ROUZEAU Valérie

France

26 mars 2015.
 
© M. Durigneux

Poétesse de renom, Valérie Rouzeau est une voix originale dans le paysage poétique. C’est en 1999 qu’elle se fait remarquer lors de la publication de Pas Revoir, qui connaît un grand succès : dans un lyrisme chahuté et une grande liberté formelle, elle donne à la langue un souffle tout à fait personnel.

Elle se consacre également à la traduction d’auteurs anglophones comme Sylvia Plath, William Carlos Williams ou encore Stephen Romer. Passionnée par les mots, elle collabore en tant que rédactrice en chef dans une petite revue de poésie destinée aux 5 à 117 ans, Dans la lune, éditée de 2004 à 2011 avec Michel Fréard, directeur du Centre de créations pour l’enfance et Maison de la poésie de Tinqueux (51). Elle a notamment écrit des chansons pour le groupe Indochine : « Comateen 2 », « Ladyboy » et « Talulla »

Plusieurs fois récompensée, elle est l’auteure de près de vingt-cinq recueils de poésie ainsi que des essais. Son œuvre Vrouz remporte le Prix Apollinaire 2012, considéré comme le "Goncourt de la poésie". Dans cet ouvrage, elle se frotte pour la première fois aux sonnets et présente des instantanés de vie quotidienne, parfois prise dans sa plus extrême banalité dans 151 poèmes constitués de 14 vers. Ce travail d’une grande épure, qui joue beaucoup avec les sonorités, dresse un auto-portrait en filigrane qui enchante par sa drôlerie rêveuse ou sa mélancolie. Apothicaria est également récompensé, premier prix ex-aequo des Explorateurs 2009.


Bibliographie

Poésie

Essais et autres écrits

 

DERNIER OUVRAGE

 
Poésie

Va où

La table ronde - 2015

Valérie Rouzeau écrit en funambule. Ses mots, ses phrases tiennent à un fil, celui sur lequel elle s’élance pour une traversée ardente, sans balancier ni filet. Elle prend tous les risques, ne regarde pas où elle met les pieds (chaussure rouge à l’un, verte à l’autre, don d’un clown, peut-être ?), semble trébucher, mais jamais ne tombe. Elle avance portée par un élan vital, traversée d’émotions et de sensations à la fois débordantes et contenues. Va où, qu’importe : va loin, c’est certain.








“ Me mets en quarantaine pour faire mes lignes quoi d’autre
Me dégourdis les doigts sentiment sur la touche tac tac tac suis toquée
Me rassemble à l’index toc toc toc suis frappée
Ça peut durer longtemps de pianoter toujours et
de taper jamais
Si je perdais mon temps il me ferait ce coup-là
de me retrouver”

“ Que me coule douce la Seine j’y ai laissé ma main je n’en ai plus besoin c’était un coquillage
C’était toute pour des prunes
La main qui fait rougir fallait que l’écrevisse
J’ai noyé le chagrin et la gaieté me dure j’ai craché les noyaux ”