QUINT Michel

France

11 mars 2019.

Lauréat de plusieurs prix et auteur prolifique, il publie environ un livre par an, alternant fiction pour adultes, biographies, nouvelles, textes illustrés ou encore livres pour la jeunesse. Il a connu un gigantesque succès public avec Effroyables jardins, vendu à des millions d’exemplaires et adapté en film par Jean Becker. Dans son nouveau roman, le lecteur est plongé en immersion dans une Italie tourmentée en proie à la misère. À travers la découverte du passé familial de Pippo, dont les grands-parents ont vécu sous le régime mussolinien, Michel Quint aborde avec profondeur des enjeux contemporains essentiels : les effets pervers de l’instrumentalisation du passé, la solidarité, le racisme, ou encore notre irrémédiable tendance à reproduire les schémas d’autrefois…

 

Né en 1949, Michel Quint est resté fidèle au Nord-Pas-de-Calais puisqu’il habite aujourd’hui La Madeleine, une commune de la banlieue lilloise qu’habitaient déjà ses parents à sa naissance.

Grand passionné de théâtre, il décide à 20 ans de se tourner vers l’éducation "pour assurer le pain". Il obtient ainsi une licence de lettres classiques et une maîtrise d’études théâtrales. Parallèlement à sa carrière de professeur, il écrit pour le théâtre et des feuilletons radio pour France Culture (Il obtient en 1986 le prix des nouveaux talents radio de la SACD).

Amateur de romans noirs, il commence à écrire des polars dès le début des années 1980 et obtient en 1989 le grand prix de la littérature policière pour Billard à l’étage. Si ce prix lui confère une certaine notoriété, c’est en 2000 qu’arrive la consécration avec Effroyables jardins, un texte court vendu à des millions d’exemplaires, traduit dans plus de vingt langues et étudié dans les collèges et les lycées, que Jean Becker adapte au cinéma en 2003.

Après ce succès, Michel Quint quitte l’enseignement pour se consacrer à l’écriture. Il écrit de nombreux ouvrages, tels qu’une biographie de Jacques Brel en 2008, le roman Une Ombre sans doute, où se mêlent réflexions sur l’histoire et quête de mémoire et d’identité, ou encore Les amants de Francfort, une histoire à rebondissements dans l’Allemagne des années 70 de la Fraction Armée rouge.

En 2018, Michel Quint publie Misérables ! dont le personnage Laurent, ancien policier, s’occupe désormais de retrouver les bénéficiaires d’assurance vie disparus. Mais cette fois ça se complique : quels liens pouvaient bien unir la riche Henriette Benson au jeune et ambitieux Freddy Delersnyder, depuis longtemps disparu ? Toutes les pistes de ce mystérieux passé mènent à Calais... L’occasion pour Michel Quint d’alterner une fois de plus les sauts dans le temps, afin de ressusciter sous nos yeux une époque d’espoirs déçus : celle de la vague rose des années Mitterrand.

Dans le dernier roman de l’auteur, Pippo, petit-fils d’émigrants italiens à la recherche de son passé, se rend à Naples, dans la région du Cilento, où la crise sociale, politique et économique se fait ressentir. Sur fond d’une Italie en proie à la misère et à des enjeux migratoires importants, Pippo découvre que son grand-père entretenait des liens étroits avec deux opposants au régime mussolinien. Grâce à cette exploration du passé, Michel Quint parvient à mettre le doigt sur des problématiques plus actuelles que jamais : les effets pervers de l’instrumentalisation du passé, la solidarité, le racisme, ou encore notre irrémédiable tendance à reproduire les schémas d’autrefois.


Bibliographie

 

DERNIER OUVRAGE

 
Romans

Les aventures du Cilento

Phébus - 2019

Né en France, Pippo Pugliese est petit-fils d’immigrants italiens. Alors que sa mère perd la mémoire, il décide de se rendre au Sud de Naples, en Campanie, à la recherche de ses racines. Là, dans un Mezzogiorno toujours très pauvre, proche de la Calabre et de la Sicile, des régions traversées par les migrants, il retrouve les traces de son grand-père, né en 1917.

Sa quête le ramène aux années noires. Secondé par la belle Gina, il découvre que son aïeul a aidé deux opposants au régime de Mussolini : Paolo Zancani et Umberto Zanotti-Bianco, qui ont retrouvé un sanctuaire d’Héra, aussi légendaire que l’Atlantide mais surtout preuve d’une colonisation de l’Italie des origines par la Grèce. Une découverte qui ne plait pas au Duce, adepte de la “romanità”, une idéologie prônant la pureté historique de l’Italie.

Peu à peu, Pippo reconstitue l’exploit, tout en se rendant compte que le débat actuel entre humanisme et xénophobie est partout le même, en Campanie comme en France. Et que la tentation totalitaire est plus présente que jamais dans un contexte où le passé est instrumentalisé.