Adaptations littéraires en bande dessinée
"De la littérature au dessin"
Denis Deprez, Hippolyte, Jean-Denis Pendanx
18 avril 2007.
- Abdellahi (Futuropolis, 2006)
- © Jean-Denis Pendanx
Si l’adaptation d’œuvres littéraires est courante au cinéma, l’exercice est peut-être moins fréquent en bande dessinée, surtout quand l’œuvre est conséquente. Scénario, découpage, interprétations graphiques ont alors une importance extrême pour exister face au récit.
- Le maître de Ballantrae (Denoël Graphic, 2006)
- © Hippolyte
L’essai est réussi et transformé avec brio avec les trois adaptations proposées dans cette exposition qui rassemble une soixantaine de planches originales.
Hippolyte manie avec dextérité crayon et pinceaux pour camper la lutte de pouvoir et la rivalité fratricide qui opposent les deux frères du roman de R.L. Stevenson : Le maître de Ballantrae (Denoël Graphic, tome 1 2006, tome 2 à paraître)
- Moby Dick (Casterman, 2007)
- © Denis Deprez
Jean Rouaud s’est attelé à Moby Dick de Melville, œuvre culte s ‘il en est, subtilement interprétée à l’aquarelle par Denis Deprez (Casterman 2007).
S’appuyant à merveille sur le journal de René Caillé, Voyage à Tombouctou, Christophe Dabitch navigue entre biographie et fiction, magnifiquement servi par les peintures de Jean-Denis Pendanx qui nous entrainent dans la quête hallucinée d’Abdallahi, le serviteur de Dieu (Futuropolis, tomes 1 et 2, 2006)
DERNIER OUVRAGE
Roman graphique
La fantaisie des Dieux
Les Arènes - 2014
Il n’y avait plus de mots. Juste ce silence. Épais, lourd. C’était un génocide, celui des Tutsis du Rwanda, le troisième du xxe siècle. Il faisait beau, il faisait chaud. Sur les collines de Bisesero, nous avions pénétré le monde du grand secret. Des instituteurs tuaient leurs élèves, des policiers menaient la battue. C’était la « grande moisson ». François Mitterrand niait « le crime des crimes ». Comment raconter ?
Patrick de Saint-Exupéry est le co-fondateur et le rédacteur en chef de la revue XXI. Prix Albert Londres, il a été témoin du génocide tutsi. Il est l’auteur de L’Inavouable, La France au Rwanda (Les Arènes) devenu un classique depuis sa parution en 2004.
Hippolyte est l’auteur d’une dizaine d’albums de reportage en BD ou de séries, notamment L’Afrique de papa (Des bulles dans l’océan), Les ombres (Phébus) et Le Maître de Ballantrae, adaptées de Robert-Louis Stevenson (Denoël Graphic). Il avait 17 ans lors du génocide tutsi. Il s’est rendu pour la première fois au Rwanda en 2013.
Revue de presse
- "Armé de crayons, d’aquarelles et de quelques (rares) photos, Hippolyte donne à voir ce qu’est un génocide, refusant toute violence visuelle. Par flash-backs, il reconstitue les souvenirs de Saint-Exupéry et offre au lecteur des parenthèses oniriques en plongée dans ce lac bleu ciel où les fantômes du passé interrogent les responsables d’un déni toujours d’actualité." Laurent Melikian, Le Monde
- "Hippolyte a su saisir ce ressenti et ces émotions, rapportées par Saint Exupéry. Sans tomber dans le piège du réalisme extrême, il utilise un dessin qui privilégie l’expressivité et le sens du détail, permettant ainsi de faire revivre ces épisodes dans toute leur force." PlanèteBD
DERNIER OUVRAGE
Bande Dessinée
Au Bout du fleuve
Futuropolis - 2017
Kémi vit au Bénin, mais surtout, il vit parmi les fantômes. Celui de son père, tué dans l’explosion de sa moto, alors qu’il transportait du kpayo, l’essence frelatée de contrebande. Celui de son jumeau, arrêté par la police, quand lui-même aura réussi à s’enfuir. Le rite Vodun dit que perdre son jumeau, c’est perdre la moitié de son âme. Kémi est un vivant parmi les disparus. Accablé de culpabilité, il décide de partir à la recherche de son frère, très loin, vers le delta du Niger. Un périple étourdi de croyances et de fétichisme, une quête magnifique et tourmentée. Un chemin à suivre, pour trouver l’apaisement et être au monde, enfin. La traversée sera rude. Ganvié, Makoko, villes en proie à une réalité sociale et politique apocalyptiques. Bidonvilles saturés de violence et de pollution. Mais Kemi est porté par un vif onirisme. Il ira au bout du fleuve. C’est l’histoire d’un voyage personnel, où la géographie du monde s’articule à la géographie intime. Le passage d’un âge adolescent à celui d’adulte. Au bout du fleuve, c’est encore l’âge des possibles.
Revue de presse
- "S’affranchissant d’un strict respect de la réalité, qui peut parfois donner des décors "photographiques", il déploie tout son talent pour reconstituer des endroits incroyables à l’aquarelle. Et le scénario, qu’il assure pour la première fois en solo, est à la hauteur du dessin. Pendanx évite soigneusement les clichés type "bon Noir / mauvais Blanc" et propose une histoire toute en nuances, qui vous tiendra en haleine jusqu’à la révélation finale. On suit Kémi de rencontre en rencontre, bonnes parfois, mauvaises souvent, le long de ce fleuve Niger de tous les dangers." (Francetv)