La littérature se doit-elle d’être politique ?

Ouverture par Atiq RAHIMI

21 mai 2013.
 

Elle n’est jamais aussi vivante, la littérature, que lorsqu’elle s’attache à dire le monde. Mais est-elle politique, pour autant ? Longtemps et particulièrement dans les années 1960, elle aura été sommée d’être le porte-voix d’une cause. Nous savons mieux, aujourd’hui les pièges de l’engagement : la littérature peut mourir, d’être la servante des idéologies. Alors, politique, malgré tout ? Sans doute, mais d’une manière qui transcende les idéologies.

Ouverture par Atiq RAHIMI
Lire le texte d’ouverture : "Les mots en gage". (in english also).

Avec la participation au débat de : Jonas T. BENGTSSON, Bruce CLARKE, Lyonel TROUILLOT,
Patrick RAMBAUD, Boualem SANSAL, Sami TCHAK,
Azouz BEGAG, Clément CALIARI, Bernard CHAMBAZ,
Tobie NATHAN, Jérôme FERRARI, Dimitris STEFANAKIS,
Uwem AKPAN, Vassilis ALEXAKIS, Kenneth WHITE,
Kopano MATLWA, AYERDHAL

 

DERNIER OUVRAGE

 
Récit

Si seulement la nuit

P.O.L. - 2022

Confinés séparément, le père et la fille ont entretenu un échange épistolaire en 2020 pour s’encourager, raconter à l’autre son quotidien et se donner des nouvelles rassurantes. Mais très vite leur correspondance, émouvante et inquiète, s’assombrit, vire à l’écriture tourmentée de soi, et s’engage dans le récit d’une famille bouleversée par la politique, l’exil et l’art.

Le père, écrivain et cinéaste d’origine afghane, est incapable d’écrire un mot de fiction, de reprendre l’écriture de son roman. Il se croit alors enfermé dans un monde virtuel. Sa fille, née en France de parents exilés, étudiante en art dramatique, s’interroge sur son identité réelle. Ce sont ses mots et ses interrogations, à elle, qui ramène son père à la réalité du monde actuel, et à la réminiscence de son passé douloureux, volatile. Le passé ressurgit entre eux comme un fantôme encombrant, et que le père et la fille ont bien du mal à partager.

Alors que les nouvelles de l’Afghanistan sont chaque jour de plus en plus angoissantes, le père parvient à raconter ce qu’il n’avait jamais dit à sa fille : la fuite de Kaboul, l’invraisemblable périple jusqu’au Pakistan, la famille, les amis abandonnés ou disparus.
Ainsi deux générations, en s’écrivant, racontent le monde, la vie et les sentiments d’une famille exilée. Le père vit dans la nostalgie et l’inquiétude des événements, la fille s’interroge sur son identité et veut croire en l’avenir. Une transmission est-elle encore possible ? Et derrière les mots échangés, qui se révèle ? et qui se cache toujours ?