GUEZ Olivier

France

14 février 2018.

Journaliste et écrivain, Olivier Guez collabore depuis 15 ans à de nombreux médias internationaux (le Monde, New York Times, L’Express, Der Freitag...). Essayiste remarqué, il est l’auteur de plusieurs ouvrages à mi-chemin entre reportage et littérature, dont American Spleen (2012), sombre road trip dans une Amérique désenchantée, ou encore L’Éloge de l’esquive (2014), sur les origines du dribble au football, et ce qu’il révèle de la culture brésilienne. Après un premier roman drôle et rafraichissant Les révolutions de Jacques Koskas, il s’empare de l’histoire du tristement célèbre médecin d’Auschwitz dans La disparition de Joseph Mengele, et nous plonge au cœur du mal qui lui a valu trois ans d’écriture minutieuse et documentée. Une histoire inouïe et dérangeante, pour un roman d’une grande puissance couronné du prix Renaudot 2017.

 

Né à Strasbourg en 1974, Olivier Guez étudie à Sciences-Po Strasbourg avant de devenir journaliste et collaborer à de nombreux médias internationaux (New York Times, Le Monde, Le Figaro Magazine, L’Express, Le Point, Politique Internationale, Der Freitag, Der Tages Anzeiger, Das Magazin, Il Foglio). Entre 2000 et 2005, il est reporter au service économie internationale de La Tribune et réalise à ce titre des enquêtes dans le monde entier : Europe centrale, Amérique latine, Moyen-Orient. De cette époque date son premier ouvrage en collaboration avec Frédéric Encel La grande alliance. En 2005, Olivier Guez part s’installer à Berlin sur un coup de tête. Il y restera presque cinq ans et y écrira notamment L’impossible retour ou encore la Chute du Mur. L’Allemagne occupe encore aujourd’hui une place centrale dans son oeuvre, en particulier le thème de la seconde guerre mondiale. Autrefois correspondant de la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour la culture à Paris, il vient également de signer le scénario de Fritz Bauer, un héros allemand.

Puis au gré de ses nombreux voyages, il écrit également plusieurs ouvrages à mi-chemin entre reportage et littérature. American Spleen en 2012, sombre road trip dans une Amérique désenchantée, quelques années seulement avant l’election de Donald Trump, ou encore l’Eloge de l’esquive en 2014, qui revient sur les origines du dribble au football, ce simple mouvement de hanche qui en dit tant sur la culture brésilienne.
Mais il aura fallu attendre 2014 pour découvrir Olivier Guez le romancier. Unanimement salué par la critique, son premier roman Les révolutions de Jacques Koskas est un succès. Il met en scène Jacques Koskas, un trentenaire paumé (sic) tiraillé entre rêveries et réalité, qui rate tout ce qu’il entreprend. Un looser magnifique en questionnement sur sa judéité, sa sexualité, sa famille, l’amour, le monde, etc. Jacques part en quête, se révolte, déclare des guerres ! Candide, nihiliste, absurde, il ne cesse de nous faire rire. Un roman rafraichissant à l’ironie mordante, plein de drôlerie et de joie, qui n’oublie pas d’être plus profond qu’on ne le pense.

Changement de décor pour son deuxième roman, prix Renaudot 2017 : Olivier Guez s’attaque au terrifiant docteur Joseph Mengele, qu’il suit dans sa fuite en Amérique du Sud. Un livre sur le tristement célèbre médecin d’Auschwitz qui lui a demandé presque trois ans de travail. L’auteur continue donc d’interroger l’après seconde guerre mondiale, la guerre après la guerre, dans la lignée de l’Impossible retour et de son film sur Bauer, procureur allemand qui a participé à la traque d’Eichman. Mais cette fois, on plonge avec lui aux côtés du monstre, on interroge le mal et sa banalité. Olivier Guez raconte d’ailleurs avoir souffert pendant l’écriture : « Je vivais avec lui, avec ce personnage abject, d’une médiocrité abyssale. Je montais sur le ring. Je l’affrontais. Les six premiers mois, il m’arrivait de crier son nom la nuit. » Olivier Guez a réalisé une enquête approfondie et très documentée pour tenter de répondre à certaines questions. Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet international trente ans durant ? De quelles complicités en Allemagne de l’Ouest et en Amérique du Sud a-t-il bénéficié ? L’histoire est inouïe, elle est dérangeante.


En savoir plus :

Le site officiel d’Olivier Guez


Bibliographie :

 

DERNIER OUVRAGE

 

La disparition de Joseph Mengele

Grasset - 2017

1949 : ancien médecin SS à Auschwitz, coupable d’expérimentations atroces sur les déportés, Josef Mengele s’enfuit en Argentine. 1979 : après trente ans de traque, il meurt mystérieusement au Brésil.
Caché derrière divers pseudonymes, protégé par ses réseaux et par l’argent de sa famille, soutenu à Buenos Aires par une communauté qui rêve du Quatrième Reich, Mengele croit d’abord pouvoir s’inventer une nouvelle vie... En Allemagne, l’heure est à la reconstruction, l’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier. Mais la traque reprend, menée par le Mossad puis par le chasseur de nazis Simon Wiesenthal. Avec l’aide de sympathisants, Mengele trouve un temps refuge au Brésil, auprès d’un couple de Hongrois, dans une ferme reculée. Son errance ne connaîtra plus de répit. De planque en planque, entouré d’une meute de chiens, perché sur le mirador qu’il a fait construire pour guetter les dangers qui le menacent, isolé, déguisé, dévoré d’angoisse, Mengele finira noyé sur une plage brésilienne.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet international trente ans durant ? De quelles complicités en Allemagne de l’Ouest et en Amérique du Sud a-t-il bénéficié ? L’histoire est inouïe, elle est dérangeante. La barbarie nazie y croise la modernité des années 1960 et 1970, et nos ambiguïtés occidentales : que faire des hommes qui ont commis le mal ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.

Revue de Presse