BONNEFOY Miguel

Venezuela

Sucre noir (Rivages, 2017)

©-Frédéric-Stucin

Auteur de plusieurs nouvelles remarquées et de récits, le franco-vénézuélien reçoit en 2013 le prix du Jeune Écrivain de langue française pour Le voyage d’Octavio, son premier roman : une initiation allégorique et amoureuse à travers le Venezuela, dont l’univers luxuriant prend des notes de réalisme magique. Pour Sucre noir, il est resté fidèle aux Caraïbes : un deuxième roman d’aventure aux allures de conte philosophique, à la recherche du trésor disparu du pirate Henry Morgan !

Malgré une homonymie littéraire difficile à porter, Miguel Bonnefoy a su se faire un prénom dès son premier roman. Un jeune écrivain vénézuelien à surveiller de près !

Né d’une mère vénézuélienne et d’un père chilien, Miguel Bonnefoy grandit entre la France, Caracas et le Portugal. Il fait ses études à Paris où il passe deux masters de lettres à la Sorbonne, consacrant un mémoire à Louis Aragon et un autre à Romain Gary. Les premières nouvelles qu’il écrit à l’époque lui valent de nombreux prix : Grand Prix des Dix Mots avec « L’anesthésie », lauréat du concours Princesse Tam-Tam avec « Une parcelle de femme », lauréat du concours de la Sorbonne Nouvelle pour « La maison et le voleur ». Il publie ensuite à Rome « Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure » (Edizione del Giano, 2009) et à Paris, « Naufrages » (éditions Quespire, 2011), nominé au Prix de L’Inaperçu 2012.

C’est grâce à sa nouvelle « Icare » qu’il met pour de bon un pied en littérature. Déconstruisant et recomposant Icare, il en réinvente la structure narrative pour réhabiliter ce mythe à l’aune de traditions orales et populaires plus actuelles. Une nouvelle qui lui vaut le premier prix du Jeune Écrivain de langue française en 2013, mais aussi d’être découvert par l’éditrice Emilie Colombani (Rivages). Quand cette dernière le rencontre au salon du livre, il propose immédiatement de lui envoyer un premier roman en cours d’écriture. Coup de bluff payant ! Car si rien n’est encore écrit, Miguel Bonnefoy s’attaque aussitôt à l’histoire qui lui trottait en tête depuis longtemps : Le voyage d’Octavio est né.

Avec Le voyage d’Octavio, Miguel Bonnefoy emporte le lecteur dans un fabuleux voyage au Venezuela, « ce pays tout entier de mangues et de batailles », et en profite pour abreuver sa plume au réalisme magique si caractéristique de la littérature sud-américaine. Rien ne destinait Octavio à voyager à travers le Vénézuela, à la découverte de son pays et de son peuple, de Caracas à Maracaibo en passant par les faubourgs de Saint Paul du Limon et les forêts de San Estebán. Cet habitant d’un bidonville, analphabète, se retrouve soudain au cœur d’une folle aventure piccaresque et découvre d’un seul coup l’amour et l’écriture, lui qui sait lire la trace du cheval dans les prés, le vent dans les feuilles, mais ne sait pas lire... Une ode à l’écriture au milieu des forêts luxuriantes et une fable digne de Candide, qui se mue doucement en allégorie de la nature, celle « qui guérit tous les maux qu’elle provoque. » D’une écriture ciselée, Miguel Bonnefoy nous invite alors à entrevoir les cavernes, les plateaux, les manguiers, les palétuviers, les ceibas, les gommiers et les mangroves de son pays natal.

Face à cet appétit de nature et son talent certain pour la faire vivre, il était inévitable qu’on propose à Miguel Bonnefoy une expédition du même genre. C’est précisément ce qu’ont fait les éditions Paulsen. Pour leur collection Démarches, ils ont proposé à Miguel Bonnefoy un voyage initiatique à travers la jungle vénézuélienne. Quatorze jours dignes d’un roman, à traverser la montagne Auyantepuy, à escalader des crêtes, s’enfoncer dans la mousse, traverser des torrents, ouvrir des sentiers à la machette... Pour finir par un rappel vertigineux de 950 mètres du haut du Salto Angel, la plus haute cascade du monde ! De quoi donner corps à Jungle, récit tout en boue et en sueur de son expédition vénézuelienne. Un voyage littéraire et un récit d’apprentissage où pour une fois, c’est l’auteur qui prend tous les risques !

Après cette joyeuse pause tropicale, Miguel Bonnefoy revient avec un nouveau roman : Sucre noir. Dans un village des Caraïbes, la légende du trésor disparu du capitaine Henry Morgan vient bouleverser l’existence de la famille Otero. Un roman aux allures de conte philosophique dans lequel on cotoie explorateurs et pirates légendaires, où se croisent différents destins guidés par l’amour et la fortune, et qui esquisse en creux l’Histoire « avec sa grande hache » d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. D’une langue poétique et imprégnée de réalisme magique, Miguel Bonnefoy nous livre ici une magnifique épopée caribéenne et un roman d’aventure jubilatoire.


