ALI Tariq

Pakistan / Grande Bretagne

16 février 2016.
 

Biographie

Tariq Ali, ce fringant intellectuel anglo-pakistanais, est connu comme historien, essayiste, journaliste, réalisateur, scénariste, éditeur... Mais romancier de l’islam ? Rien, vraiment rien ne l’y destinait ! Pourtant, avec La Nuit du papillon d’or (Sabine Wespieser Éditeur,‎ 2011), Tariq Ali a mis un point final à son "Quintette de l’Islam", un cycle romanesque commencé en 1992.

"Quand j’étais enfant à Lahore, la religion ne m’intéressait pas le moins du monde, confirme-t-il. C’était l’affaire des rasoirs et des mollahs. Mes parents étaient communistes. Notre maison était pleine de poètes, d’artistes, de syndicalistes, de critiques littéraires. Nul n’avait besoin de la religion."

Tariq Ali est né à Lahore (situé à l’époque en Inde britannique) en 1943. Figure prépondérante de l’extrême gauche antilibérale depuis la fin des années 1960, son opposition à la dictature militaire pakistanaise l’a contraint à l’exil en Grande-Bretagne. Envoyé à Oxford, il étudie la philosophie, la politique et l’économie.

C’est lors de la première guerre du Golfe, en 1991, que tout bascule. En entendant un universitaire dire à la télévision que l’Islam était "dépourvue de culture politique », il a décidé de se plonger dans l’histoire des relations entre l’Islam et le reste du monde. L’idée lui est venue ensuite d’en faire un roman.
Il commence avec L’Ombre des grenadiers (1992, Sabine Wespieser, 2009) qui revient sur sept siècles de culture arabe en Andalousie. Enthousiaste, l’intellectuel américain Edward Said le convainc alors d’aller au bout, de raconter cette "sacrée histoire" toute entière.

D’où l’idée du polyptique, dont la toile de fond serait l’histoire des conflits entre l’Occident chrétien et la civilisation islamique. D’un tableau à l’autre, et par ordre chronologique, Ali nous emmène d’abord en Sicile, en 1153, à la fin du règne de Roger II, le "sultan Rujari", grand protecteur des intellectuels musulmans (Un sultan à Palerme, 2007), puis à Jérusalem en 1187, lorsque Saladin reprend la Ville sainte aux Croisés (Le Livre de Saladin, 2008), à Grenade, en 1499, après que la reine Isabelle eut ordonné la destruction des ouvrages en arabe (L’Ombre des grenadiers, 2009), sur la mer de Marmara à la fin de l’Empire ottoman (La Femme de pierre, 2010) et enfin au Pakistan (La Nuit du papillon d’or, 2011).

Pour Tariq Ali, toutes ces histoires « montrent aux Occidentaux comme aux Musulmans mal informés que l’islam n’est pas synonyme de djihad. Que son histoire est celle d’une culture riche, tolérante et qui a eu ses Lumières ».

Son dernier roman, Berlin – Moscou, Tariq Ali offre un bilan du communisme. Il écrit sur les illusions trahies et les espérances détruites, donne chair et corps à une incroyable galerie de portraits et nous entraîne, de Moscou à Berlin, en passant par Vienne, Hanoï, Barcelone ou Paris, dans les méandres d’une histoire politique exaltante et tragique.


Bibliographie

Romans

Essais

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Berlin-Moscou

Sabine Wespieser Editeur - 2014

Vlady Meyer, ancien dissident d’Allemagne de l’Est, s’adresse à son fils qui, lui, a parfaitement pris le virage de la social-démocratie dans une Allemagne tout juste réunifiée. Sa fidélité à ses convictions marxistes a coûté à Vlady son poste à l’université. Désemparé face à un monde qui semble avoir fait du capitalisme son horizon indépassable, il tente d’expliquer ce que fut la belle utopie du communisme et remonte pour cela dans la généalogie familiale.
Fils d’une communiste juive allemande réfugiée en Union soviétique, il a vécu son enfance à Moscou pendant la Deuxième Guerre mondiale. En 1945, fidèle parmi les fidèles, sa mère revient avec lui dans ce qui est devenu la RDA, où se déroulera toute son existence militante.

Alors qu’il se regarde dans le miroir de l’histoire, Vlady tente de découvrir s’il est véritablement le fils du célèbre Ludwig, agent secret soviétique en rupture avec le Komintern, assassiné sur ordre de Staline alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Trotski – en qui l’on reconnaîtra la figure historique d’Ignace Reiss. Sa quête de vérité est d’autant plus ardente qu’elle est assortie de terribles soupçons sur le rôle qu’aurait joué dans cette disparition sa propre mère.

Tariq Ali écrit sur les illusions trahies et les espérances détruites, donne chair et corps à une incroyable galerie de portraits et nous entraîne, de Moscou à Berlin, en passant par Vienne, Hanoï, Barcelone ou Paris, dans les méandres d’une histoire politique exaltante et tragique.

Roman traduit de l’anglais par Bernard Schalscha et Patrick Silberstein


Revue de presse