BARLEY Nigel

Angleterre

3 juillet 2006.
 
Nigel BARLEY
© Sophie Bassouls

Nigel Barley est né en Angleterre en 1947. Après avoir étudié la linguistique à Cambridge, il a soutenu une thèse de doctorat en anthropologie à Oxford. Il a ensuite enseigné pendant plusieurs années à l’University College London et à la Slade School of Fine Art. En 1984, il a rejoint le département d’ethnographie du British Museum et a mené des travaux de recherche au Cameroun, au Nigéria, au Maroc, au Japon, en Indonésie et, enfin, en Malaisie. Il a quitté le British Museum en 2002, vit désormais à Londres et en Indonésie et se consacre entièrement à l’écriture.
Les Éditions Payot ont publié ses livres dans des genres très différents. Après nous avoir régalé de ses mésaventures au Cameroun (Un anthropologue en déroute et Le Retour de l’anthropologue), puis en Indonésie (L’Anthropologie n’est pas un sport dangereux), il s’est essayé à l’art de la biographie pour raconter la vie de Stamford Raffles, qui fonda Singapour en 1819 (L’anthropologue mène l’enquête) ; et enfin, avec la même verve, il a osé le roman pour raconter l’installation malheureuse à l’embouchure du Niger d’un pasteur britannique trop idéaliste (Le Dernier Voyage du révérend).
Nigel Barley s’est rendu célèbre pour avoir marié dans ses livres l’ethnologie à l’humour. Le voici de retour avec une biographie d’Anglais téméraire, excentrique et voyageur, Sir James Brooke.

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Bibliographie :

Argumentaire de Un rajah blanc à Bornéo : La vie de Sir James Brooke :

Né en 1803 à Bénarès, où son père était juge et percepteur pour le compte de la Compagnie des Indes orientales, James Brooke acheta une goélette avec l’héritage légué par celui-ci et quitta l’Angleterre en 1838 pour explorer, voire conquérir, des terres en Asie du Sud-Est. Mercenaire au service du sultan de Brunei, il combattit rebelles et pirates. Pour le remercier on lui offrit le Sarawak, territoire malais de Bornéo où vivaient des coupeurs de têtes invétérés, les Dayaks. Le règne du Rajah blanc, qui débuta en 1841, établit la dynastie des Brooke jusqu’en 1946, mais c’est au fondateur que s’attache ce livre.
Qu’est-ce qui faisait courir ainsi James Brooke ? L’orgueil sans doute, l’homosexualité peut-être, et tout simplement un goût sans bornes pour l’aventure. Nigel Barley conjugue ici ses talents d’humoriste, d’anthropologue et d’écrivain, et ça n’est pas de trop pour décrypter un personnage des plus complexes qui, s’il fut reçu par la reine Victoria à Windsor en 1847 avec tous les honneurs dus à un rajah, eut bien du mal à obtenir de la Grande-Bretagne la reconnaissance du Sarawak comme État indépendant (1863). Il mourut en 1868 au fin fond du Devonshire, presque oublié des Anglais mais devenu une figure de légende à Bornéo.
Une biographie aussi british qu’exotique, aussi sérieuse que loufoque, par un auteur qui n’a pas hérité d’une goélette, comme Brooke, mais certainement des gènes de l’humour à la sauce « sœurs Mitford ».