Bibliographie

  • Sucre noir (Rivages, 2017)
  • jungle (Paulsen, 2016)
  • Le voyage d’Octavio (Rivages, 2015)
  • Icare (Buchet Chastel, 2013)
  • Naufrages (Éditions Quespire, 2011)
  • Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure (Edizione del Giano, 2009)
Sucre Noir

Sucre Noir

Rivages - 2017

Dans un village des Caraïbes, la légende d’un trésor disparu vient bouleverser l’existence de la famille Otero. À la recherche du butin du capitaine Henry Morgan, dont le navire aurait échoué dans les environs trois cents ans plus tôt, les explorateurs se succèdent. Tous, dont l’ambitieux Severo Bracamonte, vont croiser le chemin de Serena Otero, l’héritière de la plantation de cannes à sucre qui rêve à d’autres horizons.
 Au fil des ans, tandis que la propriété familiale prospère, et qu’elle distille alors à profusion le meilleur rhum de la région, chacun cherche le trésor qui donnera un sens à sa vie. Mais, sur cette terre sauvage, la fatalité aux couleurs tropicales se plaît à détourner les ambitions et les désirs qui les consument. 
Dans ce roman aux allures de conte philosophique, Miguel Bonnefoy réinvente la légende de l’un des plus célèbres corsaires pour nous raconter le destin d’hommes et de femmes guidés par la quête de l’amour et contrariés par les caprices de la fortune. Il nous livre aussi, dans une prose somptueuse inspirée du réalisme magique des écrivains sud-américains, le tableau émouvant et enchanteur d’un pays dont les richesses sont autant de mirages et de maléfices. 

Revue de presse

  • Un roman feu d’artifice où, si tout explose, saveurs, couleurs, parfums, désirs, c’est le talent de conteur de Bonnefoy qui brille dans la nuit le plus longtemps. (Le Point)
  • Une saga, un portrait de femme, un récit d’aventure, un grand roman. (…) Bonnefoy est comme un peintre qui joue autant des aplats de couleur que de la matière, autant des motifs en grand large que des petites choses du quotidien. Et c’est dans ce brassage que le roman trouve sa force. Sans oublier, bien sûr, le souffle philosophique qui vient gonfler les voiles de conte aventureux (…) Miguel Bonnefoy est sûrement l’un des grands écrivains d’aujourd’hui et de demain. (Éric Libiot, L’Express)
  • Miguel fait scintiller une langue française qu’il ne craint pas de rendre poétique et brûlante comme l’incendie final. Sucre noir s’impose comme l’une des belles surprises de cet automne, loin des regards nombrilistes et des soubresauts historiques. (Christine Ferniot, L’Express)
  • Dans la veine du réalisme magique, le Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy signe une épopée miniature qui se collette, sous une apparente légèreté, avec les problèmes économiques actuels du Venezuela (…) Le pays serait-il un vieillard qui meurt avec ses chimères, faute d’avoir su exploiter ses véritables richesses ? C’est la question que pose ce conte en Technicolor, qui dégage, à chaque page, une puissante odeur de sucre et de rhum. (Sophie Joubert, l’Humanité)
Jungle

Jungle

Paulsen - 2016

Prenez un jeune écrivain couvert de louanges, couronné de nombreux prix littéraires. Plongez-le sans autre préparation au milieu de la jungle vénézuélienne. Il devra traverser la montagne (Auyantepuy), escalader des crêtes, s’enfoncer dans la mousse, traverser des torrents, ouvrir des sentiers à la machette

… Et s’élancer dans Le Salto Angel, un rappel vertigineux de 950 mètres, dans le fracas de la plus haute cascade du monde. Laissez frémir 14 jours, et faites revenir. Vous obtiendrez Jungle un texte joliment ciselé par le vent, perlé par les torrents. Le récit d’un jeune homme qui s’abandonne à la nature et confirme son talent pour la littérature.

Revue de presse

  • Fruit d’une "bataille entre la fatigue et l’émerveillement", Jungle est un récit sec et haletant. Malgré quelques afféteries de style, il donne corps à la sueur, au danger et à la boue. (Baptiste Liger, L’Express)
  • Véritable récit d’apprentissage, celui d’un homme et celui d’un écrivain, l’écriture est de grande qualité. Le romancier relève avec brio ce challenge fou initié par son éditeur : celui d’avoir brillamment retranscrit avec une langue ciselée et poétique une aventure initiatique qui marquera de toute évidence l’esprit du lecteur. Un voyage littéraire à vivre pleinement. De quoi bien commencer l’année ! (LCI)

