"Errance" de Raymond Depardon

Raymond Depardon

18 avril 2007.
 
Terra del Fuego. Ushuaïa. 1999
© Raymond Depardon/ Magnum Photos

"J’ai le pressentiment que quelque chose ne sera plus comme avant. C’est peut-être là la vraie définition de l’errance, de sa quête, avec sa solitude et sa peur. C’est le désir que je cherchais, la pureté, la remise en cause, pour aller plus loin, au centre des choses, pour faire le vide autour de moi. Je me dois de me laver la tête… pour rencontrer le centre d’une nouvelle image, ni trop humaine ni trop contemplative, où le moi est aspiré par les lieux quand le lieu n’est pas spectacle, ni surtout obstacle. Il me faut vivre cette quête qui est la mienne…Elle arrive à un moment, ni bon ni mauvais, elle est nécessaire… Pour être juste, cette errance est forcément initiatique… Mon regard va changer… Cette quête devient la quête du moi acceptable."

Raymond Depardon
(extrait du livre Errance, Editions du Seuil, 2000)

L’exposition présente 81 photographies de Raymond Depardon.

 

DERNIER OUVRAGE

 
Beaux livres

Le desert, allers et retours

La Fabrique - 2014

Un petit livre pour cinquante ans de désert – ou comment le jeune photoreporter pigiste parti un jour de 1962 « couvrir » un fait divers de la guerre d’Algérie est devenu le photographe célèbre exposé au Grand Palais.
Les étapes de la carrière de Raymond Depardon sont comme rythmées par le grand désert saharien. En 1972, dans le Tibesti, son désert de prédilection, il suit pendant des mois l’affaire Claustre, cette ethnologue prise en otage par les combattants du Frolinat (Front de libération du Tchad). Ces combattants, il va les accompagner dans l’attaque de Faya Largeau et il va les suivre, appareil à la main, dans leur lutte.
C’est encore dans le désert, sur une dune de Mauritanie que Depardon a l’intuition de ce qu’il faut faire pour sortir du photojournalisme : faire des films, et tout seul. Et il raconte comment il a tourné dans le sable aussi bien des documentaires (Tibesti Too) que des fictions (La Prisonnière du désert, avec Sandrine Bonnaire).
Dans ce livre, Depardon parle aussi de technique, de la difficulté de photographier et de filmer le désert.
Quelque 60 photos, pour une bonne part inédites, illustrent ces propos de Raymond Depardon, modestes et drôles, qui sautent de sa fermenatale aux sables et aux palmeraies où vivent des éleveurs « qui ont beaucoup de traits communs avec mon père ».