ATTA Sefi

Nigéria

29 novembre 2012.
 

Biographie


Première lauréate du prix Wole Soyinka en 2006 avec Le Meilleur reste à venir, Séfi Atta est l’une des figures phares de cette nouvelle génération d’écrivains nigérians qui bouscule la donne littéraire anglophone en Afrique.

Née en 1964 dans une famille bourgeoise de Lagos, l’auteur a quitté
le Nigeria il y a plus de vingt ans et vit aujourd’hui dans le Mississipi, aux Etats-Unis. Mais c’est bien Lagos, la monstrueuse et fascinante capitale nigériane, qui fournit le matériau principal de son oeuvre, au décor résolument urbain. Nourris par des faits divers glanés sur les sites d’information nigérians, ses romans et ses nouvelles font entendre la voix d’une jeunesse africaine qui s’épuise à exister dans le chaos de la mégapole.

Distinguée en 2002 par le jury du prestigieux prix Zoetrope, récompensant les meilleurs nouvellistes américains, son écriture nerveuse et vive se déploie en 2004 dans un premier roman Le Meilleur reste à venir (traduit en français par Actes Sud en 2009), qui lui vaut la reconnaissance de ses pairs, à l’instar d’Helon Habila ou de Chimamanda Ngozi Adichie qui salue "l’intelligence et la délicieuse irrévérence" de ce livre.

Chronique d’une amitié féminine, roman d’émancipation et cri de révolte, Le Meilleur reste à venir met en scène un duo de jeunes femmes dont les destins s’entrelacent sur plusieurs décennies d’histoire nigériane. Timides ou durs à cuire, toujours complexes, les personnages féminins sont au coeur de l’oeuvre de Séfi Atta dont on retrouve la colère froide et l’incontestable talent romanesque dans un second roman, lui aussi construit autour d’un tandem féminin : Avale.

Brillante portraitiste, Séfi Atta livre avec Nouvelles du pays un recueil subtil et cru, comme un condensé de Lagos, dont elle croque les habitants avec virtuosité, des jeunes "Yahoo yahoo boys", experts de l’arnaque sur Internet, aux foules bigotes célébrant une apparition de la vierge sur un pare-brise crasseux... Onze nouvelles et autant de voix, drôles ou tragiques, pour raconter de l’intérieur un pays gigantesque, contradictoire, fascinant.


En savoir plus :


Bibliographie :


Présentation de Nouvelles du pays

couverture

Mélange doux-amer de lumière et d’ombre, de bassesse et de dignité, d’empathie et de cruauté, ce recueil de nouvelles est un hymne au peuple nigérian. Par l’auteur déjà très remarquée de Le meilleur reste à venir et Avale.


Revue de presse :


Présentation de Avale

Chaque matin, Rose et Tolani suivent ensemble le parcours du combattant qui, de trottoir puant en bus surpeuplé, les mène de leur appartement à la banque où elles travaillent. Leur quotidien dans Lagos en ces années 1980, alors que le gouvernement nigérian multiplie les mesures disciplinaires, est celui d’une multitude de femmes jeunes, célibataires et pauvres : leur milieu professionnel, leur vie de tous les jours et même leurs relations amoureuses sont régis par des rapports de force. Dans une ville devenue folle, dans un pays autoritariste et corrompu, les deux amies gardent pourtant l’envie de rire, d’aimer, d’acheter des chaussures ou d’aller danser, de rêver aussi.
Le jour où Rose est renvoyée pour insubordination, elle sombre dans la déprime : elle traîne à la maison et boit trop. Affectée à son poste, Tolani se retrouve secrétaire d’un chefaillon lubrique. Quand un homme leur propose de gagner de l’argent rapidement, “facilement”, la tentation est réelle…
Rythmée, légère, imagée, la langue de Sefi Atta diffuse spontanéité et énergie dans le récit de Tolani, que les souvenirs de sa mère viennent éclairer et enrichir. Sombre, mais irrigué par un salutaire esprit de révolte et par une indispensable joie de vivre, Avale est un roman ardent portant avec force la voix d’une jeunesse violentée mais jamais résignée, dans un Nigeria impitoyable qui broie ses enfants.


Revue de presse :


Présentation de Le Meilleur reste à venir :

Enitan et Sheri sont deux jeunes filles en rupture contre l’ordre et le désordre d’un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra, un pays où se succèdent coups d’Etat militaires et régimes dictatoriaux. Deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu des années 1990, veulent échapper à l’enfermement d’une société oppressive et machiste.
Sheri, belle et effrontée mais blessée à jamais, choisira l’exubérance et la provocation. Enitan tentera de trouver son chemin entre la dérive mystique de sa mère, l’emprisonnement de son père, sa carrière de juriste et le mariage lui imposant, en tant que femme, contraintes et contradictions.
Et c’est à travers la voix de ce personnage inoubliable que Sefi Atta compose ici un roman initiatique d’une remarquable puissance, un livre dans lequel le destin personnel dépasse le contexte historique et politique du Nigeria pour se déployer dans le sensible jusqu’au cœur même de l’identité et de l’ambiguïté féminines.

Revue de presse :