Le voyage d'Octavio

Le voyage d’Octavio

Rivages - 2015

Un premier roman incroyablement maîtrisé, au style riche et foisonnant.
Le voyage d’Octavio est celui d’un analphabète vénézuélien qui, à travers d’épiques tribulations, va se réapproprier son passé et celui de son pays. Le destin voudra qu’il tombe amoureux de Venezuela, une comédienne de Maracaibo, qui lui apprend l’écriture. Mais la bande de brigands « chevaleresques », menée par Rutilio Alberto Guerra, pour laquelle il travaille, organisera un cambriolage précisément au domicile de sa bien-aimée. Avant que ne débute un grand voyage dans le pays qui porte son nom. Octavio va alors mettre ses pas dans ceux de saint Christophe, dans ceux d’un hôte mystérieux, dans ceux d’un peuple qu’il ignore.
Car cette rencontre déchirante entre un homme et un pays, racontée ici dans la langue simple des premiers récits, est d’abord une initiation allégorique et amoureuse, dont l’univers luxuriant n’est pas sans faire songer à ceux de Gabriel García Márquez ou d’Alejo Carpentier.

Revue de presse

« Démarre alors pour Octavio une longue errance qui fait de lui un déraciné permanent, un marginal en quête de quelque chose de plus grand que lui. Chemin faisant à ses côtés, on passe insensiblement d’une sorte de quête de rédemption à une manière d’ethnologie buissonmère. Octavio traverse le pays autant que le pays le traverse. Il se fond dans le peuple et plus il marche, plus il paraît se transfigurer à la manière d’un saint laïque. Au thème du déchiffrement présent au début du livre succède une autre forme d’initiation, celle que représente le voyage, le déplacement, des forêts de San Esteban aux bidonvilles, de plantations en chantiers. Il y a dans les pages les plus touchantes de ce roman quelque chose de feutré qui, étrangement, en accroît la portée et, par ricochet, la valeur symbolique. L’histoire de son pays, sa géographie et son folklore trouvent en Octavio plus qu’un echo, une incarnation digne des récits de traditions populaires. Ce n’est pas le moindre des talents de Miguel Bonnefoy que de ne rien vouloir démontrer. ll n’explique pas, n’impose pas, il raconte, donne à sentir le poids de la terre. Non, vraiment, c’est avec une singulière faculté d’enchantement que Bonnefoy nous fait marcher dans les pas de ce personnage qui ne sort jamais vraiment de l’anonymat. II n’est qu’un passant, un passeur de symboles. »

Anthony Dufraisse, Le matricule des anges, janvier 2015


Icare

Icare

Buchet Chastel - 2013

Dans sa nouvelle Icare, Miguel Bonnefoy s’est attaché, avec talent, à retracer l’ascension d’Icare : "Je me suis toujours intéressé aux mythes. D’Icare, nous ne connaissons que la chute. Le sujet de ma nouvelle consiste à réexaminer le mythe en abordant, non pas la chute qui n’occupe au demeurant que quelques lignes, mais l’ascension du fils de Dédale".
Métaphore du talent de ce jeune Vénézuélien, la nouvelle Icare propulse Miguel Bonnefoy au sommet de la récompense. Signe de reconnaissance, le recueil des nouvelles distinguées à l’occasion de ce 28e concours, publié à 4000 exemplaires par les éditions Buchet/Chastel et préfacé par l’écrivain Dominique Fabre, s’intitule Icare et autres nouvelles.

Quêtes et conquêtes

Les cafés littéraires en vidéo
Avec : Alexis JENNI, Robert WHITAKER, Miguel BONNEFOY - Saint-Malo 2018

Avec : Alexis JENNI, Robert WHITAKER, Miguel BONNEFOY
Animé par Maëtte CHANTREL et Pascal JOURDANA

Contes philosophiques

avec Miguel Bonnefoy, Yamen Manai et Sylvain Prudhomme - Saint-Malo 2018

Animé par Baptiste Liger
Avec Miguel Bonnefoy, Yamen Manai et Sylvain Prudhomme


Français des uns, Français des autres

Avec Miguel Bonnefoy, Boualem Sansal, Sophie Bienvenu et Alexandre Najjar. Débat animé par Florence Bouchy - Saint-Malo 2015

Avec Miguel Bonnefoy, Boualem Sansal, Sophie Bienvenu et Alexandre Najjar. Débat animé par Florence Bouchy.


J’ai choisi le français

Avec Miguel Bonnefoy, Teresa Cremisi, Fouad Laroui, Saïdeh Pakravan - Saint-Malo 2015

Avec Miguel Bonnefoy, Teresa Cremesi, Fouad Laroui, Saïdeh Pakravan. Débat animé par Baptiste Liger


Le voyage d’Octavio

Avec Miguel Bonnefoy - Saint-Malo 2015


Avec Miguel Bonnefoy, une rencontre animée par Sophie Ekoué