QUEFFÉLEC Yann

France

4 avril 2018.

Couronné en 1985 par le prix Goncourt pour Les Noces Barbares, ce Breton à l’humeur sauvage n’a jamais cessé depuis d’écrire sur les démons du cœur et les passions qui animent l’être humain. Après avoir célébré la Bretagne en 2012, il signe cette année un nouveau Dictionnaire amoureux de la mer.

 

Couronné en 1985 par le prix Goncourt pour Les Noces Barbares, Yann Queffélec est l’auteur de nombreux romans. Après des années passées dans l’ombre de la figure de son père, le fameux romancier Henry Queffélec, une rencontre imprévue sur l’île de Ré avec l’éditrice Françoise Verny fait vraiment basculer ce breton à l’humeur sauvage dans l’écriture. Il n’a jamais cessé depuis d’écrire sur les démons du cœur et les passions qui animent l’être humain.
En 2012, il nous livre avec émotion et érudition son Dictionnaire amoureux de la Bretagne, un pays de vent, d’abers et de souvenirs. De l’Aber-Ildut, son village familial, à tous ces hauts-fonds sur lesquels il a failli plus d’une fois déchirer ses bateaux, de Bécassine à la tante Sabote, cet Armoricain pure souche évoque une Bretagne tout à la fois mythique et bien réelle, c’est-à-dire éternelle. Autour de la Bretagne, ses ports et ses rivages, ses villes et ses îles, ses spécialités culinaires et ses saints, son histoire et ses grands hommes (Saint-Pol-Roux, Tabarly...), il compose, au fil des pages et des récits qui s’enchaînent, une partition autobiographique prenante, tout ensemble vigoureuse et profonde, vivante et émouvante. « Égrenant les thèmes au gré de l’ordre alphabétique, il ne lâche jamais le fil personnel qu’il a choisi de dérouler, et c’est une enfance qu’il raconte, des sensations anciennes qu’il retrouve, une généalogie qu’il retrace, des êtres chers désormais disparus qu’il fait revivre. » (Télérama).

Son roman paru en 2014, Désirable, prend aussi place en Ille-et-Vilaine, l’histoire d’un dessinateur de BD raté, lassé de tout, qui voit sa vie boulversée par l’arrivée d’une mystérieuse jeune femme. En 2015, il publie deux romans, l’un autour de la figure paternelle, L’homme de ma vie, etl’autre, L’ennemie dans la peau, narre l’histoire d’un homme à la vie frivole quiest soudain rattrapé par son passé.
En 2017, Phillippe Baron réalise un documentaire qui retrace la vie de l’écrivain.

Ce grand marin signe cette année un nouveau Dictionnaire amoureux de la mer, à paraître en mai, d’ores et déjà dans la présélection du Prix Gens de Mer 2018.


Bibliographie sélective :

 

DERNIER OUVRAGE

 
Autres

Dictionnaire amoureux de la mer

Plon - 2018

« Nous, la mer,

Ce livre dit la mer, il dit l’aimer, l’avoir toujours aimée : il ne dit pas toute la mer, vaine ambition d’un zozo. Même la grenouille y regarderait à deux fois. Ce livre dit le vieil homme et la mer, la femme et la mer, une lutte contre soi, contre ses rêves, une quête à la vie à la mort de l’horizon ni près ni loin, une osmose avec les éléments dont l’être humain fait partie - s’il n’est ici-bas le maître du jeu. Ce livre dit la mer et les marins, les écrivains, les travailleurs du grand métier, les artistes charmés, charmeurs, les damnés du poisson. Il dialogue avec l’univers par-dessus les jours et les flots. C’est un coquillage où l’on entend, j’espère, battre le pouls du verbe aimer. Ce livre raconte une histoire océanique, la mienne, il ne prétend jamais connaître la mer ni la réduire à ses cadenas, ses tics, l’exhiber à travers les mots comme une bestiole de foire. J’aime la mer et je m’en souviens, j’y vais, je vous emmène avec moi. J’en suis natif comme tous les êtres vivants de terre et d’eau, je vous fais part de cet amour plus vaste que ma voix, plus humble que mes songes.
Un voyage, oui, autour du monde intérieur que je m’efforce d’encercler quand je prends la mer ou mon stylo. Quand je perds la raison à la barre d’un voilier qui ne réagit plus au vérin du « pilote », et perd la raison lui aussi. Quand une île heureuse vient à moi, donnée comme un livre de vie. Quand c’est crado, les ports, les grèves, les abysses, les gens du fric, quand elle gâche tout, la pollution, quand il étouffe, le corail d’Australie, des Antilles – ou qu’il renaît, squelette radieux. Quand il n’y a plus rien à dire tellement c’est beau, la mer, infiniment beau, et que l’on n’est pas seul au bord de cet infini. Aimer la mer, c’est au minimum être deux, être tous. Aimer la mer c’est « être » - c’est vivre. »

Yann Queffélec