PHOTOGRAPHIE

Raymond Depardon :
La solitude heureuse du voyageur

7 mai 2014.
 

École nationale supérieure maritime

La solitude heureuse du voyageur est un choix de photographies tiré de mes voyages, rempli de déserts, de villes et de chambres d’hôtel. Comme pour Notes, mon premier livre fondateur, il y a toujours la place d’une femme aimée au bord du cadre, comme si je photographiais mon désir et que le paysage me renvoyait un moi enfin apaisé.

USA - New York – Park Avenue, 1981 ©Raymond Depardon - Magnum Photos

Trente-sept tirages photographiques vintage noir et blanc, s’échelonnant entre 1972 et 1997, nous invitent au voyage à travers les « images » qui portent la signature inimitable de ce photographe revendiquant la subjectivité dans la pratique de son métier.

[…] la photographie n’a pas de hors-champ, parce qu’il n’y a même pas, comme dans un plan-séquence, un début et une fin. Il faut donc redoubler de vigilance et chercher systématiquement la lisibilité, le maximum de transparence. […] j’aime surtout les images un peu banales, calmes, sans éloquence particulière mais chargées de sentiment, d’autre part et plus fondamentalement, j’essaie maintenant de restituer avec les images la situation de la prise de vue, que cette situation soit claire ou ambiguë.

Raymond Depardon, extrait de Notes

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le desert, allers et retours

La Fabrique - 2014

Un petit livre pour cinquante ans de désert – ou comment le jeune photoreporter pigiste parti un jour de 1962 « couvrir » un fait divers de la guerre d’Algérie est devenu le photographe célèbre exposé au Grand Palais.
Les étapes de la carrière de Raymond Depardon sont comme rythmées par le grand désert saharien. En 1972, dans le Tibesti, son désert de prédilection, il suit pendant des mois l’affaire Claustre, cette ethnologue prise en otage par les combattants du Frolinat (Front de libération du Tchad). Ces combattants, il va les accompagner dans l’attaque de Faya Largeau et il va les suivre, appareil à la main, dans leur lutte.
C’est encore dans le désert, sur une dune de Mauritanie que Depardon a l’intuition de ce qu’il faut faire pour sortir du photojournalisme : faire des films, et tout seul. Et il raconte comment il a tourné dans le sable aussi bien des documentaires (Tibesti Too) que des fictions (La Prisonnière du désert, avec Sandrine Bonnaire).
Dans ce livre, Depardon parle aussi de technique, de la difficulté de photographier et de filmer le désert.
Quelque 60 photos, pour une bonne part inédites, illustrent ces propos de Raymond Depardon, modestes et drôles, qui sautent de sa fermenatale aux sables et aux palmeraies où vivent des éleveurs « qui ont beaucoup de traits communs avec mon père ».