Télérama : dossier spécial

12 juin 2013.
 

Mousse, cheminot, poète et mégalo
En 1902, le jeune Jack London découvre les taudis londoniens. Travesti en clochard, il s’y plonge pendant trois mois et en rapporte Le Peuple d’en bas, un témoignage jugé subversif par la presse de l’époque. Réédition en français.

Il a tout juste 24 ans et les rêves en poupe. Les épaules larges, la poitrine altière, les biceps gonflés à bloc. C’est un costaud. Il chaloupe sur les pavés gras, suintant la misère de l’East End, à Londres, royaume et enfer des laissés pour compte de l’opulent empire britannique. Il marche. Il regarde. Et il note. Tout. En cette année 1902, la Grande-Bretagne pose une couronne sur la tête d’Edouard VII et, toute à la fête, ignore ses milliers de chômeurs, de crève-la-faim, de va-nu-pieds. Jack London, l’écrivain aventurier des fureurs océanes et des déserts blancs du Grand Nord, a alors une idée fixe : se faire l’arpenteur des bas-fonds et témoigner. La presse américaine refusera de publier ce reportage, jugé trop subversif. De cette chronique d’un XXe siècle naissant, London fera un livre, The People of the Abyss, aujourd’hui réédité en France sous le titre Le peuple d’en bas.
Jack London, que l’on surnomme déjà le "Kipling du froid" pour ses récits d’expédition au Klondike (insensée ruée vers l’or !) savoure le succès de son premier livre Le Fils du loup (1900). Enflammé d’ardeurs socialistes, “l’étonnant voyageur” a quitté sa Californie natale, délaissé ses frasques de chenapan, pour explorer le “cœur des ténèbres”, là où grouillent pauvreté et déchéance. Pour coller au plus près de la vérité, il se travestit en clochard, enfile quelques haillons, mités et puants et, pauvre parmi les pauvres, s’en va vivre comme eux, avec eux, trois mois harassants. Partager la détresse, des nuits sans sommeil, des paillasses crasseuses, d’immondes soupes populaires.

Retrouvez l’intégralité du dossier de Martine Laval ici

Jack London au festival Etonnants Voyageurs
Jack London, un documentaire de Michel Viotte le dimanche 6 mai à 18h00 au Théâtre Chateaubriand suivie d’une rencontre animée par Martine Laval avec Guillaume Chérel, Noël Mauberret, Jean-Pierre Sicre, Michel Viotte et Jeanne Campbell Reesman
"Jack London, images d’une vie", exposition d’une quarantaine de photographies noir et blanc de l’écrivain américain au Palais du Grand Large, Rotonde Surcouf.

Illustration de Gess pour Abzalon de Pierre Bordage (L’Atalante)

Adieu E.T., hello Dolly
La menace ne vient plus de Mars, mais de l’homme. Le nucléaire, la manipulation génétique, le clonage alimentent désormais cette littérature de l’inquiétude.
Ils racontent l’Histoire à l’échelle galactique, multiplient les voyages interstellaires et temporels, réinventent le passé, revisitent nos mythologies, recréent des univers entiers sur les ruines du nôtre...
_Mi-enchanteurs, mi-démiurges, les écrivains de l’imaginaire laissent vagabonder leur plume en liberté là où les scientifiques, les sociologues et les philosophes (sans parler des littéraires purs et durs) osent rarement s’aventurer.

Retrouvez l’intégralité du dossier de Sophie Bourdais ici

© A. Bedat

Francisco Coloane : Au bout du Monde
A bientôt quatre-vingt-dix ans, le magnifique baroudeur publie ses mémoires. Un livre intime aussi passionnant, extravagant, que ses nouvelles et ses récits.
Le bout du monde ! Archipel de Chiloé, à l’extrême sud du Chili : "Quarante sœurs surgies des grès tertiaires, qui se protègent de l’érosion océanique, des raz- de-marée et des éruptions volca- niques", décrit Francisco Coloane. C’est là qu’en 1910, il est né. A bien- tôt 90 ans, le magnifique baroudeur maintenant presque aveugle, publie ses mémoires. Un livre intime aussi passionnant, extravagant, que ses nouvelles, récits à peine romancés de tout ce qu’il a vécu et entendu raconter au cours de ses aventures de gaucho et de marin.

Retrouvez l’intégralité du dossier de Danielle Schramm ici