud-américaine. Rien ne destinait Octavio à voyager à travers le Vénézuela, à la découverte de son pays et de son peuple, de Caracas à Maracaibo en passant par les faubourgs de Saint Paul du Limon et les forêts de San Estebán. Cet habitant d’un bidonville, analphabète, se retrouve soudain au cœur d’une folle aventure piccaresque et découvre d’un seul coup l’amour et l’écriture, lui qui sait lire la trace du cheval dans les prés, le vent dans les feuilles, mais ne sait pas lire... Une ode à l’écriture au milieu des forêts luxuriantes et une fable digne de Candide, qui se mue doucement en allégorie de la nature, celle « qui guérit tous les maux qu’elle provoque. » D’une écriture ciselée, Miguel Bonnefoy nous invite alors à entrevoir les cavernes, les plateaux, les manguiers, les palétuviers, les ceibas, les gommiers et les mangroves de son pays natal.

Face à cet appétit de nature et son talent certain pour la faire vivre, il était inévitable qu’on propose à Miguel Bonnefoy une expédition du même genre. C’est précisément ce qu’ont fait les éditions Paulsen. Pour leur collection Démarches, ils ont proposé à Miguel Bonnefoy un voyage initiatique à travers la jungle vénézuélienne. Quatorze jours dignes d’un roman, à traverser la montagne Auyantepuy, à escalader des crêtes, s’enfoncer dans la mousse, traverser des torrents, ouvrir des sentiers à la machette... Pour finir par un rappel vertigineux de 950 mètres du haut du Salto Angel, la plus haute cascade du monde ! De quoi donner corps à Jungle, récit tout en boue et en sueur de son expédition vénézuelienne. Un voyage littéraire et un récit d’apprentissage où pour une fois, c’est l’auteur qui prend tous les risques !

Après cette joyeuse pause tropicale, Miguel Bonnefoy revient avec un nouveau roman : Sucre noir. Dans un village des Caraïbes, la légende du trésor disparu du capitaine Henry Morgan vient bouleverser l’existence de la famille Otero. Un roman aux allures de conte philosophique dans lequel on cotoie explorateurs et pirates légendaires, où se croisent différents destins guidés par l’amour et la fortune, et qui esquisse en creux l’Histoire « avec sa grande hache » d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. D’une langue poétique et imprégnée de réalisme magique, Miguel Bonnefoy nous livre ici une magnifique épopée caribéenne et un roman d’aventure jubilatoire.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 

Sucre Noir

Rivages - 2017

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. 

Revue de presse