Haïti debout ! par Jutta Hepke
 

Haïti debout !

Écrit par Jutta Hepke

Jutta Hepke à Port-au-Prince en 2007, entourée de Dominique Batraville, Edwige Dandicat, Lolo et Mimerose Beaubrun
© Gaël Le Ny

Haïti est un pays couché et les Haïtiens sont debout. Oui, debout ! De ce côté de l’océan, nous fatiguons à secouer les indifférences, à collecter des fonds, à nous battre dans un monde sans moral et au cœur éphémère. Les médias se tournent vers d’autres nouvelles. Les dons tarissent. Nous restons entre amis. Les portables sonnent, Facebook et la toile relient et réchauffent les cœurs. Les mots, les mots, les poèmes, les textes, les photos pour montrer l’indescriptible et l’amour et la solidarité la plus profonde. S’activer pour ne pas sombrer dans le désespoir. Pour tenir. Il faut tenir. Il faut du temps, beaucoup de temps pour construire, pour reconstruire un pays. Nous n’avons pas le droit de flancher, pas le droit d’être fatigués, pas le droit d’être découragés, quand les amis dorment sous un drap, se nourrissent de rien, rient pour tourner le dos à la désespérance. Oui, les Haïtiens sont debout.

Oui, debout, Gary écrit, écrit, sa vie en dépend, oui, debout, Yveline a le cœur déchiré sans Imamiah, oui, debout Franck déclame sa nouvelle pièce de théâtre et se bat contre les moustiques, debout Marie-Andrée sourit sous la tente improvisée, debout James s’indigne contre l’autosatisfaction de la France, debout Pascale dessine et peint pour sentir la vie dans ses doigts, debout Sergine essaie de retrouver les morceaux de sa vie pour son fils, debout Anaïse travaille pour lutter contre le désespoir, debout Hervé, debout Kettly, debout Jean-Claude lance des appels au secours pour nourrir de plus en plus de bouches aux Abricots, debout Mimi, debout Yanick, debout Mimerose et Lolo chantent encore et encore, debout Dany, debout Lyonel, debout Louis-Philippe, debout Rodney, debout Monique, debout Solange, debout André, debout Lorraine, debout Michèle, debout Laënnec, debout Mireille… debout. Ils sont debout.
Et Gérard nous regarde depuis le pays sans chapeau.

Ici, nous n’avons pas le droit de baisser les bras. Collectons, soutenons, envoyons des pensées et des mots, de l’argent et de l’amour, agissons et luttons contre l’indifférence et l’oubli.
Aidez, envoyez de l’argent aux associations et ONG ci-dessous. Maintenant.

L’article et les liens vers les ONG, sur le site Vents d’ailleurs.